Une sympathique comédie, au temps où les carrosses étaient plus nombreux que les voitures à moteur.
L'action se passe dans une petite ville du Pays de Galles, alors qu'une nouvelle et jeune directrice est nommée au pensionnat-école de filles. Son arrivée suscite quelques rancoeurs et jalousies chez des personnes qui vont discrètement se laisser aller à leurs mauvais penchants...
Rapidement, solidarités et affinités se révèlent, au rythme des évènements et des coutumes locales, dont le réconfortant thé anglais.
Toute cette petite société est bien croquée, les personnages et leurs activités sont divertissants, le suspens est suffisant... Un bon petit roman rétro à lire près du feu avec du thé et du cake aux graines !
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M. Watkyns se leva. Il avait apprécié son thé et se sentait en paix.
— Le soir tombe, annonça-t-il avec emphase, il est temps pour les promeneurs de rentrer. Puis-je vous offrir mon escorte jusqu’à la ville, Miss Kingston ?
Le capitaine garda le silence et elle fut forcée d’accepter avec une apparence de bonne grâce. Ses adieux prirent du temps. En revenant dans le salon, le capitaine jeta un coup d’œil à la fenêtre : il vit Miss Kington se retourner au bout de l’allée et observer la maison. Elle regardait avec une approbation attentive, comme se demandant quel style de rideaux elle choisirait.
Le capitaine Owen Rhys frissonna.
The two men murmured appreciatively, and Mr Watkyns rose. He had had a good tea and felt at peace.
"Evening is drawing on, he said colourfully, and it is time for travellers to depart. May I offer you my escort to the town, Miss Kingston ?"
The captain said nothing, so she was forced to accept with a show of graciousness.
Her farewell took time, and the captain, returning to the drawing-room and glancing through the window, saw her turn at the opening of the drive and survey the house. She looked at it with carefull appraisal as if considering what type of window curtains she would choose.
Captain Owen Rhys trembled.
[Chap. 1]
Un antique portier borgne, à l'accent écossais à couper au couteau et coiffé d’une perruque peu convaincante, conduisit le capitaine jusqu’à une chambre sombre et exigüe, sentant le renfermé. Un semblant de feu brûlait dans l’âtre et la belle armoire en noyer était festonnée de toiles d’araignées. Un tapis élimé longeait le lit paré d'un couvre-lit déchiré, et une cascade de plumes descendait d’un oreiller jusqu’au sol.
Le portier marmonna quelque chose comme du grec ancien et disparut. La porte gémit et claqua en se refermant et, sous le choc, un poussiéreux verre en cristal de Waterford tomba de la commode.
Le capitaine eut un soudain accès de mélancolie.
[Chap. 19]
– Ils ont Sir Rupert Alconbury, Conseil du Roi, lâcha miss Kingston.
Miss Susie leva les yeux à contrecœur.
– Qui est-ce ? demanda-t-elle.
– C’est l’homme qui a fait acquitter le docteur Goffin, alors qu’on avait trouvé des morceaux de sa première femme dans le poulailler.
– Ah bon !
[...]
– Nous n’avons que ce Quentin Roberts, grommela miss Kingston. [...] Il me semble que les Markham auraient pu trouver mieux.
– Il a quand même fait emprisonner ce dentiste de Colwyn Bay, alors qu’aucune trace de sa première femme n’a jamais été retrouvée, fit remarquer miss Susie.
[Chap. 20]
Le capitaine ne craignait rien au monde, sauf Miss Kingston. Les jolies filles ne lui posaient pas de soucis, mais cette femme qui marchait sur ses traces comme une panthère, qui apparaissait soudain à côté de lui sur les routes de montagne, qui lui demandait son avis sur la mauvaise conduite de Mary Jones ou le mauvais rhume de Dilys Jones, qui s’asseyait en face de lui à l’église et le regardait jusqu’à ce que son sang se caille et qu’il se mette à chanter faux... Il en éprouvait une terreur telle qu’il n’en avait jamais ressentie dans ses rares contacts avec l’ennemi.
[Chap. 1]
Cet après-midi-là, les cinquième se montraient extraordinairement fatigants. Par cette chaude journée de septembre, le vert des forêts resplendissait et les montagnes baignaient dans un halo bleuté. C’était un de ces après-midis où les prairies appellent, où les rivières coulent plus langoureusement sur leur lit de galets et où la marée montante déborde la jetée, apportant avec elle tout l’élan et la force de l’Atlantique.
[Chap. 5]