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Citations sur Gilgamesh : La quête de l'immortalité (14)

Mais notre vie est courte, et soudain elle rompt
Comme un roseau parmi les grands bouquets de joncs :
Un superbe jeune homme - une adorable vierge -
La mort vient et les cueille à la fleur de leur âge.
La mort que nul ne voit - elle nous brise tous,
Soudainement, sauvagement, jeune ou vieux,
Elle nous brise tous. Portant, nous bâtissons
Des maisons, contractons, partageons l'héritage -
Nous luttons comme si la mort n'existait pas.
Mais le vent se lève et la rivière déborde
Et nous emporte au loin comme des éphémères
Glissant au fil de l'onde : nous voyons se lever
Le soleil ; mais bientôt, nous ne sommes plus rien.
Le dormeur et le mort - vois comme ils se ressemblent !
Pourtant, l'un se réveille et ouvre les paupières
Alors que l'autre part pour ne plus revenir.
Qui peut deviner quand son dernier jour se lève ?
Car l'assemblée des dieux décide de nos sorts,
La mort comme la vie, ils l'imposent à l'avance -
Mais notre dernier jour, ils le gardent secret.

(P169)
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Noble et puissant Shamash, soleil resplendissant,
Délectation des dieux, enlumineur de monde,
Qui s'élève et fait naître aussitôt la lumière
Sur la Terre et aux cieux ! Tu donnes forme aux choses,
Tu découpes les pics, éclaire les vallées,
Fais disparaître l'ombre et reculer le mal,
Puis tu ouvres les yeux des hommes et des bêtes,
Et nous te regardons, le cœur empli de joie -
Protège mon enfant.
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En réalité, nous n'avons aucun mot pour décrire Shamhat. Les termes "harîmtu" et "samhatû" ne signifient aucunement "prostituée" dans le sens où nous l'entendons : une femme qui vend son corps pour en tirer profit. C'est une prêtresse d'Ishtar, la déesse de l'amour et, telle une sorte de nonne inversée, elle voue sa vie à ce que les Babyloniens considéraient comme le mystère sacré de l'union charnelle. En s'offrant, à tout homme qui se présente à elle au temple, jeune ou vieux, beau ou laid, elle s'offre à Chacun - c'est-à-dire à la divinité. Elle devient l'incarnation de la déesse et rejoue avec son propre corps le mariage cosmique. Servante pure de l'eros, elle est le calice contenant la force qui meut les astres, la force qui fait éclore la fleur.
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La mort que nul ne voit - elle nous brise tous,
Soudainement, sauvagement, jeune ou vieux,
Elle nous brise tous. Portant, nous bâtissons
Des maisons, contractons, partageons l'héritage -
Nous luttons comme si la mort n'existait pas.
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Où te mène ta route?
Tu ne trouveras pas cette vie éternelle
Que tu désires tant. Quand les dieux ont créé l'homme,
Ils créèrent la mort afin de préserver
Pour eux l'éternité. Les humains naissent, vivent,
Puis meurent ; voici l'ordre édicté par les dieux.
Profite de ta vie tant qu'elle t'appartient,
Nourris-la de bonheur et non de désespoir ;
Savoure tes repas, et fais de chaque jour
Un plaisir - baigne-toi, prend soin de ta personne,
Porte des vêtements brillants de pureté,
Éclaire ta maison de musique et de danse,
Adore ton enfant qui te tient par la main,
Étreins ton épouse et donne-lui du plaisir.
C'est ainsi que doit vivre un homme raisonnable.

(P160)
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La peur fait bourdonner tes lèvres comme des mouches.
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Utnapishtim lui pose les mêmes questions que Shiduri, et Gilgamesh y répond par le même cri d'angoisse, sur quoi le sage lui offre la même leçon de sagesse populaire - de belles paroles, mais aussi inutiles pour Gilgamesh que celles de Shiduri. Quel est l'intérêt de marteler, à l'instar de cet oncle obtus que nous avons tous connu, que Gilgamesh devrait apprécier sa bonne fortune, que la vie est courte et la mort définitive ? Cela ressemble à tous ces dictons bien-pensants qui nous exhortent à accepter les choses telles qu'elles sont. Mais nous ne pouvons pas accepter les choses telles qu'elles sont, aussi longtemps que nous pensons qu'elles devraient être différentes. Que l'on nous apprenne plutôt à ne pas croire nos pensées, et alors nous serons peut-être à même d'entendre.
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Nous ne monterons pas marcher parmi les dieux :
Eux seuls sont immortels. Nous, nous sommes humains,
Et nos jours sont comptés. Ô mon frère de sable,
Ici-bas nous créons des ouvrages de vent.
De quoi doc as-tu peur ? La mort viendra nous prendre
Quoi qu'il arrive ; qu'est devenu ton courage ?
Si je péris là-bas, que ressentiras-tu
Lorsque les gens diront : Il est mort en héros,
Notre roi, comme un homme il a affronté seul
Le gardien sanguinaire. Et, pendant tout ce temps,
Enkidu se terrait au fond de sa maison !
Tu es fils du désert, tu as tué des loups
A main nues. Enkidu, tu fais parti des braves.
Mais si tu ne viens pas, moi, j'irai néanmoins
Couper le cèdre seul. Je tuerai Humbaba,
Et j'inscrirai mon nom dans toutes les mémoires.

(P93)
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Le problème de la croyance en des monstres maléfiques et en un dieu qui hait le Mal, c'est que cela divise l'univers en deux et nous sépare d'au moins la moitié de la Création. Cela nous conduit en définitive au monde claustrophobe et hanté par l'apocalypse des sagas germaniques et ce, tout idéalistes que nous puissions être. " La lutte entre le Bien et le Mal / est la plus grande maladie de l'esprit ", écrit au XVIe siècle le maître zen Seng-ts'an, qui savait de quoi il parlait.
Il est bien trop simple de nous considérer comme des combattants de Dieu, de considérer notre idéologie comme étant ce qu'il y a de mieux pour le monde et de l'utiliser pour justifier croisades, pogroms ou attaques préventives.
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Tout comme Enkidu avant sa civilisation, Humbaba est un facteur d'équilibre et un défenseur de l'écosystème. (Et avoir un monstre ou deux sous la main pour garder nos forêts hors de portée des multinationales et d'autres prédateurs ne serait pas une si mauvaise chose.)
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