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Critique de keisha


Les romans de Rosa Montero font la part belle à l'imagination, "la folle du logis" d'après sainte Thérèse d'Avila, mais cet essai éblouissant et limpide n'est pas en reste.



"Toute biographie est fiction et toute fiction est autobiographique" (Barthes), nous rappelle-t'elle dans une pirouette finale, après avoir bien promené son lecteur en lui contant ses amours passionnantes et vraisemblables avec M., à trois reprises, sur le même canevas.Mais différentes quand même...



Développant ses interrogations et opinions sur écriture et littérature au fil d'anecdotes personnelles (imaginées?) ou à propos d'auteurs tels Melville, Goethe, Tolstoï, Capote, Calvino, Voltaire, Zola, ..., elle n'oublie pas non plus la lecture et les lecteurs.



"Je ne connais pas un romancier qui ne soit affligé du vice insatiable de la lecture."(...) Pour apprendre à écrire, il faut lire beaucoup."(...) Car enfin, comment peut-on vivre sans lecture?"

" Lire, c'est vivre une autre vie."

" Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas comme un coup de poing sur le crâne, alors pourquoi le lisons-nous?"(Kafka)



Il me semble préférable de ne plus chercher à parler de ce livre admirable. Tout serait à citer. Indispensable pour tout lecteur et incontournable pour tout auteur (ou futur auteur, je ne donne pas de noms, mais j'en ai en tête, elles se reconnaîtront)



"Il y a des jours où on se sent si inspiré, si débordant de mots et d'images qu'on écrit avec une sensation de légèreté totale, comme on survole l'horizon, surpris par ce qu'on vient d'écrire : 'Je savais ça? j'étais capable de rédiger ce paragraphe?' Il nous arrive parfois d'écrire très au-dessus de nos capacités, mieux que nous ne savons le faire. Alors, pour ne pas briser ce miracle, on ne veut pas quitter son siège, ni respirer ou battre des paupières, encore moins penser. Dans ces étranges transports de légèreté, écrire revient un peu à danser à la perfection une valse très difficile. Vous tournez et virez dans les bras de votre cavalier en enchaînant d'un pied ailé de jolis pas très compliqués; et la musique des mots résonne à vos oreilles et, autour de vous, le monde est un tintement de lustres de cristal, de candélabres d'argent, de soies chatoyantes et de souliers bien cirés, un tourbillon impérieux de fulgurances, et votre danse frôle la beauté parfaite, vous tournez et virevoltez sans rompre le rythme, c'est prodigieux, vous qui craignez tant de perdre la cadence, de marcher sur les pieds de votre partenaire, de vous montrer une fois de plus maladroite et humaine, vous réussissez à faire un nouveau pas puis un autre et peut-être un autre encore pendant que vous volez dans les bras de votre propre écriture."


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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