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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aurais bien aimé vivre la vie de Leola ! En tout cas, j'ai pris beaucoup de plaisir à la suivre dans ce grand roman d'aventure historique, de forêts sombres en châteaux ou en citadelles cathares, entourée de sa joyeuse troupe d'amis cabossés ou d'ennemis sanguinaires.

Leola, c'est une jeune paysanne du XIIe qui mène une vie simple et laborieuse entre son père, son frère et son promis... jusqu'à ce que la guerre fasse irruption dans son univers et l'oblige à quitter ses habitudes et à se débrouiller par elle-même. Débutent alors ses apprentissages, ses rencontres et ses voyages... dignes d'un grand roman d'aventures ! Ainsi que les tournois, les guerres entre croisés et cathares, la vie à la cour d'Aliénor d'Aquitaine... comme dans un roman historique qui se respecte ! Sans oublier les amours, les amitiés et les angoisses... pour en faire une magnifique biographie imaginaire !

Trois livres en un seul donc, d'autant plus intéressant qu'il dégage un profond message de compassion et de tolérance. C'est ce qu'écrit Rosa Montero dans sa postface vantant cette 'première renaissance' du XIIe siècle, faite de liberté, d'ouverture, de raffinement. C'est ce qu'elle nous montre aussi dans le roman par les valeurs des Parfaits, ou les personnalités de Nynève et Leola, foncièrement généreuses mais tout aussi foncièrement humaines, y compris dans leur mauvaise humeur ou leur goût des hommes...

Ce roman m'en a rappelé beaucoup d'autres, très différents mais tous remplis de vie, d'humanité et de péripéties : Les 3 mousquetaires, du sang sur la soie, Les révoltés de Cordoue, Kristin Lavransdatter, Les misérables, de grandes espérances... Tout ça pour dire que j'ai beaucoup aimé ce livre, découvert un peu par hasard suite à une critique de Pasc-Ray (merci !) et me réjouis de retrouver bientôt Rosa Montero.
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"J'ai voulu saisir les mythes et les rêves, l'odeur et la sueur de ce temps là. de sorte que ce livre est volontairement anachronique, ou plutôt achronique."

Vous l'aurez compris ce n'est pas un roman historique a proprement parlé. La vie de l'héroïne, cette paysanne guerrière appelée Léola, se déroule sur 25 ans, alors qu'en réalité les évennements mentionnés se passent sur plus d'un siècle : entre la première croisade (1096) et la croisade des Albigeois se terminant en 1229.

Dans ce Moyen-Age rêvé, fantasmé, l'auteur veut rendre d'un foisonnement des idées, d'un renouveau des arts, une sorte de renaissance avant la Renaissance elle-même. Cela est illustré dans le roman par le développement de la fine amor à la cour d'Alienor, ou encore les Parfaits de Montsegur.

De l'importance des personnages féminins.
Léola, démontre qu'une élévation spirituelle est possible. En devenant chevalier, elle adopte les préceptes de la chevalerie en protégeant les faibles. Elle apprend aussi à lire et à écrire.

Ninève se déclare elle-même sorcière. Elle est la gardienne des anciennes croyances à la Terre, des mythes arthuriens. Grace à ce personnage, l'auteur insuffle poésie et merveilleux dans l'histoire

Dhuoda, autre achronisme. Pour l'Histoire, c'est une aristocrate carolingienne qui a écrit un traité d'éducation pour son fils. D'ailleurs, un lycée à Nîmes porte encore son nom. Mais pour le roman, elle représente la part sombre et excessive de la féminité. D'abord, la Dame Blanche, symbole de pureté, elle devient la Dame Noire, instrument sans pitié de la répression.

J'ai beaucoup aimé ce roman, l'histoire est à la croisée des chemin entre roman historique et histoire fantastique. le style poétique de Rosa Montero est facile et agréable à lire.
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Le roi transparent me confirme que Rosa Montero est une excellente conteuse. 
La part du mythe, du fantastique introduite dans cette page d'histoire tourmentée du moyen-âge m'a particulièrement plu.
L'auteure parvient à nous tenir en haleine malgré quelques longueurs et les errances des personnages principaux  qui semblent ne pas avoir de but précis.
Mais plus profondément, il se dégage que l'émancipation des femmes, la tolérance pour la différence, la liberté de moeurs et de culte, la solidarité sont les éléments de la quête que poursuivent les héroïnes à travers leurs voyages et les rencontres qu'elles font.
C'est aussi un beau roman d'aventures.
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Ce roman mêle habilement récit féérique et faits historiques, légende arthurienne et persécutions contre les cathares...

