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sur 96 notes
Un roman policier autour de Sherlock Holmes, de son créateur Arthur Conan Doyle, et des sociétés de lecteurs - adorateurs du célèbre détective, toujours prêts à pousser plus loin leurs études (en rouge) sur le héros. Graham Moore construit son intrigue en deux époques. Les chapitres en 2009 alternent avec ceux situés en 1900.

Harold White est un juriste spécialisé en droits d'auteurs, et accessoirement un fan de Sherlock Holmes. Un documentaliste, pour qui l'aventure commence au milieu des livres. Suite à la publication d'articles spécialisés, il est accepté au sein de la société des Baker street irregulars. Lors de cette cérémonie, celui que tous attendent est Alex Cale, un prestigieux chercheur en holmesologie, qui annonce avoir retrouvé une partie du journal de Conan Doyle, couvrant la période qui l'a amené en 1901 à faire ressurgir Sherlock Holmes, en créant de nouvelles histoires, pour un personnage qu'il avait tué des années plus tôt en le précipitant dans les chutes du Reichenbach.
Mais l'intervenant n'arrive pas. Et c'est Harold qui le découvre mort par strangulation dans une chambre de l'hôtel de la conférence. Évidemment, le journal a disparu. Harold, associé à Sarah, une jeune journaliste, se lance à la recherche du tueur et du journal.

En 1900, Arthur Conan Doyle a enfin réussi à tourner la page Sherlock Holmes. le personnage était devenu encombrant. Tout le monde finissait le croire vivant et ne faisait de Doyle que son scribe relatant ses exploits. Il aspire à d'autres genres littéraires. Mais voici qu'il reçoit à son domicile un paquet qui s'avère être une bombe artisanale. L'auteur, qui entretient de bons rapports avec Scotland Yard, se lance néanmoins dans l'enquête. Enquête qui le conduit à s'intéresser au meurtre d'une jeune femme. Puis d'une autre, commis dans des circonstances identiques. le romancier se fait fouineur, aidé par son ami Bram Stocker (le créateur de Dracula). le duo va enchaîner découvertes, surveillances et moments de doute. Tout le travail d'un détective, un vrai.

La partie moderne du récit de Moore est la moins réussie. Les personnages sont caricaturaux et prévisibles. Par certains côtés, l'écriture est facile et stéréotypée.
Les chapitres consacrés à Doyle sont beaucoup plus intéressants. L'auteur mélange la biographie réelle de Conan Doyle avec une intrigue romancée, dont on apprend dans la note finale qu'elle n'est pas si éloignée des agissements du romancier anglais. le climat de l'époque, l'environnement londonien sont bien rendus. La période est celle du changement : arrivée de l'électricité, assainissement de la ville, premières suffragettes…

Ce roman policier s'avère finalement inégal. Il ne porte pas un grand suspense et ne bouleversera pas les connaissances du lecteur un peu intéressé par l'auteur des aventures de Sherlock Holmes. Par moments, la lecture se fait plaisante, à l'ancienne et so british, mais l'ensemble manque quand même de savoir faire en terme de suspense.
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Londres, 1893.

Arthur Conan Doyle ne supporte plus le personnage de Sherlock Holmes, son célèbre détective. Désireux de s'en débarasser, il décide de lui offrir une dernière aventure au cours de laquelle Holmes sera tué. Ensuite, Conan Doyle sera libre et pourra écrire ce qu'il voudra.

New York, 2010.

Harold White vient d'être admis dans la société des Baker Street Irregulars, la plus célèbre association de fans de Sherlock Holmes. Débordant d'enthousiasme, Harold participe à la convention annuelle de ces Sherlockians lorsque l'on apprend que l'un des plus érudits d'entre eux, Alex Cale, a été assassiné. Cale avait trouvé le journal disparu de Conan Doyle et, depuis cette découverte, il se prétendait suivi et épié par de mystérieux inconnus...

Fort de son expérience d'enquêteur glanée au fil de ses lectures, Harold décide de résoudre le mystère de la mort de Cale.


The Sherlockian est en réalité bien plus qu'un polar. Quand on y réfléchit bien, Graham Moore soulève de nombreux points intéressants par le biais des réflexions de ses différents personnages. A travers la vie et les actes d'Arthur Conan Doyle, ce sont nos réflexes de lecteur/lectrices qui sont notamment mis en évidence.

