AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Célibataires (43)

“Ce qui est tragique chez les anxieux, c’est qu’ils ont toujours raison de l’être.”
Commenter  J’apprécie          545
“Son rôle dans la maison était le rôle des patrons, quand ils sont incompétents : il consistait à compliquer les choses, en voulant y fourrer son grain de sel, pour montrer qu’il était le patron.”
Commenter  J’apprécie          542
Tout ce temps, M. Elie malaxait une boulette de mie de pain qu’il avait rapportée du restaurant, boulette que sa salive et la saleté de ses doigts avaient rendue si noire et si brillante qu’on l’eût prise pour une boulette de goudron. À certain moment, il s’arrêta net dans une évocation sentimentale qu’il était en train de faire, et se mit à fureter sous les meubles, avec des yeux hagards. « Qu’est-ce qu’il y a, l’oncle ? » demanda Léon, inquiet. « J’ai perdu ma boulette », dit le vieux, le visage bouleversé. Léon, s’agenouillant, la chercha avec lui. Quand il l’eut aperçue, il eut une courte hésitation : puis il songea que c’était son dernier soir auprès de son oncle, et au nom du passé, au nom de la famille, au nom du souvenir de sa mère, il ramassa l’immonde petite chose et la lui tendit.
Commenter  J’apprécie          250
Nous l'avons dit et nous le répétons : ce qu'il y a de tragique chez les anxieux, c'est qu'ils ont toujours raison de l'être.
Commenter  J’apprécie          220
Tantôt, il y restait à l’état végétatif, songeant : « A cette heure, les gens sont à leurs affaires, doivent faire des choses à heure fixe », et il gardait la bouche entr’ouverte, comme pour manifester mieux encore son relâchement. Mais à présent, ainsi étendu, il s’endormait, et c’était devenu son rêve : dormir le plus longtemps possible durant l’après-midi. Même il en vint à commander à Mélanie, de préférence, des plats lourds, des haricots, des purées, pour que la digestion sûrement l’endormît. Il s’éveillait vers les quatre heures, bâillant comme si le sommeil lui avait donné sommeil, les yeux pleins d’eau, les plis de l’oreiller imprimés sur ses joues, et se disant : « Eh ! bien, encore une de tirée ! » Car, depuis la décision prise de quitter Arago, « tirer » les journées était devenu son grand bonheur. Chaque jour, il effaçait la journée sur son calendrier de portefeuille, dans sa hâte d’arriver à la date du départ. Parfois même si impatient que, vers midi, il effaçait la journée en cours comme si déjà elle était close. Et puis, vers six heures, il avait un renouveau de contentement, parce que la fin de la journée approchait. A neuf heures, il était au lit.
Commenter  J’apprécie          102
la fidélité n'est pas dans les actes mais dans le cœur
Commenter  J’apprécie          90
La véritable tare de Mlle de Bauret, qui était en partie la tare de son âge, et en partie celle de son époque, était que pour elle nouveauté était synonyme de valeur. C’est là signe certain de barbarie : dans toute société, ce sont toujours les éléments d’intelligence inférieure qui sont affamés d’être à la page. Incapables de discerner par le goût, la culture et l’esprit critique, ils jugent le problème automatiquement d’après ce principe, que la vérité est la nouveauté.
Commenter  J’apprécie          90
Mme Emilie, vivant aux crochets de son frère, et n’ayant à penser à rien, et rien à faire, n’avait jamais une minute : c’est le génie féminin.
Commenter  J’apprécie          71
Une carte d’introduction ne sert jamais à rien. Une lettre de recommandation sert rarement à quelque chose. Seule a quelque poids une visite, une démarche, et faite dans les termes les plus chauds et les plus pressants ; et il faut revenir à la charge, encore. Tout ce qui n’est pas cela est la vanité même. Le monde ne veut pas le reconnaître, et continue à nous demander des griffonnages, que nous donnons pour qu’on nous fiche la paix.
Commenter  J’apprécie          60
A certains endroits du plancher, la poussière avait formé des mouflons, qui entraient en danse chaque fois que la porte était ouverte, au grand amusement de M. Elie. Ici et là traînaient des cigarettes à demi consumées, des bouts de mégots à cinq sous, de la cendre de cigarette, - la trace dégoûtante que le mâle laisse derrière lui. Les draps eux aussi étaient troués par de la braise de cigarette. M. de Coëtquidan, partout ailleurs qu’à la maison, eût préféré dormir sur la dalle nue, à poser le visage sur une taie d’oreiller aussi graisseuse – jusqu’à en paraître diaphane – que la sienne ; mais, s’il lui arrivait d’être frappé par l’odeur de sa propre crasse, il l’adorait, parce qu’elle était quelque chose à lui.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (244) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La série des Jeunes Filles de Montherlant

    Comment s'appelle le personnage principal, dont on a trop souvent dit qu'il était l'incarnation romanesque de Montherlant ?

    Henri Costal
    Pierre Costals
    Jean Costals

    10 questions
    29 lecteurs ont répondu
    Thème : Les Jeunes filles, tome 1: Les jeunes filles de Henry de MontherlantCréer un quiz sur ce livre

    {* *}