Pourtant, le début de l'histoire ne laissait à aucun moment présager une telle orientation. Léola, jeune paysanne de 15 ans, a vu le seigneur d'Aubenac, à la suite d'une bataille meurtrière, recruter son père, son frère Antoine et son amoureux Jacques pour poursuivre la guerre contre son ennemi.
Pour se protéger de la soldatesque, elle revêt l'armure d'un chevalier décédé. de rencontres en rencontres, Léola va s'initier tour à tour au maniement des armes, à l'écriture et la lecture, à l'éducation des nobles dames de ce temps.
Mais sa rencontre la plus importante reste celle avec Nynève, personnage mystérieux qui prétend être la Viviane de la légende et avoir connu la cour du roi Arthur ; elle dévoile même la vérité sur "le vieux Myrddin" (Merlin) qui n'était qu'"un menteur et un truand, mais (...) aussi un barde extraordinaire, un conteur magnifique." (page 145)
Nous ne saurons jamais vraiment la vérité au sujet de Nynève. Est-elle folle ? Mythomane ? ou la fée de la légende ?
En tout cas, elle ne quittera plus notre héroïne jusqu'à la fin du livre, se déguisera comme elle en homme pour lui servir d'écuyer (et surtout des conseils avisés que Léola ne suivra pas toujours)...

Le corps de Léola, qui a choisi de mener une vie d'homme, est marqué en conséquences : "J'ai perdu deux doigts à la main gauche, le petit doigt et l'annulaire, tranchés par la hache d'un énergumène, et j'ai le corps déchiré par les cicatrices des blessures que Nynève a recousues avec une habileté miraculeuse." (page 196)

Bien que le récit, par certains épisodes, fleurette souvent avec le merveilleux, on n'en est pas moins ancré dans l'Histoire du XIIème-XIIIème siècle. En effet, l'auteure nous livre des informations intéressantes sur les pratiques de ce temps, comme l'apposition de la signature des peintres ou sculpteurs sur leurs oeuvres à partir du XIIème siècle (page 162/3), et aborde différents thèmes cruciaux de cette période, comme la naissance de la sainte Inquisition avec l'ordre des dominicains, la persécution des cathares, la pratique de la fin'amor où les dames éprouvent l'amour de leurs prétendants par des défis cruels condamnant parfois ces chevaliers au ridicule ou à la mort (page174/5)

Rosa Montero nous brosse le portrait d'un XIIème siècle finalement très féminin avec les figures fictives de Léola et Nynève, de la Dame blanche qui se transforme en Dame noire, celles historiques d'Aliénor, Héloïse et des Parfaites. Or, la liberté de ces femmes est de plus en plus menacée par la montée de l'obscurantisme et du fanatisme, et le comté de Toulouse, dernière terre de refuge contre ces forces rétrogrades, n'y résiste pas longtemps.

Les repères temporels sont de deux sortes : l'âge de l'héroïne que l'on suit de ses 15 ans à ses 40 ans et les événements historiques mais ceux-ci sont trompeurs car, comme nous le signifie l'auteure à la fin de l'ouvrage, nous avons affaire ici à une achronie c'est-à-dire que les dates des événements historiques ne sont pas respectées afin de les faire tenir dans la période de 25 ans couverte par l'histoire.
Ainsi, les figures historiques évoquées ou rencontrées n'ont pas pu être toutes contemporaines de l'héroïne : Abélard (1079-1142), Héloïse (1092-1162), Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), Richard Coeur de Lion (1157-1199), Simon de Montfort (1164-1218), ni les événements qui la touchent : la croisade des Albigeois (1209-1229), la croisade des enfants (1212), le siège de Montségur (1244).

Et là, vous vous demandez sûrement à quoi peut bien faire référence le titre du livre ? Tout simplement, à une légende du Moyen-Âge qui provoque la mort de celui qui la raconte. D'étape en étape, l'histoire dure plus longtemps, et se précise, tout comme le dessin d'Avalon que peint Nynève sur les murs de leurs maisons successives, mais pour aucune de ces deux énigmes nous n'aurons le mot de la fin.

