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EAN : 9782070396559
256 pages
Gallimard (24/04/2009)
3.38/5   58 notes
Résumé :
Paul Morand faisait partie des proches de Chanel. Son dernier livre, écrit à partir des conversations qu'il eut avec la modiste, restitue, dans la langue étincelante de ce grand conteur, l'insaisissable Coco Chanel. Nous suivons, racontées à la première personne, son enfance chez des tantes qui lui donneront le goût de l'épure et le sens de l'argent, ses rencontres avec les providentiels M. B. et Boy Capel ; puis la création de sa maison, ses luttes contre les excen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Paul Morand nous raconte Coco Chanel et son destin hors du commun. L'auteur a le don de conter au détour du quotidien des détails subtils qui disent les êtres et réveillent leurs failles.

Calqué sur des souvenir et anecdotes de ses conversations avec la modiste la plus connue du monde, l'auteur en tire une oeuvre sensible et honnête.
On connaît dans les grandes lignes la réputation de Coco Chanel, on découvre en profondeur une personnalité difficile, irascible, tyrannique, extrêmement fermée et orgueilleuse.

La petite provinciale a puisé dans son enfance malheureuse la rage de vaincre, le besoin exacerbé de prendre sa revanche sur la société.
Acharnée du travail, visionnaire, brillante, courageuse, odieuse, adulée par son génie révolutionnaire mais contestée par sa conduite et ses prises de position, elle a déçu comme elle a fait rêver.
La prose de Paul Morand prend parfois des courbes sinueuses, des points droits et pas mal de zigzags.

Seul bémol : quelques axiomes de trop, qui cassent le rythme et caricaturent un peu trop le personnage.


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Paul Morand écrivain, diplomate..en qualité d'ami intime, nous livre ici de sa belle plume, une vision très précise de Gabrielle Chanel comme des instantanés Polaroïd...D'un ton dynamique et enlevé, ce témoinage truffé d'anecdotes, de souvenirs saupoudré d'humour, Paul Morand nous dépeint une femme de caractère, déterminée, intelligente, à l'esprit vif, pleine de bon sens,.. elle sera perçue comme fière, orgueilleuse et dure en affaires...
L 'histoire incroyable de cette petite orpheline auvergnate "montée à Paris" pour conquérir sa liberté...elle aime par dessus tout le travail moins la couture et sa liberté chérie comme Colette ...
Dans un premier temps, grâce à son amant Bob Capel, celui-ci financera son installation "à la capitale": elle fabriquera des chapeaux, elle en récoltera un succès d'estime....elle connaîtra des deuils tragiques, qui façonneront ainsi sa destinée, s'affranchissant très vite de la morale, de la gente masculine et ainsi que nombreuses contraintes, pas de mariage. Elle aime les paravents, la décoration, les fleurs, la couleur blanche... Elle se révèle brillante créative, elle va se lancer alors dans la création de vêtements, elle s'intéressera à la parfumerie...L'inimitable numéro 5..
C'est la création d'accessoires qui fera toute la différence avec ses contemporains, ainsi que les mises en scène de ses défilés aux robes numérotées qui rencontreront alors le plus grand succès.

Gabriel Chanel va côtoyer le milieu artistique et littéraire, son cercle d'amis compte parmi les plus prestigieux peintres, musiciens et danseurs de l'époque : Stravinsky, Satie, Cocteau, Diaghilev , Picasso....tout en paradoxe elle chérit par-dessus tout la solitude, n'apprécie guère les mondanités professionnelles,...une femme à l'avant-garde, visionnaire...elle va créer un style épuré mais pas ostentatoire, ..une signature inimitable, une élégance naturelle.. elle deviendra Coco Chanel.

Eblouissant portrait de cette femme d'exception, agréable et captivante lecture.
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Paul Morand a rédigé ce livre d'après les souvenirs égrenés par Chanel au cours des conversations qu'ils ont eues en 1946 lors de leur séjour (plus ou moins forcé) en Suisse, à Saint-Moritz.
Plus qu'une biographie, cet ouvrage est à considérer comme des instantanés de vie de Mademoiselle Chanel de sa jeunesse à l'immédiat après-guerre.

Celle-ci glisse très rapidement sur une enfance malheureuse, passée chez des tantes, car, après le décès prématuré de sa mère, son père l'y a conduite et abandonnée.
"C'est la solitude qui m'a trempé le caractère, que j'ai mauvais, bronzé l'âme, que j'ai fière, et le corps, que j'ai solide."
Pour elle, la vie commence à seize ans, grâce à son premier amant, puis surtout, quelques années plus tard, à Boy Capel qui lui met le pied à l'étrier en finançant son installation comme modiste, ne fabriquant au départ que des chapeaux.

