J'ai vu les Modigliani et les Juan Gris disparaître, et Picasso demeurer. Apollinaire disait de lui que son rythme intérieur a la monotonie du rythme arabe. Les siècles passent, les civilisations s'effondrent, Allah reste grand et Picasso est son prophète. C'est aussi un démon. Il reviendra troubler des générations de jeunes peintres dans les ables tournantes. Quand il sera au Louvre, ses guitares effraieront, la nuit, le pompier de service et ses statues iront dans l'obscurité se promener toutes seules, en dépit des rondes, à l'étage des Egyptiens.