D'ailleurs, en parlant de la fin, celle-ci est ouverte mais je ne peux en dire plus sous peine de vous gâcher la surprise...

Concernant, l'édition numérique, j'ai rencontré un problème de mise en page avec la partie narrative qui suit la partie dialoguée sans saut à la ligne, ce qui m'a un peu gênée dans ma lecture en m'obligeant souvent à revenir en arrière.

Pour conclure, un livre passionnant qui fourmille d'informations très intéressantes sur le Moyen-Âge. Il reprend certains des thèmes et des codes des chansons de geste de cette époque, et c'était vraiment captivant. de plus, d'ordinaire, je n'aime pas trop le mélange des genres fantasy/historique mais là, je dois avouer que chaque élément s'intègre vraiment bien à l'intrigue. Je déplore toutefois quelques facilités narratives comme les retrouvailles avec Jacques (page 332) ou le sauvetage de Léola par Léon le forgeron.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Rosa Montero a fait un livre de sa conviction que les racines de la Renaissance se trouvent en fait au XIIe siècle, en particulier dans l'apparition de timides évolutions des mentalités, entre autres sur la place des femmes dans la société. Ces changements de mentalité sont particulièrement bien représentés au sein de l'hérésie albigeoise, couramment nommée cathare depuis quelques années. Au prix de quelques acrobaties temporelles (dont elle rend compte dans la postface), Rosa Montero nous conte la vie imaginaire de Léola, femme que les caprices du destin et sa volonté de survivre feront croiser de nombreux personnages marquants de cette période, de la reine Aliénor à Simon de Montfort, en passant par les seigneurs de Trencavel et de Toulouse, et un certain Richard Coeur de Lion, encore adolescent. le récit peut sembler parfois un peu décousu, mais c'est avant tout celui d'une errance, à la fois géographique et intellectuelle. Les personnages, réels ou imaginaires, sont bien campés, et les péripéties s'enchaînent avec fluidité. Un excellent divertissement.
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Cette jeune paysanne abandonnée par les siens et qui se déguise en chevalier pour sauver sa peau ne manque pas de charme. Elle trouve une complice sorcière puis apprend à manier les armes. Et nous voilà partis pour une errance moyenâgeuse, de la cour d'Aliénor au château de Montségur, avec deux femmes libres.
J'ai bien aimé la première moitié de l'histoire et regretté que la suite manque de rythme et s'enlise un peu dans des péripéties non indispensables. Des rencontres improbables et l'épisode cathare relancent l'intérêt de l'histoire.
L'auteure s'est visiblement bien amusée et c'est tout bénéfice pour le lecteur.
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Cette historienne adore le Haut Moyen-Age , la période où les sociétés humaines ont failli faire un peu plus de place aux femmes, et où la religion aurait pu devenir moins fanatique.
Hélas ! On connaît la suite ...

le roman se termine avec l'anéantissement des Cathares et la fin d'une utopie religieuse qui aurait fait une place aux femmes et à la réflexion .

L'auteur nous prévient dans sa volonté de nous présenter un roman d'aventure passionnant, elle se permet quelques distorsions avec les dates … Les puristes jugeront !

Quant à moi, j'ai senti son plaisir de nous faire découvrir la vie de cette époque à travers l'histoire improbable d'une jeune paysanne serve qui devient libre et cultivée.
La jeune Léola amoureuse de son Jacques devra se cacher sous l'armure d'un chevalier pour avoir la vie sauve.
À travers sa fuite à la recherche de son amoureux , puis simplement pour survivre, nous comprenons peu à peu ce qu'a été cette époque ; aussi bien dans les détails vestimentaires que dans les idées et les conflits armés qui ont bouleversé la vie des habitants si souvent victimes de la fureur des plus puissants qu'eux.

Les chevaliers ne ressortent pas grandi la seule chose qu'ils sachent faire c'est se battre, tuer et encore tuer.


Cela se termine auprès des Cathares qui semblent être bien seuls dans leur envie de vivre en paix , ils ne pourront guère résister à la folie guerrière des soi-disant chevaliers armés par une idéologie chrétienne qui permettait de brûler tout ce qui pouvait de près ou de loin ressembler à une hérésie.

Le livre se lit très facilement , les personnages sont sympathiques ou odieux et on n'est jamais très loin du merveilleux.

