- Tu pensais être devenu un dieu, Day-Off ?
- Je...
- Peu importe d'ailleurs. La femme, Ilianday, elle est différente de toi ou de moi, elle m'a offert quelque chose que tu n'as jamais su me donner, que personne n'a jamais su me donner.
- ...
- L'espoir, Day-Off, l'espoir d'un monde meilleur.
Au-dessus de moi, près et loin à la fois, brillaient les lumières d'une des nombreuses stations orbitales qui gravitaient autour de la Terre. Mon seul regret était de ne plus être la-haut. Comme tous les Agissants, j'y avais fait une partie de mon entraînement, et découvert à quel point la Terre était notre seul bien.
« Il est dangereux de se pencher au-dedans. »
LUIS BUNUEL
On était une dizaine à avoir réussi les tests d'envoi définitif en Cyberspace, on allait devenir des « Locked-In », des Enfermés.
On avait signé les décharges concernant nos corps. Dorénavant, c'est les Médics qui s'en occuperaient et ce, jusqu'à notre arrêt vital. Il n'y aurait pas de retour possible, nous le savions, nous allions passer de l'autre côté et ne reviendrons jamais.
Le « Bureau Virtuel d'investigation ». Des flics qui travaillaient à la surveillance de l'autre côté du miroir. Les flics bossaient sur la sécurité des corps, eux, sur la sécurité du mental. Chacun son secteur, il les connaissait de réputation, c'était pas des drôles.
Seulement voilà, entre eux, il y avait un putain de trait d'union, composé de tous les joueurs. C'étaient des hommes de chair, donc sous la responsabilité du 500, et, grâce au temps passé dans le virtuel, sous la leur en même temps. Peut-être devrait-il les appeler ? Quand aux Locked-In, c'était une autre histoire.
Avant que la ville et les hommes n'en décident autrement, il existait des peintres. Des hommes et des femmes qui interprétaient le réel et le transcendaient.