Simon Montefiore raconte la vie de
Sashenka, fille d'un industriel juif proche des milieux du pouvoir tsariste qui se lance à corps perdu aux côtés de la Révolution, sert le parti et Staline jusqu'à devenir une apparatchik du premier cercle et finit par s'abîmer dans les derniers soubresauts de la grande terreur
L'ouvrage est très agréable à lire, un peu caricatural comme beaucoup de roman historique (
Sashenka rencontre tous les personnages qui comptent), parfois maladroit dans l'utilisation de formules convenues, il parvient toutefois à tenir en haleine plus de 700 pages, ce qui n'est pas rien. Historien,
Simon Montefiore connaît bien les ressorts du stalinisme et l'invraisemblable logique des sbires de la police politique qu'il décrit avec beaucoup de réalisme.
Sashenka est aussi un roman sur la mémoire. Des victimes des purges il ne reste rien. Leurs noms ont été effacés, leurs enfants confiés à d'autres ou éliminés à leur tour. La dernière partie du livre met en scène une deuxième héroïne, une archiviste. Les archivistes empêchent que nos histoires ne meurent et Katinka fera renaître les protagonistes du roman en les exhumant de chemises en carton jauni.
Hormis quelques longueurs, des passages fleur bleue parce que mal maîtrisés et un côté guimauve qui surgit ça et là, j'ai trouvé que ce
Sashenka faisait une sacrée bonne lecture de vacances!