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Critique de SZRAMOWO


Melvin Donovan et Sarah Fisher, deux inspecteurs de la police criminelle de New-York (courtoisie, professionnalisme, respect) sont engagés dans une course contre la montre pour retrouver Tom Casey, neuf ans, le fils d'Elaine et Mike, disparu, alors qu'il visitait le musée amérindien de la ville avec sa mère.
Les inspecteurs savent que les vingt-quatre premières heures sont capitales pour l'enfant. Leur patron le capitaine Luis Rivera met tous les moyens possibles en oeuvre pour obtenir le maximum d'informations.
Deux autres détectives, Russel Gunn et Juan Andino secondent Melvin et Sarah. « le Dr Lyne Masterson, éminente psychiatre, intervenant pour le FBI et la police de New York (…) » rejoint l'équipe.
Les témoins ne manquent pas qui disent avoir vu l'enfant quitter le musée en compagnie d'un homme…ce que les caméras de surveillance attestent également.
Le capitaine décide de déclencher l'alerte Amber, (« du nom d'Amber Renee Hagerman, une petite fille kidnappée ne 1996 »), une procédure permettant de retrouver 94 % des enfants selon les statistiques de la police.
L'opérateur réseau AT & T est sollicité. Un SMS d'alerte sollicitant la contribution des abonnés est adressé sur le périmètre de Manhattan en dépit de « l'avalanche d'appels bidon » qui en résultera.
Mais l'important n'est-il pas de faire savoir au maximum de personnes qu'un enfant a disparu.
« Mais cet élan de solidarité pouvait aussi bien se transformer en boomerang et leur exploser à la figure. »
Sur la base de cette trame, Frédérique Molay concocte un roman palpitant, rythmé par l'horloge qui se rapproche dangereusement du délai au-delà duquel les chances de retrouver l'enfant sont minces.
« On aurait dit le Kraken, calmar géant, monstre marin, créature fantastique. A tous les coins de rue, de la pointe de l'île à Harlem, les portables sonnèrent à l'unisson. »
Les SMS produisent des effets inattendus, certes, des témoins utiles se manifestent, mais deux destinataires parmi la foule, Samuel Rafferty un sculpteur en vue et Clifton Norris un petit souteneur au grand coeur, sont persuadés, pour des raisons opposées, que retrouver l'enfant avant la police est une mission qui leur incombe…
Récit à plusieurs voix, la police et les parents, la municipalité, le ravisseur, l'enfant, et les deux bons samaritains, au sein duquel la ville de New-York, et sa population, joue un rôle de premier plan.
Traders de Wall Street, New York Stock Exchange sur Broad Street, femme statue de Washington Square à Greenwich Village, clientes du magasin Macy's, enseignes lumineuses de Time Square, joggeurs de Central Park, voyageurs de Grand Central Terminal, la statue de Georges Washington, campée en haut des marches du Federal Hall, la chapelle Saint-Paul, le plus vieil édifice religieux de New York, le vendeur ambulant de Hot-dogs géants, le pont de Brooklin et l'East River, les taxis jaunes, Chinatown, la ville entière est au courant et se lance à la recherche du jeune Tom Casey.
« New-York de boue, New-York de fil de fer et de mort. Quel ange portes-tu caché dans ta joue » avait écrit Federico Garcia Lorca, pense Luis Rivera qui partage avec le poète ses origines hispaniques !
L'enquête menée par les différents personnages est l'occasion d'une ode à New York dont Frédérique Molay semble passionnée.
L'ombre du 11-Septembre plane sur l'enquête, déclenchant une vague d'empathie de la population pour sauver le jeune Tom.
La traditionnelle conférence de presse à l'américaine est un point d'orgue dans le récit et l'occasion de présenter les différents points de vue sur l'alerte Amber et le travail de la police : « N'êtes-vous pas en train de jouer à l'apprenti sorcier ?» dit un « vieux loup du Times »
Roman agréable à lire, multipliant les références sur New York apportant à l'enquête en cours un support idéal...
« le très célèbre Chelsea Hotel (…) c'est là que Mark Twain et Tennessee Williams avaient passé des nuits entières à réécrire le Monde. Là que le chanteur des Sex Pistols avait assassiné sa petite amie (…) »
« Celui qui a vécu à New York ne trouve plus aucun lieu à son goût », avait prévenu Henry James, écrit l'auteure, piégeant les touristes pris dans les filets de la ville, inconscients du drame qui se joue.
Paul Claudel « Ecrire sur New York, c'est comme photographier un enfnat. le temps d'un déclic, l'enfant a changé. »
Et bien sûr, Lisa Minelli : « If I can make it there, I'll make it everywhere It's up to you New York New York»
Eblouissant.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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