Gilbert faisait l’amour comme on faisait l’amour... autrefois. De temps en temps, sans le moindre travers, sans le moindre fantasme. L’amour à l’état brut, quoi! Sans passion, sans gestes osés, sans prononcer un mot. Un amour introverti. Un acte qui faisait partie de la vie.
On ne déchire pas vingt ans d’une vie comme on le fait d’une vieille chemise.
Elle n’est pas facile à écrire, cette lettre. Si tu savais ce que je ressens à la seule idée de te faire de la peine, mais que veux-tu? J’en aime une autre, je ne suis qu’un homme, je n’y peux rien.
Le passé est derrière, l’avenir, devant. Surtout pour toi qui, je le sais, as enfin trouvé le bonheur. Ce que j’espère, Mathilde, c’est que ton nouveau sentier, contrairement au mien, soit parsemé de roses... sans la moindre épine.
Il y a de ces erreurs que rien ne rachète, pas même le temps.
Mieux vaut en profiter. La pluie peut venir sans avertir. Et de nos jours, il ne faut pas se fier aux prévisions météo! Ils se trompent si souvent!
Dans mon cas, c’est impardonnable. J’avais tout pour être heureux. Lucie m’a séduit, je me suis laissé prendre au jeu et... Bah! À quoi bon remuer les cendres. J’ai joué, j’ai perdu, j’en paye le prix.
Comme il doit être doux de vivre de souvenirs, d’oublier le jour, de songer à hier...
Un divorce, ce n’est pas qu’une maison, Lucie! Un divorce, ce n’est pas qu’une question d’argent! Un divorce, c’est carrément la fin d’une vie, et ça, je n’y tiens pas! Mathilde gardera la maison jusqu’à la fin de ses jours, Lucie! Si tu crois qu’après l’avoir trahie, je vais la mettre dans la rue...
De la fausse publicité, tout ça! Pour attirer les poissons qui mordent à l’hameçon.