Conan Doyle semble, au début du récit, jaloux du succès de Sherlock Holmes. Les gens lui envoyent des lettres adressées au célèbre détective et lui demandent (du moins le demandent-ils à Sherlock Holmes) de retrouver des chats que l'on a perdu ou de résoudre des mystères apparemment insondables. Les autographes signés Sherlock Holmes ont bien plus de succès parmi les fans que ceux mentionnant Arthur Conan Doyle. Dans l'inconscient collectif des Londoniens, Sherlock Holmes est devenu un personnage en chair et en os, Arthur Conan Doyle n'étant que le chroniqueur des aventures de ce fin limier.

On comprend, dès lors, la colère de Conan Doyle qui souhaite être reconnu pour lui-même et non passer au second plan par rapport à un personnage de fiction qu'il a fini par détester. Ce doit être dramatique, pour un auteur, d'être méprisé alors que la créature à laquelle il a donné vie est adulée.

Alors, Conan Doyle décide de tuer Sherlock Holmes. Et c'est le drame. Londres est en émoi et la population porte le deuil de Sherlock Holmes. C'est à ce moment du récit surtout que les questions sur la lecture commencent à affluer. Comment peut-on s'attacher à ce point à un personnage de fiction ? Pourquoi haïr l'auteur qui lui offre une fin honorable lors d'une dernière aventure ? Il ne me serait jamais venu à l'esprit, par exemple, d'agresser J.K. Rowling si je l'avais (par le plus grand des hasards) croisée en rue après qu'elle ait supprimé certains personnages de Harry Potter. La rancoeur mêlée de chagrin des fans de Sherlock Holmes est donc difficile à comprendre...

Et puis, Moore replace les événements dans leur contexte grâce à quelques petites phrases glissées dans des conversations variées, et l'on comprend mieux le ressenti des Londoniens. A l'époque victorienne, qui est celle de Sherlock Holmes, peu de distractions s'offrent à la population. C'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit des plus pauvres des Londoniens, comme ceux que Conan Doyle recontre dans l'East End. Les aventures de Sherlock Holmes, qui paraissaient sous forme de nouvelles dans le Strand, offraient un dérivatif à la morosité de la vie de certaines personnes et étaient, de plus, accessibles à un grand nombre de lecteurs, qui ne devaient pas débourser trop d'argent pour acheter un journal (sur ce point, j'ai particulièrement apprécié la scène finale, les deux ouvriers mettant leurs maigres ressources en commun afin d'acheter un exemplaire du Strand et de lire la nouvelle aventure de Sherlock Holmes).

Peu à peu, alors qu'il enquête avec son ami Bram Stoker sur les meurtres de jeunes filles commis à Londres, Conan Doyle se rend compte de ce que Sherlock Holmes signifiait pour la population. Ses conversations avec de nombreux admirateurs vont lui ouvrir les yeux. Et le fait d'enquêter sur une affaire de meurtres va le rapprocher de ce détective qu'il déteste : Conan Doyle se retrouve à penser comme Sherlock Holmes et à tenter d'appliquer ses méthodes à sa propre enquête.

Si la lecture occupe une place importante dans The Sherlockian, les auteurs sont également bien présents. Outre Arthur Conan Doyle, j'ai déjà mentionné la présence de Bram Stoker. Ami fidèle de Conan Doyle, Stoker va l'aider non seulement dans son enquête, mais aussi le pousser à se " réconcilier " avec Sherlock Holmes.

A l'époque évoquée par Moore, Stoker n'est pas encore le célèbre auteur de Dracula. Ce roman existe déjà en tant que brouillon (Conan Doyle évoque un manuscrit que Stoker lui a fait lire, parlant de goules et d'un sinistre comte suçant le sang de ses victimes), mais les tentatives de Stoker pour faire publier certaines de ses histoires n'ont pas encore été couronnées de succès.

