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3,91

sur 518 notes
Tout d'abord, je tiens à remercier Masse Critique pour son opération mensuel toujours enrichissante. Sans elle, je n'aurais jamais découvert ce magnifique livre, et surtout la magie du Cirque des rêves...
L'histoire est en outre très complexe mais passionnante : le défi qui doit opposer Célia Bowen, fille d'un magicien célèbre, Prospero - et Marco Alisdair, va en réalité les rapprocher au point de les unir. Toute la féérie des contes se retrouve dans ce roman, mais le lecteur connait également de multiples aventures, parfois terriblement palpitantes !, jusqu'à la dernière page...

J'aime beaucoup Erin Morgenstern, que je ne connaissais pas avant, auteure d'une finesse extrême qui m'a complètement envoûtée ! Les personnages (en particulier Célia et Marco) mais aussi Bailey, l'étrange jeune homme qui sera en fait indispensable pour le cirque, Poppet, Widget et F. Thiessen m'ont aussi beaucoup plus, en plus de l'histoire.

Une oeuvre passionnante à découvrir au plus vite ; bref, une excellente lecture !
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Avant toutes choses : je tiens à remercier Babelio et les éditions Flammarion de m'avoir permis de lire ce livre. Et aussi pour la petite note de la maison d'édition, ça fait toujours plaisir !


Il est indéniable que l'univers du cirque et ses intervenants sont décrits dans les moindres détails. le lecteur est vite emporté par l'atmosphère mystérieuse qui y règne. On passe assez vite de l'illusionnisme à l'ésotérisme, et dans tout ça la réalité...a des frontières bien floues !!!

L'écriture en elle-même n'a rien de particulier, par conséquent le Cirque des Rêves se lit très vite.
Le cirque et les personnages voyagent à travers le monde à la fin du 19ème siècle ce qui permet de donner un certain rythme au récit; même si l'action se déroule principalement entre l'Angleterre et les Etats-Unis. Des affinités se créent et le "défi" entre les deux enfants devenus grands ( Marco, l'orphelin recueillit par un mystérieux professeur et Celia Bowen, fille d'un illustre illusionniste) et se fait plus précis, seulement Alexander et Hector Bowen n'avaient pas prévu ce qui se passerait entre leurs deux protégés...

Ce qui m'a le plus gênée dans ce livre ce ne sont pas les descriptions en elle-même , c'est plutôt le fait que lorsque l'auteur revient au dialogue, la quasi-totalité des échanges entre les personnages repose sur le non-dit. Et cela m'a très clairement empêchée de m'attacher aux personnages.

C'est "LE" détail qui a fait que lorsque je refermais le livre il n'y avait pas réellement d'attente. Je n'étais pas impatiente de savoir ce qui allait se passer, comment les personnages réagiraient avec les nouvelles informations qu'ils avaient eu. En définitive, la seule motivation que je trouvais à tourner les pages était de voir la diminution des pages qui me rapprochaient de la fin.

C'est vrai que le livre (l'objet en lui-même) est très beau, mais j'aurais aimé avoir plus qu'un enchainement de descriptions pour être transportée...
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Que la grille protégeant la porte du chapiteau du Cirque des Rêves m'a semblé lourde au début…Comme j'ai eu du mal à entrer sur la piste… Pendant une centaine de pages, j'ai lutté, tenté de soulever ce poids, sans comprendre pourquoi je n'arrivais pas à accéder au coeur de l'histoire.

Tous les ingrédients semblaient pourtant là pour que la magie opère : une édition superbe, -la couverture est très réussie, la tranche rougie, les pages jaunies parfois encore attachées entre elles, mais qui cèdent facilement, tant et si bien que j'avais l'impression d'avoir entre les main un petit bijou venant d'une autre époque-, une galerie de personnages variée et détaillée, une écriture très travaillée, ronde des arabesques que l'on imagine chez la contorsionniste ou chez l'illusionniste, l'insertion de chapitres sur le cirque qui s'adressent directement au lecteur…

Mais rien… Je luttais avec les pages. La grille résistait, refusant de me laisser entrer.

Et puis, j'ai compris.

Influencée par le bandeau de la maison d'édition, je m'attendais à lire « une histoire d'amour magique », « un véritable Roméo et Juliette magique », et j'avais fermé mon esprit à tout autre chose.

