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Critique de Bernie


221b Baker Street, de Graham Moore

Rayonnage : roman policier, roman historique

Résumé

Londres, automne 1900. Voilà 7 ans déjà que Sherlock Holmes est mort, jeté par son auteur dans les chutes de Reichenbach. Enfin, Arthur Conan Doyle peut vivre libre. Il reçoit un jour un colis piégé dans son bureau. Devant l'inertie de la police, il décide de mener sa propre enquête, épaulé par son ami Bram Stocker.

New York, 2010. le grand congrès annuel des Baker Street Irregulars réunit les plus grands spécialistes de Sherlock Holmes. Tous attendent avec impatience la conférence d'Alex Cale : après plus de 20 ans de recherches acharnées, il a annoncé avoir enfin mis la main sur le seul volume manquant du journal intime de Conan Doyle, celui retraçant les mois d'octobre à décembre 1900, qui n'avait jamais été retrouvé. Mais on retrouve son corps dans sa chambre d'hôtel saccagée : il a été assassiné... Harold White, le plus jeune des Irregulars, est chargé de l'enquête officieuse, afin de retrouver le journal qui a de nouveau disparu...



Mon avis

Partant de faits historiques, s'appuyant sur le réel (le "Grand Hiatus", le journal manquant, l'aide que Conan Doyle apporta à Scotland Yard, certaines des affaires criminelles qu'il a suivies, le colis piégé, son amitié avec les grands écrivains anglais du 19ème siècle, Bram Stocker en tête, mais aussi Oscar Wilde, par exemple), Graham Moore nous livre ici un roman semi-policier qui nous tient en haleine du début à la fin.

Ce roman est celui d'un passionné de Sherlock Holmes et de son créateur, Sir Arthur Conan Doyle, mais aussi de la littérature de ce tournant du siècle. Chaque chapitre s'ouvre sur une citation extraite soit d'une nouvelle, d'un roman ou d'une lettre de ACD, soit d'un extrait de Stocker. Cela fait preuve d'une érudition qui réjouira également tous ceux qui ont aimé lire les enquêtes de Sherlock Holmes.

Le portrait que nous trace l'auteur des Sherlockiens est savoureux. Une bande de passionnés, qui parlent par énigmes ou s'amusent de choses qui ne font rire qu'eux, des références à tout bout de champ, des excentricités qui ne sont possible que dans ce genre de milieu, des conversations inaccessibles au commun des mortels : on sourit souvent à la lecture de leurs réactions. Cependant, beaucoup de citations sont expliquées, les événements ne sont pas trop obscurs pour ceux qui ne connaissent pas ACD et son oeuvre, ce qui fait que ce roman est tout de même accessible à tous. Il n'est pas réservé aux Sherlockiens !

Le récit est écrit en alternance parfaite, on passe de 2010 à 1900 sans aucun souci, chaque chapitre nous replace dans le temps, et nous permet de suivre les deux histoires en parallèle. On ne peut que se laisser attendrir devant ces deux hommes, Arthur et Harold, qui à 1 siècle d'écart découvrent que le métier de détective n'est pas aussi simple que dans l'imagination d'un auteur. Il y a les heures de planque devant un immeuble obscur, les entrevues désagréables avec des suspects bien plus retors que prévu, des déductions difficiles à tirer... Bref, une vision un peu plus réaliste que celui qu'en a l'amateur de romans policiers habituel.



Deux petites choses m'ont gênées dans ma lecture. D'abord, Bram et Arthur sont très familiers quand ils parlent de leur univers. Ils font référence à Victoria, George et Edward, sans préciser de qui il s'agit. Bon, si, on comprend qu'il s'agit de la famille royale, mais George et Edward, qui furent-ils dans l'histoire ? Il me semblait que George était un nom de règne, et Edward un nom de baptême, qui désignent le même homme, mais j'ai été perturbée par la lecture de ces prénoms lâchés dans la conversation, sans autre précision.

Il y a aussi quelques fautes de frappe (confusion oubliées/publiées, par exemple !), ou des oublis de virgules, qui jouent là encore sur la compréhension du propos de l'auteur. J'ai dû plusieurs fois relire une phrase pour comprendre où manquait la respiration, car les mots s'enchaînaient et la phrase interminable en devenait incompréhensible. D'où l'importance de la ponctuation en français !



Mais dans l'ensemble, j'ai passé un excellent moment, avec un roman qui se dévore très rapidement, et qui réjouira les fans de Sherlock Holmes et du Londres qu'il parcourt au long de ses enquêtes. Un Londres qui a bien changé, ce que constatent avec tristesse Bram et Arthur : l'électricité a chassé l'ombre et le fog des rues, qui habille les salons privés de couleurs chaudes et franches plutôt que d'ombres et d'une atmosphère feutrée, qui révèle tout enfin, et chasse le mystère...

Bonne lecture !
Lien : http://lesloisirsdebernie.ov..
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