Au fil du récit, ces deux amis deviennent bien sympathiques et Moore parvient à les rendre réellement attachants. Et comme si cela ne suffisait pas de réunir Conan Doyle et Stoker dans un même roman, l'auteur nous offre une surprise supplémentaire : l'ombre d'Oscar Wilde qui plâne sur le récit à deux reprises. Avec, en prime, une tirade très émouvante de Bram Stoker lorsqu'il apprend la mort De Wilde :

(Bram Stoker évoque, avec Conan Doyle, la possibilité pour ce dernier d'écrire de nouvelles aventures pour Sherlock Holmes)

" 'I don't care whether you do or not', said Bram. 'But you will, eventually. He's yours, till death do you part. Did you really think he was dead and gone when you wrote The Final Problem ? I don't think you did. I think you always knew he'd be back. But whenever you take up your pen and continue, heed my advice. Don't bring him here. Don't bring Sherlock Holmes into the electric light. Leave him in the mysterious and romantic flicker of the gas lamp. He won't stand next to this, do you see ? The glare would melt him away. He was more the man of our time than Oscar was. Or than we were. Leave him where he belongs, in the last days of our bygone century. Because in a hundred years, no one will care about me. Or you. Or Oscar. We stopped caring about Oscar years ago, and we were his bloody friends. No, what they'll remember are the stories. They'll remember Holmes. And Watson. And Dorian Gray. "

(" ' Je me fiche que tu le fasses ou pas, ' dit Bram. " Mais tu finiras par le faire. Il est à toi, jusqu'à ce que la mort vous séparent. Tu pensais réellement t'en être débarassé pour de bon lorsque tu as écrit le Problème Final ? Je ne crois pas que tu le pensais. Je crois que tu as toujours su qu'il reviendrait. Mais le jour où tu reprendras ton stylo et continueras à composer ses aventures, tient compte de cet avis. Ne l'amène pas ici. N'amène pas Sherlock Holmes dans une pièce éclairée à l'électricité. Laisse-le dans la lueur mystérieuse et romantique des lampes à gaz. Il ne peut pas vivre ici, tu comprends ? L'éclat de la lumière l'estomperait. Il appartient plus à cette époque qu'Oscar. Ou que nous. Laisse-le là où il vit, dans les derniers jours du siècle passé. Parce que, dans un siècle, personne ne se souciera de moi. Ou de toi. Ou d'Oscar. Nous avons cessé de nous soucier d'Oscar il y a des années, alors que nous étions ses amis. Non, ce dont les gens se souviendront, ce sont des histoires. Ils se souviendront d'Holmes. Et de Watson. Et de Dorian Gray. ")

Il aurait pu ajouter " And Dracula. " Mais même lui, à ce moment-là, ne croyait plus à la publication de son roman...

Les écrivains ne sont pas les seuls héros de ce récit. Harold White est également un personnage essentiel, même s'il se rapproche plus de l'anti-héros.

Harold est un personnage très sympathique. Passionné par Sherlock Holmes depuis son plus jeune âge, il donne l'impression de n'avoir vécu sa vie que pour intégrer les Baker Street Irregulars. Et quand Alex Cale est retrouvé mort, Harold n'hésite pas une seule seconde : avec toute l'expérience qu'il a accumulée en dévorant les aventures de Sherlock Holmes et d'autres polars, il devrait être capable de résoudre le mystère. Et de retrouver, du même coup, le journal disparu de Conan Doyle, qui semble avoir été volé par le meurtrier de Cale.

Au début, ce projet semble un peu fou. Comment un fan de Sherlock Holmes pourrait-il résoudre une vraie enquête ? Mais, petit à petit, secondé par Sarah, une jeune femme qui se prétend journaliste, Harold avance et trouve des pistes auxquelles la police n'aurait même pas pensé. Il faut dire que le meurtre de Cale rappelle certains éléments des aventures de Sherlock Holmes et que la connaissance encyclopédique d'Harold sur ce sujet l'aide beaucoup.

