Si vous n'aimez pas
Henry Miller, notamment dans sa Crucifixion en rose, ne lisez pas ce livre. Dans le cas contraire, vous ne pourrez qu'apprécier à la fois la langue (de pute) de
Moix, parce qu'on ne peut pas dire qu'il n'a pas de talent.
S'ajoute à ces accents Milleriens, des grands airs de
Houellebecq, le côté désespérant, l'humanité vue si tristement, et implacable en plus. Je soupçonne qu'au milieu des années 90, il a fallu choisir le parangon, la tête de proue d'une vague désespérée. Et que le choix s'est finalement portée sur
Houellebecq. Mais en signant ce livre en 95,
Moix a dû rater le sacre de peu.
Cela dit, il y a plus que chez
Houellebecq. Ce plus n'est pas forcément une plus-value pour tout le monde. Je ne sais pas trop, à vrai dire. C'est la partie plus "autobio", un auto-traitement plutôt pathétique de lui-même. Qui peut énerver. D'autant qu'en contrepoint il y a toujours ce "talent" qu'on ne peut pas nier.
Bref, ce livre est le livre de
Yann Moix que j'ai préféré à ce jour. Qui recèle des qualités sans conteste, mais avec aussi une foule de tics et tacs nerveux énervants qui peuvent rendre nerveux et énerver une grande partie du "public".