Mené sur un rythme allègre, étincelant de verve souvent vacharde, cet ouvrage vaut surtout pour l'évocation du tout Paris de la Belle Epoque, puis des Années Folles mettant en scène avec les potins parisiens les noms prestigieux de Picasso, Cocteau, Satie, Diaghilev et bien d'autres... qu'elle a connus grâce à son amie Misia Sert, surnommée "la reine de Paris" dans les années vingt.

On reste toutefois sur sa faim en ce qui concerne sa créativité qu'elle évoque fort peu, ce qui est grand dommage ! Car c'est bien elle, Coco Chanel, qui a inventé la mode du vingtième siècle en laissant au vestiaire les fanfreluches de la Belle Epoque ! et c'est grâce à cela et rien d'autre qu'elle a acquis son prestige.
Non, on s'arrête à la personnalité privée de la femme qui, âpre, dure, virulente, donne d'elle l'image d'une personne détestant l'humanité entière, prête à tout pour arriver à ses fins.
"Or, je veux être de ce qui va arriver. J'irai pour cela où il faudra. Je suis prête à crever sous moi des sociétés entières, comme on crève un cheval." dit-elle.

Pour conclure, un ouvrage qui se feuillette agréablement, car alerte et bien écrit, mais beaucoup trop anecdotique, pour intéresser véritablement le lecteur, d'autant plus que, s'interrompant avec la seconde guerre mondiale, il laisse dans l'ombre tout un pan, et non des moindres, de l'existence de Mademoiselle.
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"Je ne suis pas une héroïne. Mais j'ai choisi ce que je voulais être et je le suis. Tant pis si je ne suis pas aimée, et pas agréable."

J'ai trouvé cet ouvrage dans une boîte à livres quasi désertée, je me demande s'il ne m'attendait pas ! 😉
Je connaissais de nom ce livre depuis longtemps, mais avais l'impression qu'il allait être trop imposant pour moi. le hasard a bien fait les choses.

La collaboration avec Paul Morand :

Dans un article tout récent je vous ai déjà partagé une page complète de ce bouquin, où la créatrice Gabrielle Chanel, qu'on ne présente plus, parle de son amour pour les romans.

Ou plutôt Paul Morand diplomate et écrivain né en 1888, amis des grands de ce monde et d'écrivains, lui prête sa plume pour qu'elle nous raconte, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sa vie depuis son enfance.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, même si parfois Chanel m'agace à théoriser comme une vieille insitutrice ! Oui on peut être agacée, même par les génies, mais aussi admirative dans le même temps de cette femme qui avait un avis sur tout vraisemblablement, mais qui a été cet esprit de génie !
Mode, couple, artistes, embonpoint, contrefaçons, vous verrez, tout y passe !

Sa vie, ses relations, "sa" mode :

On se doute que pour avoir fait son chemin dans le monde de la mode et dans le monde tout court de cette époque, elle ne pouvait avoir qu'un caractère très fort.
C'est ce qu'on comprend à la lecture de ce livre, qui est captivant de bout en bout, quand elle y parle de son enfance, de son arrivée à Paris, de ses débuts, de la rue Cambon, ou de tous ses nombreux amis artistes ou têtes couronnées tous plus exotiques les uns que les autres !

Elle est acerbe mais lucide, avec les autres et souvent avec les femmes, mais également avec elle-même. Souvent je l'ai trouvée rosse, dure, impitoyable, mais vu qu'elle applique tout à elle-même avant tout, on la pardonne.

Sa vie était, comme elle le dit elle-même, une vie de dictateur : avec le succès et la solitude !

Grâce à ce bouquin on parcours une belle partie du 20ème siècle, et même si on pourrait "déifier" cette période avec le recul, même si cela se passe dans le monde du grand luxe, elle y parle aussi beaucoup de ses ouvrières, des femmes de la rue, de ses amours déçues, de son amour Boy Capel mort dans un accident, et elle a su garder son âme d'auvergnate.

J'ai dès le début pensé en parallèle à la vie d'une femme comme Colette, et il se trouve que Chanel la lisait, et parle d'elle à plusieurs reprises dans ce bouquin. Elles avaient en commun au minimum le meme prénom, le même fort caractère, l'intelligence et le charme des femmes fortes.

