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3,8

sur 113 notes
Ce livre fait du bien, vraiment, en profondeur. En tout cas c'est l'effet qu'il a eu sur moi. Parce que le destin croisé de ces 4 personnages cabossés forme une fable philosophique pleine d'espoir, de douceur et d'amour, à tout le moins pour ceux qui sont capables de les accueillir...

Au début du roman, tout n'est pas rose, loin de là, pour Matias, Daniel, Cerveau et Fatma. Disons qu'ils ont été confrontés au tragique de la vie et en ont perdu le goût de vivre... ou presque. Matias a vu mourir Rita, sa femme, son amour, dans des conditions dramatiques. La vieille 'Cerveau' se soûle dignement et méthodiquement toutes les nuits. Fatma est une pute magnifique, victime désignée des puissants depuis longtemps. Et Daniel ? Aucun événement terrible, mais il végète dans une vie sentimentale et professionnelle minable.

Le roman raconte comment ils souffrent, se croisent, se rencontrent, essaient de rester humains et y arrivent, ou pas. Tout ça avec beaucoup de souffrance bien sûr, mais aussi beaucoup de générosité et d'optimisme sous-jacents, de sorte que le livre réconforte, donnant envie de sourire, d'aller vers les autres et de vivre. Un peu comme si 'Ensemble c'est tout' d'Anna Gavalda avait déménagé à Madrid, chez les pauvres et les paumés...

Je ne sais pas si les instructions de Rosa Montero permettront de sauver le monde, mais j'ai bien envie d'essayer de les suivre !
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Les mondes de Matias, de Daniel, de Fatma et de Cerveau ont bien besoin d'être sauvés.
Les destins de ces deux hommes et ces deux femmes, qui ne se connaissent pas, qui ont vécu ou vivent des choses terribles, ou qui ne vivent pas vraiment, vont s'entrecroiser par la volonté du hasard, à moins que le hasard n'ait rien à voir là-dedans.
Quant aux instructions pour les sauver, ces mondes, elles sont tout sauf explicites, et chacun se débat comme il peut avec son passé, son énergie (ou son absence), ses addictions, ses idées fixes.
Matias, chauffeur de taxi, ne se remet pas de la mort de la femme de sa vie, emportée par un cancer. Daniel se perd dans les dédales de Second Life, un jeu virtuel qu'il trouve plus excitant que sa vie, vraie et misérable. Fatma, sublime prostituée africaine, est coincée dans un lupanar de luxe, et Cerveau, vieille scientifique alcoolique, noie on-ne-sait-quoi dans les bouteilles de rouge qu'elle écluse nuit après nuit.
Dit comme cela, ce livre ne semble pas très réjouissant, et pourtant. Pourtant il y a toujours chez Rosa Montero quelque chose qui illumine les histoires les plus moches et les plus atroces, comme s'il y avait toujours un brin d'espoir auquel s'accrocher, une étincelle au bout d'un tunnel, qu'on s'obstine à ne pas quitter des yeux alors que tout nous pousse à les fermer et à renoncer.
J'ai du mal à expliquer pourquoi l'écriture de Rosa Montero me touche, m'émeut autant. Peut-être parce qu'elle est réconfortante malgré toute la douleur et les difficultés qu'affrontent ses personnages. Peut-être parce qu'elle est bourrée d'humanité et de générosité, d'une sincérité (que les mauvaises langues qualifieraient de naïveté) qui (me) va droit au coeur. Je ne sais pas si ce roman sauvera le monde, mais il réchauffe l'âme, c'est déjà beaucoup.
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Cela commence comme un roman noir avec un chassé-croisé savamment orchestré entre quatre personnages singuliers et attachants dans la grande métropole madrilène dans laquelle sévit un mystérieux tueur en série.Ceux- ci n' ont a priori rien en commun si ce n' est d' être abîmés par la vie, solitaires et noctambules.Hasards et coïncidences vont les faire se rencontrer, échanger et finalement s' épauler.Car en fin de compte, de cette noirceur originelle, l' auteur arrive à extraire avec talent et sensibilité: humour, dérision et optimisme.En bref, un joli conte philosophique, un roman intelligent et magnifiquement écrit qui m' a captivé dès les premières lignes.
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Voici ma troisième incursion dans l'univers de cette auteure. J'avais commencé par 'L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir' fondée sur la biographie de Marie Curie, pour lire ensuite son dernier livre, qui relevait de la science-fiction. J'avais trouvé ces deux livres intéressants et détendants.