Personnages sympathiques, ambiance d'époque. Rien que pour cela, The Sherlockian vaut la peine d'être lu. Ajoutez les éléments biographiques dont Graham Moore s'est inspiré pour reproduire les personnages de Conan Doyle et de Stoker, et vous aurez compris pourquoi ce roman est totalement passionnant. A découvrir !
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Décidément, les clubs holmésiens rencontrent beaucoup de soucis dans la production littéraire actuelle. Après le Mystère Sherlock, où sont décimés une bonne dizaine d'universitaires enfermés dans un hôtel en Suisse, voici 221b Baker Street qui débute par la mort violente d'un distingué holmésien, Alex Cale, qui venait de trouver le Saint-Graal : le tome perdu du journal intime d'Arthur Conan Doyle (octobre-décembre 1900), supposé expliquer le revirement d'attitude de Conan Doyle ! SACD (Sir Arthur Conan Doyle) décide en effet à cette date de reprendre son personnage favori, disparu dans les chutes du Reichenbach, en publiant le chien des Baskerville (1902) un premier pas qui annonce la résurrection prochaine du héros dans La Maison vide (1903).
221b Baker Street aborde classiquement en alternance deux enquêtes situées dans deux époques différentes (astuce déjà vue à maintes reprises dans les récits holmésiens, dès lors que l'on a affaire aux fameux manuscrits apocryphes récupérés dans la célèbre malle en fer…) mais ici, petit changement ! Les enquêteurs sont : à ma droite, poids léger, holmésien débutant, récemment intronisé chez les Baker Street Irregulars de New-York, la plus éminente association au monde consacrée à l'étude de Sherlock Holmes, j'ai nommé Harold White (maigres applaudissements et quelques sifflets) qui va combattre le crime pour la période actuelle (2010) et à ma gauche, poids lourd de la littérature policière et créateur du grand Sherlock Holmes, voici Sir Arthur Conan Doyle himself (tonnerre d'applaudissements, cris hystériques) qui va avoir bien du fil à retordre dans son époque (1900). Donc, le manuscrit faisant le lien entre les deux récits n'est pas de Watson, pour une fois, mais de SACD lui-même, et sera à la fois le résultat du récit de 1900 et le point de départ du récit de 2010.
Le roman est construit de façon extrêmement rigoureuse avec le déroulement parallèle mais à un siècle d'intervalle des deux enquêtes qui vont rebondir et entrer en résonance. le scénario assez plaisant intègre, comme souvent, célébrités et faits historiques. le cortège de guest stars entourant SACD est cette fois-ci composé de : Bram Stoker, Oscar Wilde, Millicent Fawcett… Honnête, Graham Moore signale dans la postface une petite liberté concernant un décalage de date. SACD n'aurait reçu le colis piégé de la part d'une suffragette surexcitée qu'en 1911, soit onze ans plus tard, mais faute avouée est déjà à moitié pardonnée !
Le descendant de SACD en 2010 est curieusement présenté comme un personnage inquiétant et sans scrupules, étonnant parti-pris, mais ce roman-ci, il est vrai, n'est pas estampillé « Conan Doyle Estate Ltd » comme chez Anthony Horowitz (La maison de soie). J'avoue avoir été un peu déçu par la chute du roman, au regard de la virtuosité de sa construction, je m'attendais à une trouvaille de scénario plus renversante. Mais tout au long des deux récits, le style reste alerte, les dialogues savoureux, les décors et l'ambiance parfaitement reconstitués, les personnages attachants, et les enquêtes crédibles. SACD est décidément un pro, et sa participation aux enquêtes de Scotland Yard, qu'il a contribué à résoudre, est un fait avéré. Harold White s'en sort plutôt bien comme enquêteur débutant, malgré ses états d'âmes et sa grande naïveté. Que demander de plus ? 221b Baker Street est un excellent et habile premier roman qui plaira aux amateurs de polars bien construits comme aux holmésiens les plus férus. Graham Moore ? 221b Baker Street ? Une adresse à retenir !
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221b Baker Street traîne dans ma PàL depuis la nuit des temps. Je me suis décidée à l'exhumer avant la fin du confinement car j'avais envie de lire une aventure holmésienne.

À défaut de Holmes, c'est Arthur Conan Doyle qui mène l'enquête à l'époque victorienne et Harold à notre époque. Pas besoin d'être voyant pour comprendre que les deux affaires sont liées d'une manière ou d'une autre mais le début est prometteur.

La suite, beaucoup moins. Tout est prévisible et désappointant. Les solutions aux énigmes sont plan-plan et laissent un goût d'inachevé.

La partie moderne est tirée par les cheveux et les personnages sont creux.
La partie victorienne est plus sympa car on y croise Conan Doyle, Bram Stocker et le fantôme d'Oscar Wilde. Mais c'est tout : l'enquête n'est vraiment pas folichonne et puis les dialogues sont tout sauf victoriens !

En bref, beaucoup d'ennui pendant cette lecture et grosse déception.
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Nombreux sont les auteurs à avoir tenté de commettre des écrits sherlockien dits apocryphes, en prolongeant de manière plus au moins heureuse l'oeuvre du Canon. 221B Baker street répond indirectement (et de très loin) à cette définition. Pourtant, les adeptes du grand détective peuvent difficilement faire l'impasse sur ce titre fort intéressant.