Ce recueil pourrait être pratiquement un livre d'aphorismes, tellement les phrases sont imposantes, et là on peut remercier la plume de Paul Morand.

Un livre à relire, tellement il est riche, et je suis certaine qu'une 2nde lecture m'apportera encore plus.

Un livre pour les amoureux de Gabrielle, de la mode, du début du 20ème siècle, des grands parcours, de la simplicité, des grandes possibilités, un livre à l'image de Chanel, en tout cas celle que je me fais. 😉
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"Coco" est à la mode. Pour en savoir un peu plus sur ce "personnage", le livre de Paul Morand fourmille en découvertes, en anecdotes, en témoignages et en coups de g... de la grande dame de la couture.

En 1946, l'écrivain passa quelques temps dans le même hôtel de Saint-Moritz avec la couturière.
S'ensuivirent des conversations que Paul Morand retranscrivit et qui devinrent des années plus tard ce "L'allure de Chanel" considéré comme "la plus flamboyante des oeuvres consacrées à Chanel".

On y croise de nombreux artistes de l'époque comme Diaghilev, Picasso... On y trouve évoquées les amours de la dame : Boy Capel, Westminster...
On y lit les conceptions prônées en matière de mode et qui révolutionneront l'art d'habiller la femme.
On y découvre une femme intelligente, âpre, dure, orgueilleuse (elle insiste beaucoup sur cette vertu), autoritaire et méprisante mais seule, terriblement seule...

Un témoignage d'une époque, d'un monde et d'une femme qu'on pourrait se prendre à détester tant ses certitudes sont dérangeantes.

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Je dis non à tout, par goût violent, trop violent de la vie, par besoin d'être aimée, parce que tout m'irrite et me blesse chez mes tantes. Exécrables tantes ! Adorables tantes ! Elles appartenaient à cette bourgeoisie paysanne qui ne rentre en ville ou dans leur bourg que chassée par le mauvais temps, pour l'hiver, mais sans jamais perdre contact avec le sol qui les nour-rit. Exécrables tantes pour qui l'amour est un luxe et l'enfance un péché. Adorables tantes dont la hotte de cheminée regorge de salaisons et de viandes fumées, les buffets de beurre salé ou de confitures, les armoires de beaux draps en toile d'Issoire que nos colporteurs auvergnats vont vendre au bout du monde. Il y a tant de linge chez elles qu'on ne lave que deux fois l'an.
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J'achetais surtout des livres ; pour les lire. Les livres ont été mes meilleurs amis. Autant la radio est une boîte à mensonges, autant chaque livre est un trésor. Le plus mauvais livre a toujours quelque chose à vous dire, quelque chose de vrai. Les romans les plus stupides sont des monuments d'expérience humaine.

J'ai vu beaucoup de gens très intelligents et de haute culture ; ils ont été étonnés de ce que je savais ; il l'eussent été bien plus encore si je leur avais dit que j'avais appris la vie dans les romans.

Si j'avais des filles, je leur donnerais, pour toute instruction, des romans. On y trouve écrites les grandes lois non écrites qui régissent l'homme.

Dans ma province on ne parlait pas ; on n'enseignait pas par tradition orale. Depuis les romans feuilletons, lus dans le grenier, à la lueur d'une bougie volée à la bonne, jusqu'à ceux des plus grands classiques, tous les romans sont de la réalité habillés en rêve.

Enfant, je lisais d'instinct les catalogues comme des romans : les romans ne sont pas autre chose que de grands catalogues.
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La beauté dure, la joliesse passe. Or aucune femme ne veut être belle ; elles veulent être jolies, jolies.

Pleurer sur soi, c'est bercer avec complaisance l'enfant qui continue à vivre à l'intérieur de chacun de nous, et qui n'intéresse personne. Quant au vrai secret, qui est de faire passer la beauté physique au moral, c'est le seul tour de passe-passe dont la plupart des femmes sont incapables.
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Il vaut mieux suivre la mode, même si elle est laide. S’en éloigner, c’est devenir aussitôt un personnage comique, ce qui est terrifiant. Personne n’est assez fort pour être plus fort que la mode.
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La richesse n'est pas accumulation ; c'est tout le contraire : elle sert à nous libérer ; c'est ce " j'ai tout eu et ce tout n'est rien" de philosophe. De même que la vraie culture consiste à flanquer par dessus bord un certain nombre de choses ; de même que dans la mode, on commence généralement par la chose trop belle, pour arriver au simple.

Je reviendrais là-dessus en parlant de la mode; je dirai seulement en passant que l'on peut être élégant sans argent.
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