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Critique de Davalian


Nombreux sont les auteurs à avoir tenté de commettre des écrits sherlockien dits apocryphes, en prolongeant de manière plus au moins heureuse l'oeuvre du Canon. 221B Baker street répond indirectement (et de très loin) à cette définition. Pourtant, les adeptes du grand détective peuvent difficilement faire l'impasse sur ce titre fort intéressant.

Pour un premier roman, Graham Moore frappe fort. Il parvient à faire bien mieux que d'autres auteurs expérimentés en proposant un approche différente de l'univers de Sherlock Holmes. Si ici le personnage n'est pas physiquement présent, il reste omniprésent dans les deux intrigues qui nous sont données : d'une part celle du jeune Harold White et d'autre part celle faisant intervenir Arthur Conan Doyle. L'approche est astucieuse et franchement bien conçue.

Les deux parties de l'intrigue sont particulièrement immersives. Alterner deux récits de manière constante est une ficelle narrative bien connue, comme la mécanique est habilement agencée le résultat ne se fait guère attendre : nous voilà accrochés sans possibilités de lâcher le récit. Un souci évident apporté à l'histoire, des rebondissements, une écriture fluide, facile à lire et un investissement personnel de l'auteur ne font que renforcer l'attractivité de ce roman.

Quelques maladresses doivent être mentionnées : ainsi le démarrage de l'histoire d'Arthur Conan Doyle est assez poussive et le dénouement de celle de Harold White plutôt convenue. Ces deux constats sont assez étonnants, mais tout le reste est de bien meilleur facture. D'ailleurs, au fil de la lecture le rôle indirect de Sherlock paraît de plus en plus évident. du Sherlock mais sans Sherlock ni Watson et pourtant la recette réussit !

Cette lecture est ouverte à toutes et à tous et il faut d'ailleurs remarquer qu'il s'agit d'un roman à la croisée des genres entre policier et thriller. Il n'est pas très sanglant ni morbide. le sang ne coule pas à flot, et la violence n'est pas trop omniprésente. L'équilibre est parfait, les poussées de violence étant par ailleurs bien amenées.

Les adeptes de Sherlock s'y sentiront toutefois plus à l'aise. D'ailleurs la lecture du Canon est fortement recommandée (même s'il n'y a pas de révélations intempestives). Les lecteurs de L'Horreur du West End de Nicholas Meyer ou de le rossignol de stepney de la série de BD les quatre de Baker Street retrouveront ici leurs marques. D'un autre côtés, si ces références ne vous disent rien, vous aurez rapidement envie de les découvrir ensuite…

221B Baker street est donc une réussite, qui mérite sans aucun doute possible de la publicité. Pour peu que l'on soit un peu geek sur les bords (le lien avec un univers en particulier importe peu ici), il y a de quoi ici nous tenir en haleine. A lire et à faire tourner autour de soi… ne serait-ce que pour connaître cet auteur qui met beaucoup de lui-même dans ce premier roman.
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