Pour un premier roman, Graham Moore frappe fort. Il parvient à faire bien mieux que d'autres auteurs expérimentés en proposant un approche différente de l'univers de Sherlock Holmes. Si ici le personnage n'est pas physiquement présent, il reste omniprésent dans les deux intrigues qui nous sont données : d'une part celle du jeune Harold White et d'autre part celle faisant intervenir Arthur Conan Doyle. L'approche est astucieuse et franchement bien conçue.

Les deux parties de l'intrigue sont particulièrement immersives. Alterner deux récits de manière constante est une ficelle narrative bien connue, comme la mécanique est habilement agencée le résultat ne se fait guère attendre : nous voilà accrochés sans possibilités de lâcher le récit. Un souci évident apporté à l'histoire, des rebondissements, une écriture fluide, facile à lire et un investissement personnel de l'auteur ne font que renforcer l'attractivité de ce roman.

Quelques maladresses doivent être mentionnées : ainsi le démarrage de l'histoire d'Arthur Conan Doyle est assez poussive et le dénouement de celle de Harold White plutôt convenue. Ces deux constats sont assez étonnants, mais tout le reste est de bien meilleur facture. D'ailleurs, au fil de la lecture le rôle indirect de Sherlock paraît de plus en plus évident. du Sherlock mais sans Sherlock ni Watson et pourtant la recette réussit !

Cette lecture est ouverte à toutes et à tous et il faut d'ailleurs remarquer qu'il s'agit d'un roman à la croisée des genres entre policier et thriller. Il n'est pas très sanglant ni morbide. le sang ne coule pas à flot, et la violence n'est pas trop omniprésente. L'équilibre est parfait, les poussées de violence étant par ailleurs bien amenées.

Les adeptes de Sherlock s'y sentiront toutefois plus à l'aise. D'ailleurs la lecture du Canon est fortement recommandée (même s'il n'y a pas de révélations intempestives). Les lecteurs de L'Horreur du West End de Nicholas Meyer ou de le rossignol de stepney de la série de BD les quatre de Baker Street retrouveront ici leurs marques. D'un autre côtés, si ces références ne vous disent rien, vous aurez rapidement envie de les découvrir ensuite…

221B Baker street est donc une réussite, qui mérite sans aucun doute possible de la publicité. Pour peu que l'on soit un peu geek sur les bords (le lien avec un univers en particulier importe peu ici), il y a de quoi ici nous tenir en haleine. A lire et à faire tourner autour de soi… ne serait-ce que pour connaître cet auteur qui met beaucoup de lui-même dans ce premier roman.
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Nous suivons ici deux enquêtes policières en même temps.
Arthur Conan Doyle, l'auteur de Sherlock Holmes, est le protagoniste de l'une des enquêtes, qui se déroule en 1900 à Londres. En effet, après avoir reçu un étrange courrier, Conan Doyle se retrouve mêlé à la disparition de plusieurs jeunes filles dans les bas-fonds de la ville. Sur les traces d'un tueur en série, il demande l'assistance d'un de ses amis, l'écrivain Bram Stoker, l'auteur de "Dracula".
Dans la seconde enquête, située aux Etats-Unis en 2010, nous assistons au meurtre d'un homme qui venait de déclarer avoir retrouvé un journal intime perdu depuis près de 100 ans et ayant appartenu à Arthur Conan Doyle.

