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Citations sur La nuit de la tarentelle (22)

Elle a choisi cet air tout en tendresse et pureté pour se rassurer. Passé les premiers instants de trac, sa voix se libère peu à peu de l'étau qui l'étreignait et s'envole, critalline. Elle vocalise aisément dans les aigus et avec plénitude dans les suraigus. La beauté des harmonies palpite dans l'espace. Élisa se sent emportée par le délicatesse et le fluidité de cette mélodie séraphique. Elle savoure un moment de magie hors du temps. Après le finale, un étrange silence flotte dans la salle.
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Maria, bras levés, claque ses castagnettes et Pino accélère ses battements sur la peau tendue de son instrument redonnant vie aux sonorités qui ressuscitent les cultures et les peuples ayant habité cette terre : grecs, arabes et albanais. Rares sont les percussionnistes qui réussissent à conjuguer l'essence sauvage de cette cadence avec une musicalité sans faille. Bébé, Pino a été bercé avec une tammora en guise de hochet ; c'est un vrai artiste traditionnel. Les danseurs ne font que s'effleurer le bout des doigts tout en lançant des œillades de capitulation puis de rébellion, simulant une parade amoureuse.
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Ma pizzicarella, jolie coquinette,
J'ai mordu ta chair tendre, ton
mollet délicat
Empoisonné ton sang, fait danser
tes gambettes
Dès lors je vis en toi, ne le ressens-tu pas ?
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Depuis deux mois le soleil martèle la terre et les oliviers. J'aime trop ce pays pour m'en échapper. Où pourrais-je aller avec un jeune enfant ? Notre sol nous aliène de travail, pourtant nous lui sommes dévoués, à la vie, à la mort. Il est ancré au plus profond de notre chair. Je suis fille du soleil. À perte de vue, il n'y a qu'oliveraies et mer entremêlées. Au large, une nappe d'eau engourdie miroite de lumière. Le bout du monde, la fin d'une civilisation.
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Quand j'ai l'âme en peine, je m'assieds devant mes chers livres. Les milliers de mots qui dorment entre les pages conversent en silence, et ce murmure imperceptible dépose un peu de paix sur mon existence. La littérature me console.
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Dans la lenteur de l'été, le soleil va bientôt traverser la constellation du Lion et crevasser la terre de chaleur. Tout paraît suspendu dans l'air immobile. Aucun souffle de vent ne semble perturber le feuillage des oliviers. Seules les cigales s'égossillent dans la fièvre du désir. Les mâles lancent leur appel nuptial au cœur de la nuit voluptueuse.
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_ Quand la déesse Athéna gratta de sa lance la terre brulée par le soleil et fit naître un arbre immortel permettant de nourrir et soigner les hommes, elle leur fit un présent magnifique, inestimable. Les Grecs récompensaient leurs héros aux jeux Olympiques par des branches d'olivier et des jarres d'huile. Depuis l'Antiquité, il représente la force et la victoire, la sagesse et la fidélité, l'immortalité et l'espérance, la richesse et l'abondance.
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Ces arbres ont toujours eu une morphologie de vieux avec leurs troncs tortueux, hypertrophiés et crevassés par le temps. Chaque hiver ils craquent et se fendent. On croirait qu'ils vont dépérir et pourtant, quand revient le printemps, de nouvelles pousses surgissent et les ramènent à la vie Ils refleurissent, leurs feuilles ont des frôlements soyeux que froisse la brise tiède.
Qui écoute encore le bruit du vent dans les arbres ?
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L'huile ambrée dort dans les bouteilles de la réserve. Elle contient l'histoire de notre peuple, notre identité, notre culture et le mémoire de nos ancêtres.
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Quand je vins au monde, mes parents avaient déjà deux fils ; ils ne furent donc pas désappointés et s’accommodèrent d’une fille puisque mes frères, Paolo et Piero, reprendraient la masseria à leur suite.
Les hommes du Salento sont taciturnes et rudes.
À cette époque, chaque famille vivait repliée entre les murs de sa propriété et n’appréciait guère que l’on cherche à deviner ses secrets. Les travailleurs employés aux champs s’activaient sur les terres de leurs patrons avant de s’en retourner chez eux au village sans jamais poser de questions.
Durant la guerre, notre province ne fut guère impactée. Hormis les tickets de rationnement qui mettaient un frein à la contrebande de cigarettes, nous avons poursuivi nos activités agricoles qui nous nourrissaient au fil des saisons. C’est à peine si nous avions entendu parler de la bataille dont le port de Tarente avait été le théâtre. De même qu’après la destitution de Mussolini et l’armistice, la désignation par le roi Victor-Emmanuel III de Brindisi comme capitale éphémère du royaume d’Italie nous indifférait. Les cent kilomètres qui nous en séparaient nous paraissaient infranchissables. Loin de notre réalité, la fureur des combats et les luttes politiciennes ne nous atteignaient pas.
Les Apuliens sont plutôt petits, robustes, trapus et bruns avec des yeux noirs perçants. Ils tiennent sans doute cet aspect de leurs lointains ancêtres. Dans la province de Lecce, il existe une enclave linguistique de neuf communes, la Grecìa Salentina, où est parlée une langue néo-grecque : le griko. C’est cette caractéristique qui les façonne en êtres taciturnes, qui se ressemblent tant qu’on croirait qu’ils sont parents.
Les femmes demeurent discrètes. On les rencontre peu sur les chemins. Enfermées à l’abri des volets clos, elles s’affairent à la cuisine pour nourrir les ouvriers. L’été, elles s’occupent des champs de tomates et des potagers pendant que les hommes entretiennent l’oliveraie et pressent l’huile. Toutes portent un chignon serré sur la nuque sous un foulard noir et une robe qui leur descend aux chevilles, noire également. Toujours en deuil d’un père, d’un frère ou d’un mari, elles marchent avec des sabots en évitant les regards. Bien que la mer jouxte le village, elles ne vont pas à la plage et ne savent d’ailleurs pas nager.
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