COMPTER POUR DU BEURRE
Nous ne serons jamais du côté du manche
Nous ne croyons pas en Dieu mais comme Miatlev nous affirmons
Qu'il n'est pas avec ceux qui réussissent
Car nous ne voulons pas réussir en ce monde
Nous n'avons rien apporté nous ne laisserons rien
Les mains nues c'est à mains nues
Que nous avons combattu et toujours
Nous avons été battus et c'est notre seule gloire
Comme c'est les mains nues
Que nous avons allumé notre feu
Et que nous avons entrepris toute chose
Nous n'avons pas inventé le fil à couper le beurre
Et nous savons que celui qui l'a inventé
N'a fait cela que pour ceux qui avaient du beurre
Nous sommes de ceux
Qui n'ont pas toujours eu du beurre
Et nous ne voulons pas l'oublier
LES FANFARES DU MATIN
Elle plie sa hanche la terre
Et laisse le soleil courir
Sur la digue de sa bonté
Lui se repaît de largesses ténébreuses
Et de grandes moisissures fleuries
Emplies de chants d’oiseaux
Qui viennent du bout du monde
La terre ouvre ses mains bleues
La fatigue du jour premier
Dort encore en ses cavernes
Elle est plus heureuse que lasse
Et la pêche miraculeuse
Ruisselle sur son ventre blond.