Ce polar historique et littéraire est particulièrement bien documenté sur les dernières années de la vie de Conan Doyle et s'inspire d'un certain nombre de faits réels. C 'est aussi passionnant qu'instructif.
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221b Baker Street débute par la mort violente d'un distingué holmésien, Alex Cale, qui venait de retrouver le tome perdu du journal intime d'Arthur Conan Doyle (octobre-décembre 1900), supposé expliquer le revirement d'attitude de Conan Doyle. Créant ainsi « Le grand hiatus ».
Le roman est construit de façon extrêmement habile avec le déroulement parallèle mais à un siècle d'intervalle. Les enquêtes vont rebondir et entrer en résonance. le scénario assez plaisant intègre, comme souvent, célébrités et faits historiques. le cortège de guest stars entourant Conan Doyle est cette fois-ci composé de : Bram Stoker, Oscar Wilde, Millicent Fawcett…
Tout au long des deux récits, le style reste alerte, les dialogues savoureux, les décors et l'ambiance sont parfaitement reconstitués, agrémentés de personnages attachants.
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Étant une grande fan du célèbre détective, j'ai passé un très bon moment de lecture avec cette fiction historique qui mêle et alterne deux enquêtes sous le signe de Sherlock Holmes à deux époques différentes : l'une se déroulant en 1900 avec pour protagonistes Arthur Conan Doyle et son ami Bram Stoker, l'autre en 2010 avec un Holmésien qui tente de résoudre un meurtre et de retrouver le fameux carnet perdu de Conan Doyle.
Lors de ma lecture, j'ai eu une nette préférence pour l'enquête se déroulant en 1900, j'ai trouvé l'histoire plus passionnante et les personnages plus sympathiques.
Comme pour son deuxième roman Les derniers jours de l'émerveillement, l'auteur s'inspire de faits réels (la mort suspecte d'un collectionneur qui prétendait avoir trouvé le journal perdu de Conan Doyle) et propose sa version des faits (comme il l'explique en postface).
Un roman sympathique qui plaira aux fans de Sherlock Holmes.
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Quand j'étais enfant, j'avais découvert Sherlock Holmes en lisant un article sur Arthur Conan Doyle dans un magazine du style j'aime lire. L'article racontait plus particulièrement le moment où il avait décidé de tuer son personnage puis le moment, où sollicité de tous les côtés par ses fans, il avait décidé de le ressusciter. Cette histoire m'avait toujours passionné tant elle montrait le pouvoir que pouvait avoir le public sur un écrivain.

Ayant déjà entendu parler du fameux journal disparu de Conan Doyle, ce roman était donc fait pour moi. Dès le début, je ne savais que penser du personnage de Conan Doyle. Brillant écrivain, il avait développé une forme de jalousie envers sa créature, Sherlock holmes, le détective le surpassant en popularité. Il en venait même à détester Holmes, le poussant à le tuer dans une de ses aventures. Mais alors, qu'est-ce qui avait donc pu le pousser à le ressusciter sept ans plus tard?

Des passages de la vie de Conan Doyle entre octobre et décembre 1900 (les dates du journal perdu) s'intercalent avec des chapitres de l'époque moderne où nous suivons Harold, un jeune membre d'une société holmesienne, les Irregulars Baker street, enquête sur le meurtre d'un de ses confrères, assassiné alors qu'il disait avoir retrouvé le journal perdu. Les chapitres du passé et ceux du présent se sont le plus souvent écho.

Ce qu'il m'a plu, outre le fait de découvrir la vie de Conan Doyle, a été de rencontrer Bram Stoker que je n'imaginais absolument pas comme ça. Je suis ravie d'avoir pu lire une partie de l'histoire en sa compagnie.

J'ai pu lire parfois que ce roman était plutôt réservé au grand fans de Sherlock Holmes mais je ne pense pas que ce soit le cas. Évidemment, c'est utile pour certaines références utilisées par Harold mais Sarah sert, en quelque sorte de lien entre lui et nous puisqu'elle e besoin de quelques explications pour comprendre ce que découvre Harold. Moi-même, je n'ai pour le moment lu qu'une petite partie du canon et ce n'est pas ce qui m'a empêcher d'apprécier ce roman.

Les deux enquêtes sont assez intéressantes. Celle de Conan Doyle est d'essayer de savoir qui a voulu le tuer en lui envoyant un colis piégé mais son enquête part vite dans quelque chose de différent. Celle de Harold est de découvrir qui a commis le meurtre et de savoir où est passé le journal. J'ai un préférence pour l'enquête d'Harold.

La fin de l'enquête de Conan Doyle n'est pas tellement surprenante car Harold en donne, malgré lui, une possibilité de fin.

C'est, malgré cela, un excellent roman.
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221b Baker Street, de Graham Moore

Rayonnage : roman policier, roman historique

Résumé

Londres, automne 1900. Voilà 7 ans déjà que Sherlock Holmes est mort, jeté par son auteur dans les chutes de Reichenbach. Enfin, Arthur Conan Doyle peut vivre libre. Il reçoit un jour un colis piégé dans son bureau. Devant l'inertie de la police, il décide de mener sa propre enquête, épaulé par son ami Bram Stocker.