Il y a une sorte de facilité dans ce roman qui me gène un peu mais aussi une jubilation qui emporte mon adhésion.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Jusqu'à présent je ne connaissais que deux personnages féminins ayant pris l'apparence d'un homme pour se fondre dans un milieu exclusivement féminin : Jeanne d'Arc et le Chevalier d'Eon. Certes les aventures de Léola sont romancées et romanesques, mais ce roman est une machine à remonter dans le tmps grâce au talent d'écriture de l'auteur et de la richesse de sa documentation.
J'ai adoré ce livre que j'ai trouvé trop court, comme chaque fois qu'un roman me plait. Je vous le conseille, pour vous évader totalement et faire un bond dans le passé.
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Devant soudainement se débrouiller seule, le roi transparent retrace les péripéties de la jeune Léola après qu'elle ait endossé l'armure d'un homme pour survivre.

La plume délicate de Rosa Montero, sans excès, m'avait déjà tapé dans l'oeil dans Des larmes sous la pluie, dans le registre de la science-fiction. Mais dans le roi transparent, l'auteure montre qu'elle maîtrise aussi le registre médiéval, et qu'elle a du talent pour créer des héroïnes attachantes, fortes, intelligentes.. mais crédibles et vulnérables.

Il y a beaucoup anachronismes dans ce récit, mais ils donnent du rythme et de l'action à l'histoire (à la fin de l'ouvrage, l'auteure explique d'ailleurs les petites altérations effectuées dans L Histoire, celle avec un grand H).
On y trouve également un petit côté fantastique, sans trop savoir si c'en est bien, ou non. le mystère perdure tout du long, il fait s'interroger, mais ce n'est pourtant pas l'intérêt principal du récit.
Intérêt qui reste et demeure le parcours d'une femme en quête d'aventures et d'amour dans une époque médiévale un peu chaotique.

Enfin, tous les personnages sont intéressants - principaux ou secondaires. Et ce sont eux, qui tissent véritablement cette fresque faites de rencontres - bonnes ou mauvaises - qui marqueront le périple de Léola.
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Léola est une jeune serve, elle vit dans le sud du royaume de France au XIIème siècle. le pays est en guerre quasi permanente, un jour elle est obligée de fuir, les soldats ont brûlé sa maison et emmené de force son père, son frère et son fiancé pour participer à la guerre.

Afin de passer inaperçue, sur le champ de bataille voisin elle dépouille le cadavre d'un jeune seigneur de son armure et s'en va seule par les chemins. Heureusement sur sa route, elle croisera d'abord un chevalier qui lui sauvera la vie. Elle rencontre Nynève une jeune femme d'une trentaine d'années, qui la prend sous son aile, et la mène jusqu'à Roland, maître d'armes qui va faire son éducation de chevalier et de guerrier.

Au-delà de l'histoire qui est pleine de rebondissements, de traquenards, de coups d'épée, de trahisons, d'amitiés et aussi un (petit peu) d'amour, le regard que Léola (devenu Léo) sur le siècle où elle vit est intéressant et surtout très actuel finalement : Une large part du roman expose la place des femmes dans la société ; par exemple, elles doivent, en plus du joug du seigneur, supporter le joug du père, du frère…Les autres termes abordés sont l'intolérance des religieux (beaucoup de massacres au nom de la religion, étonnant, non ?), la difficulté pour les personnes différentes ou handicapées à s'intégrer dans la société (Violante, la naine est amie de Léola, l'épileptique, le simple d'esprit)

Le chemin de Leola de ses 15 ans à ses 40 ans sera jonché de rencontres, certaines effrayantes, d'autres bienveillantes comme celle d'Alienor d'Aquitaine et de Richard Coeur de Lion.

Cachée sous son armure de fer, Léola peut prendre du recul sur sa condition (féminine et de serve). Et surtout elle apprendra le pouvoir des mots, le pouvoir de la lecture tant en évasion qu'en réflexion. Elle ira jusqu'à commencer à créer un dictionnaire des mots qu'elle aime.

Quelques passages sont « fantastiques » : Nynève est-elle une fée comment elle le prétend ? le basilic est-il le diable ? Qui est ce roi transparent qui maudit toutes les personnes qui racontent son histoire ?

En conclusion : un livre que j'ai beaucoup aimé même si je préfère les livres de science-fiction de Rosa Montero
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