Et Mathilde chantait

Ce n’est pas parce qu’on vient de faire un bon coup d’argent qu’il faut jeter ce profit par la fenêtre.

Avec l’amour, on peut tout vaincre, les drames comme les tourments.

Vingt ans! Vingt ans à s’aimer et d’un seul coup d’aiguille, ballon crevé!

La solitude, ça s’apprivoise!

Mais les valeurs dont je parle, ce ne sont pas que les enfants, Mathilde. C’est l’engagement, l’amour l’un pour l’autre, la fidélité, la sagesse acquise au fil des années, le bien-être, le partage. On ne fout pas sa vie en l’air pour les beaux yeux d’une autre! C’est de la démence, ça! C’est inacceptable! Mon frère se comporte comme un adolescent!

Sois de ton temps, Mathilde, arrête d’être bonasse, d’être indulgente. Ça fait vingt ans qu’il n’en fait qu’à sa tête! Les femmes soumises, c’est du passé, Mathilde!

Une mère se doit d’être là pour ses enfants, dans les bons comme les mauvais moments.

Vingt ans! Vingt ans que l’encre de sa plume allait anéantir d’un jet. Qu’importe le nombre de pages, dès les premiers mots, c’était l’outrage.

L’amitié n’a pas à défoncer la porte de ma vie privée!

Et, à l’orée de la quarantaine, à l’âge où le démon sommeille, à deux pas de se trouver vieux, Gilbert avait été conquis par cet aveu... physique. Vorace, tigresse, ingénieuse et sensuelle, elle lui fit l’amour comme jamais il n’avait imaginé qu’une femme puisse le faire.