Mais ce troisième sort nettement du lot. Il décrit le cheminement de quatre paumés de la vie et c'est pourtant une lecture fort revigorante. de plus, ce livre-ci a davantage de qualités littéraires et c'est tant mieux. Sans pour autant rejoindre le côté intellectuel ou plus cérébral que peuvent avoir d'autres auteurs espagnols. Car même si personnellement j'aime bien, je peux comprendre que cela ne plaise pas à tout le monde. Ici rien de tel.

Je conseille vivement ce détour.
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Les personnages : Mathias vient de perdre sa femme, qui était l'amour de sa vie (et non ça ne va pas forcément de pair). Depuis, il dérive, hagard. Daniel, médecin raté, qui subit un mariage raté, mais qui préfère s'abrutir devant l'ordinateur, trouver une distraction dans le virtuel plutôt que de prendre sa vie en main. Un tueur en série qui ne s'en prend qu'aux vieux. Puis on va croiser "le cerveau", professeur à la retraite qui essaie de trouver un sens à la vie à travers de multiples théories scientifiques, ainsi que dans l'alcool. Et Fatma, prostituée africaine qui a vécu l'indicible, le pire de la cruauté humaine (enfin, j'espère que c'est le pire...)
Le décor : Madrid. Pas la Puerta del Sol ou le musée du Prado. Non, les terrains-vagues, les cités, les bidonvilles. Tous ces endroits qu'on peut apercevoir en roulant sur l'autoroute mais qu'on préfère oublier, ne pas voir. Et un bordel.

Rosa Montero met en scène tous ces personnages avec affection, mais sans complaisance. Des personnages terriblement humains dans leur complexité et leurs faiblesses. Mais des personnages courageux aussi. Et qui, chacun à leur manière va contribuer à "sauver le monde" grâce à des actes profondément courageux et humains, mêmes s'ils ne sont qu'éphémères.
Son écriture est acérée, parfois cruelle. Grâce à quelques incursions dans le futur des personnages, Rosa Montero donne au lecteur une place particulière, une place de "voyeur", de témoin de ces destins.

Ce roman a été un vrai coup-de-coeur. Même si, depuis quelques temps, j'ai la chance de ne plus faire partie du monde de ceux pour qui aller dormir inquiète...
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J'avais lu plusieurs bonnes critiques de ce roman, j'ai donc commencé à le lire malgré le peu d'attirance que j'ai pour les histoires sombres, de gens ratés, au passé tragique, qui se haïssent et/ou haïssent les autres, qui sont tellement mal qu'ils n'imaginent pas qu'il puisse y avoir une lumière au bout du tunnel. Et j'ai bien fait !
Evidemment, ça commence de manière très sombre. L'auteur nous prévient même que "Cette histoire est celle d'une longue nuit. Si longue qu'elle dura plusieurs mois."
Mais... Il y a le talent de Rosa Montero, il y a les personnages auxquels on s'attache tant qu'on veut absolument savoir comment ils vont s'en tirer - ou pas. Et, après tout, "Pour quelle raison n'avons-nous aucune peine à croire en la misère, en la cruauté et en l'horreur du monde, alors que lorsque nous parlons de bons sentiments il nous vient aussitôt un rictus ironique au visage et nous considérons cela comme une niaiserie?". J'ai particulièrement aimé le personnage de Cerveau, cette vieille alcoolique qui raffole des théories bizarres, mais tellement intéressantes. Et s'il y avait une once de vérité dans tout ça ?...
C'est un roman qui m'a happé et ne m'a pas lâchée, je l'ai terminé le sourire aux lèvres et l'envie de découvrir d'autres romans de cette auteure exquise qui sait si bien nous prendre dans ses filets.
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J'aime toujours beaucoup la formule du roman où plusieurs personnes qui n'avaient rien en commun se croisent à des moments cruciaux de leurs vies. Tout d'abord, Matias, chauffeur de taxi qui vient de perdre sa femme et s'enferme dans son chagrin. Ensuite, un médecin qui remplace sa vie de couple et son travail par une vie virtuelle sur Second Life. D'autres rencontres, avec une vieille dame, ou une jeune et belle prostituée, vont avoir lieu, placées parfois sous le signe de la coïncidence, à propos de laquelle l'un des personnages fournit d'ailleurs une théorie : les coïncidences seraient une conséquence d'une dynamique de l'univers, qui tend vers l'ordre et l'harmonie. Dans une banlieue madrilène hivernale, hantée par un habile tueur de vieilles personnes, soumise à la loi de petits malfrats, le taxi de Matias entre dans une ronde qui lui permettra peut-être d'oublier ne serait-ce qu'un instant sa douleur. Ce roman m'a fait penser à ces films mexicains ou argentins, comme Amours chiennes ou Carancho, très urbains et sombres, où les vies s'entrechoquent avec violence mais recèlent des étincelles d'humanité. Il y a dans ce roman des fulgurances, des scènes noires et lumineuses à la fois, portées par une écriture inspirée, qui laissent KO.
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"Cette histoire est celle d'une longue nuit. Si longue qu'elle dura plusieurs mois."
Non, ne partez pas !
Parce que:
"Le lendemain matin, la vie explose de nouveau."