New York, 2010. le grand congrès annuel des Baker Street Irregulars réunit les plus grands spécialistes de Sherlock Holmes. Tous attendent avec impatience la conférence d'Alex Cale : après plus de 20 ans de recherches acharnées, il a annoncé avoir enfin mis la main sur le seul volume manquant du journal intime de Conan Doyle, celui retraçant les mois d'octobre à décembre 1900, qui n'avait jamais été retrouvé. Mais on retrouve son corps dans sa chambre d'hôtel saccagée : il a été assassiné... Harold White, le plus jeune des Irregulars, est chargé de l'enquête officieuse, afin de retrouver le journal qui a de nouveau disparu...



Mon avis

Partant de faits historiques, s'appuyant sur le réel (le "Grand Hiatus", le journal manquant, l'aide que Conan Doyle apporta à Scotland Yard, certaines des affaires criminelles qu'il a suivies, le colis piégé, son amitié avec les grands écrivains anglais du 19ème siècle, Bram Stocker en tête, mais aussi Oscar Wilde, par exemple), Graham Moore nous livre ici un roman semi-policier qui nous tient en haleine du début à la fin.

Ce roman est celui d'un passionné de Sherlock Holmes et de son créateur, Sir Arthur Conan Doyle, mais aussi de la littérature de ce tournant du siècle. Chaque chapitre s'ouvre sur une citation extraite soit d'une nouvelle, d'un roman ou d'une lettre de ACD, soit d'un extrait de Stocker. Cela fait preuve d'une érudition qui réjouira également tous ceux qui ont aimé lire les enquêtes de Sherlock Holmes.

Le portrait que nous trace l'auteur des Sherlockiens est savoureux. Une bande de passionnés, qui parlent par énigmes ou s'amusent de choses qui ne font rire qu'eux, des références à tout bout de champ, des excentricités qui ne sont possible que dans ce genre de milieu, des conversations inaccessibles au commun des mortels : on sourit souvent à la lecture de leurs réactions. Cependant, beaucoup de citations sont expliquées, les événements ne sont pas trop obscurs pour ceux qui ne connaissent pas ACD et son oeuvre, ce qui fait que ce roman est tout de même accessible à tous. Il n'est pas réservé aux Sherlockiens !

Le récit est écrit en alternance parfaite, on passe de 2010 à 1900 sans aucun souci, chaque chapitre nous replace dans le temps, et nous permet de suivre les deux histoires en parallèle. On ne peut que se laisser attendrir devant ces deux hommes, Arthur et Harold, qui à 1 siècle d'écart découvrent que le métier de détective n'est pas aussi simple que dans l'imagination d'un auteur. Il y a les heures de planque devant un immeuble obscur, les entrevues désagréables avec des suspects bien plus retors que prévu, des déductions difficiles à tirer... Bref, une vision un peu plus réaliste que celui qu'en a l'amateur de romans policiers habituel.



Deux petites choses m'ont gênées dans ma lecture. D'abord, Bram et Arthur sont très familiers quand ils parlent de leur univers. Ils font référence à Victoria, George et Edward, sans préciser de qui il s'agit. Bon, si, on comprend qu'il s'agit de la famille royale, mais George et Edward, qui furent-ils dans l'histoire ? Il me semblait que George était un nom de règne, et Edward un nom de baptême, qui désignent le même homme, mais j'ai été perturbée par la lecture de ces prénoms lâchés dans la conversation, sans autre précision.

Il y a aussi quelques fautes de frappe (confusion oubliées/publiées, par exemple !), ou des oublis de virgules, qui jouent là encore sur la compréhension du propos de l'auteur. J'ai dû plusieurs fois relire une phrase pour comprendre où manquait la respiration, car les mots s'enchaînaient et la phrase interminable en devenait incompréhensible. D'où l'importance de la ponctuation en français !



Mais dans l'ensemble, j'ai passé un excellent moment, avec un roman qui se dévore très rapidement, et qui réjouira les fans de Sherlock Holmes et du Londres qu'il parcourt au long de ses enquêtes. Un Londres qui a bien changé, ce que constatent avec tristesse Bram et Arthur : l'électricité a chassé l'ombre et le fog des rues, qui habille les salons privés de couleurs chaudes et franches plutôt que d'ombres et d'une atmosphère feutrée, qui révèle tout enfin, et chasse le mystère...

Bonne lecture !
Lien : http://lesloisirsdebernie.ov..
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