"Je ne suis pas une héroïne. Mais j'ai choisi ce que je voulais être et je le suis. Tant pis si je ne suis pas aimée, et pas agréable."
J'ai trouvé cet ouvrage dans une boîte à livres quasi désertée, je me demande s'il ne m'attendait pas ! 😉
Je connaissais de nom ce livre depuis longtemps, mais avais l'impression qu'il allait être trop imposant pour moi. le hasard a bien fait les choses.
La collaboration avec
Paul Morand :
Dans un article tout récent je vous ai déjà partagé une page complète de ce bouquin, où la créatrice Gabrielle Chanel, qu'on ne présente plus, parle de son amour pour les
romans.
Ou plutôt
Paul Morand diplomate et écrivain né en 1888, amis des grands de ce monde et d'écrivains, lui prête sa plume pour qu'elle nous raconte, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sa vie depuis son enfance.
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, même si parfois Chanel m'agace à théoriser comme une vieille insitutrice ! Oui on peut être agacée, même par les génies, mais aussi admirative dans le même temps de cette femme qui avait un avis sur tout vraisemblablement, mais qui a été cet esprit de génie !
Mode, couple, artistes, embonpoint, contrefaçons, vous verrez, tout y passe !
Sa vie, ses relations, "sa" mode :
On se doute que pour avoir fait son chemin dans le monde de la mode et dans le monde tout court de cette époque, elle ne pouvait avoir qu'un caractère très fort.
C'est ce qu'on comprend à la lecture de ce livre, qui est captivant de bout en bout, quand elle y parle de son enfance, de son arrivée à
Paris, de ses débuts, de la rue Cambon, ou de tous ses nombreux amis artistes ou têtes couronnées tous plus exotiques les uns que les autres !
Elle est acerbe mais lucide, avec les autres et souvent avec les femmes, mais également avec elle-même. Souvent je l'ai trouvée rosse, dure, impitoyable, mais vu qu'elle applique tout à elle-même avant tout, on la pardonne.
Sa vie était, comme elle le dit elle-même, une vie de dictateur : avec le succès et la solitude !
Grâce à ce bouquin on parcours une belle partie du 20ème siècle, et même si on pourrait "déifier" cette période avec le recul, même si cela se passe dans le monde du grand luxe, elle y parle aussi beaucoup de ses ouvrières, des femmes de la rue, de ses amours déçues, de son amour Boy Capel mort dans un accident, et elle a su garder son âme d'auvergnate.
J'ai dès le début pensé en parallèle à la vie d'une femme comme Colette, et il se trouve que Chanel la lisait, et parle d'elle à plusieurs reprises dans ce bouquin. Elles avaient en commun au minimum le meme prénom, le même fort caractère, l'intelligence et le charme des femmes fortes.
Ce recueil pourrait être pratiquement un livre d'aphorismes, tellement les phrases sont imposantes, et là on peut remercier la plume de
Paul Morand.
Un livre à relire, tellement il est riche, et je suis certaine qu'une 2nde lecture m'apportera encore plus.
Un livre pour les amoureux de Gabrielle, de la mode, du début du 20ème siècle, des grands parcours, de la simplicité, des grandes possibilités, un livre à l'image de Chanel, en tout cas celle que je me fais. 😉