Matias, chauffeur de taxi, enterre Rita, l'amour de sa vie. Il va se réfugier avec Toutou et La Chienne dans la maison qu'il était en train de construire pour tous les deux.
Daniel est un médecin qui a raté son mariage et sa vie professionnelle, il passe son temps libre à l'ordinateur avec Second Life.
Fatma est une prostituée africaine qui a connu l'horreur en Sierra Leone et ne quitte pas un petit lézard bleu vert.
Et pour terminer, Cerveau, une ancienne professeur d'université, s'enivre au vin rouge durant ses nuits.

Notre planète va mal à cause du réchauffement climatique, un tueur en série rode, le terrorisme est une réalité même en Espagne.

Rosa Montero raconte avec talent comment ses personnages vont se rencontrer, non pas que certains ne l'aient déjà fait, mais se rencontrer réellement, se connaître -un peu - mieux. Pour chaque personnage une ouverture vers son futur sera proposée. Certains vivront des moments "transcendants" où ils seront placés devant un choix qui engagera le reste de leur existence.
Pas de fin en rose bonbon, mais tendant vers une "symétrie"... Lire ce roman pour comprendre cette remarque...

Comme le dit Rosa Montero, "Vous savez bien que, nous autres narrateurs, nous sommes des types rusés, amoureux des structures circulaires et des symétries." Mais peut être y -a-il une autre raison?

"Pour quelle raison n'avons-nous aucune peine à croire en la misère, en la cruauté et en l'horreur du monde, alors que lorsque nous parlons de bons sentiments il nous vient aussitôt un rictus ironique au visage et nous considérons cela comme une niaiserie?"

Je suis tellement heureuse de cette lecture sombre et lumineuse que j'en fais un livre voyageur!

Lire la suite: http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-instructions-pour-sauver-le-monde-40601942.html#ixzz0ZUqPz3Ne

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L'histoire se déroule dans la banlieue de Madrid, de nos jours.

Plusieurs personnes cabossées par la vie vont se croiser, dans un bar : "L'oasis", la nuit.

Il y a Matias, chauffeur de taxi qui ne se remet pas du décès de Rita, sa femme, un homme bon, généreux et taciturne, en train de sombrer. Daniel est un médecin en pleine dépression qui revit dans le monde virtuel de Second Life, mauvais médecin, mauvais époux. Cerveau est une septuagénaire alcoolique, ancienne prof d'université. Fatma est une prostituée africaine, particulièrement meurtrie, très belle, attachée à un serpent qui la protège, pensionnaire du Cachito, un bordel en bordure d'autoroute. Et il y a l'assassin du bonheur, tueur en série qui signe ses crimes en étirant les commissures des lèvres de ses victimes.

Chacun essaie de trouver un sens à sa vie.

J'ai apprécié l'écriture et l'humour de l'auteur et je me suis attachée aux personnages, surtout à Matias et à Fatma.

Grâce au talent pédagogique de Cerveau, j'ai découvert des théories scientifiques sur les hasards et les coïncidences.

Les différents personnages vont se bonifier au contact les uns des autres. Certains retrouveront l'amour, d'autres la liberté. Mais comme dit l'auteur "L'Humanité est divisée entre ceux qui savent aimer et ceux qui ne le savent pas."

J'ai refermé ce livre, en souriant. Une belle découverte...


Ce roman pourrait être adapté en film...


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De la lumière au bout du tunnel.
C'est ce que j'ai ressenti, tout au long de ma lecture,
même si le tunnel, ici, fût fort sombre.
L'écriture de Rosa Montero est de celles qui savent me toucher, même si je préfère des histoires plus (infiniment plus !) joyeuses.
Beaucoup d'inquiétude, dans ces mots, mais aussi d'espoir.
Pour ma part, je m'accroche TOUJOURS à l'espoir.

Ai-je eu raison ? Ai-je eu tort ? Seule la lecture de ce roman vous le dira !
;)

(De toutes façons, éditer une critique sur Babelio, si j'ai bien tout compris, nous interdit aussi de dévoiler le dénouement.
Un conseil de lectrice acharnée, donc :
lisez derechef "Instructions pour sauver le monde", ou alors un autre roman de Rosa Montero ?,
mais alors promettez-moi de me dire s'il aura aussi bien su vous hypnotiser...)
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