Citations sur La rebelle (20)
« César a été assassiné.
— Mais pourquoi ? s’étonna le garçon. Il était le maître de Rome, il avait fait toutes ces choses
importantes. »
Justement, aurait voulu lui répondre Matthew.
« Parce que beaucoup de gens le détestaient, expliqua-t-il. Il avait été un bon dirigeant, mais
également un homme cruel et sans scrupules…
— Qu’est-ce que ça veut dire, scrupules ? l’interrompit l’enfant.
— Les scrupules… Eh bien, mettons que tu veuilles voler ces châtaignes que l’on vient d’offrir à
frère Marcello mais que tu décides finalement de ne pas le faire. Avoir des scrupules, cela veut dire
réfléchir au mal que notre comportement peut causer aux autres. »
« Vos paroles ressemblent à celles d’un homme qui a perdu la foi, dit-elle.
— Non, maîtresse, ce sont les paroles d’un homme qui a bien connu la misère humaine. On la trouve
partout, tant parmi le peuple que dans l’aristocratie, le clergé et les rois. Personne n’en est à l’abri, pas
même nous qui en parlons… La conscience de notre imperfection préserve notre foi, car que ferions-nous
sans Dieu, quel serait le but de notre vie ? »
Au Moyen-Age, les hommes ont tous pouvoirs y compris dans la médecine.
Caterina est l'élève et la maîtresse de l'un d'entre eux.Lorsqu'elle tombe enceinte son amant lui apprend qu'il est marié et refuse catégoriquement de la soutenir. Elle décide alors de se battre pour devenir médecin envers et contre tout.
Ce livre rappelle que la reconnaissance s'obtient qu'au bout d'un long combat.
Marion ouvrit le coffre de Caterina, d'où elle sortit son habit de laine fine, ses simarres, ses chausses, sa tunique de médecin, sa cape fourrée, le linge, une paire de robustes jambières de cuir, deux escarcelles et un petit écrin d'argent.
Les deux marchands, emmitouflés dans de précieuses capes de soie, discutaient avec animation tandis qu' ils remontaient la rue de la Ferronnerie, suivis par quatre serviteurs qui traînaient par la longe autant de mules chargées de balles volumineuses.
Le regard inquisiteur du prieur mit Francesco mal à l'aise. Ses éloges le flattaient, mais il commençait à bien le connaître et redoutait qu'ils ne soient le prélude à autre chose.
Auberges et tavernes étaient des lieux sordides, repaires de femmes de mauvaise vie et de trafics louches.
Marco avait toujours pris garde à ne pas laisser soupçonner ses penchants sexuels. Bien qu'elle fût pratiquée par beaucoup, la sodomie était sévèrement punie par les autorités. Si quelqu'un s'était douté de quelque chose, cala aurait été un désastre pour lui : le bannissement de la ville, la fin de son activité et une marque d'infamie indélébile.
Une femme, Rolando avait une femme...
Caterina replia lentement le parchemin et le remit là où elle l'avait trouvé.
Sans quitter le coffre des yeux, elle recula jusqu'à rencontrer le mur. Adossée à la paroi, elle laissa retomba ses bras, inspira profondément.
Un calme étrange l'envahit. Elle observa la table, le lit, les chausses boueuses, la carafe, comme si elle les voyait pour la première fois. Soudain, tous ces objets lui semblèrent étrangers, inconnus.
Comme l'homme à qui ils appartenaient.
Elle s’assit sur la banquette. Sa vue s’embruma, les larmes qu’elle n’avait pas versées devant le
médecin arrivèrent sans qu’elle fît rien pour les contenir. Pourquoi aurait-elle dû ? Qu’avait-elle à
prouver, et surtout, à qui ? Que lui avait valu la résolution qu’elle avait crue indispensable pour guider
ses actions jusqu’à ce jour ? Pourquoi s’était-elle obstinée à vouloir exercer une profession inaccessible
aux femmes ? Ne pouvait-elle faire comme toutes les autres, mener une vie normale aux côtés d’un mari
respectable et engendrer des fils ?