Et je guettais cette histoire d'amour que l'on m'avait promise et qui tardait à venir…Et je me battais avec cette histoire non-linéaire, dans laquelle je me perdais, oubliant parfois de lire le paratexte de chaque début de chapitre, ces dates sans lesquelles cette histoire demeurait hermétique.

Heureusement, peut-être grâce aux milliers de bougies de l'arbre à voeux, la lumière se fit dans mon esprit : Celia et Marco ne sont pas les protagonistes de ce roman, c'est le Cirque, ils n'en sont que des éléments constituants, fondateurs en quelque sorte, mais c'est le Cirque des Rêves qui vibre et vit dans ce roman.

A partir de ce moment-là, il m'a laissée entrer, et j'ai goûté à sa magie. A vrai dire, au moment où j'écris ces lignes, je ne suis pas sure d'en être réellement sortie, la magie ayant opéré.

La seule chose que je peux reprocher à cet ouvrage est pourtant l'une de ses qualités : l'écriture. Si sa lenteur, sa langueur participent à la construction du cirque tout au long du défi de Celia et Marco, elle aurait gagné à être plus rythmée sur la fin, à s'accélérer pour faire écho aux évènements qui s'y produisent.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Disons le tout de suite : j'ai totalement adoré ce livre ! Je suis tombée amoureuse de la magie qui se dégageait de l'écriture, de l'atmosphère créée par l'auteur et de l'ensemble en général.
Je ne vous parlerai pas de l'intrigue, car je pense qu'il fait partit de ces livres que l'on doit découvrir au fil de la lecture. En vous révélant un détail je risque de vous faire perdre un peu de cette magie, et ce serait dommage ! (vous remarquerez d'ailleurs que j'ai, à dessein, retirer la fin du texte de Flammarion qui révèle un détail important de l'intrigue, pff)

Je peux vous dire que c'est une histoire de magie et de magiciens, mais peut-être pas au sens traditionnel du terme dans la littérature. Vous ne trouverez pas ici de vieillard en longue robe avec barbe et bâton façon Gandalf ni de magie spectaculaire comme dans la fantasy classique. Non ici, pour vous donner une idée, ce serait plutôt de la subtilité et du ravissement.
Alors certains seront déçu de cette absence de spectaculaire mais...personnellement le spectaculaire et l'émerveillement je l'ai quand même eu grâce aux descriptions de l'auteur.

Ce roman n'est pas construit sur un principe de dialogues fournis et éclairant. Les dialogues sont au contraire là plus pour alléger l'histoire et changer le style de narration plus que pour faire avancer l'histoire. En effet, ici il y a beaucoup de narration, de descriptions et de passages sans dialogues. Même les "discussions intérieures" sont privilégiées à la narration "à haute voix".
Il y a des lecteurs que ce choix dérangera. Je ne suis pas fan des longues descriptions et des narrations qui occupe les trois quarts du texte, mais ici je n'ai jamais été gênée. J'ai totalement adhéré à la poésie de l'auteur et les mots se déroulaient avec fluidité devant mes yeux.
Erin Morgenstern a vraiment beaucoup de talent et j'espère avoir un jour l'occasion de lire un autre texte aussi magique.

Il y a vraiment beaucoup d'imagination dans la création de cet univers assez particulier. Évidement, on pourrait reprocher à l'auteur de ne pas avoir exploité plus avant cet univers très riche qui donnait l'opportunité de traiter de beaucoup de thèmes. L'auteur a choisi de ne pas le faire préférant un thème et des "choix" plus simples.
Il y a toujours des détracteurs et les points que j'ai mentionné dépendent également des goût de chacun mais voilà : on peut quand même tomber sous le charme du Cirque des Rêves et de ses occupants.
On peut succomber à la magie de l'auteur et à son écriture envoûtante.

Un coup de coeur pour moi, et j'espère que la traduction français gardera toute la magie de ce texte.

Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
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J'ai aimé me promener dans ce cirque atypique et mystérieux et ses univers pleins de fantaisie. Une étoile en moins cependant, car le dénouement est "vite fait bien fait" : au vu de l'histoire, j'aurais aimé que cette partie soit un peu plus approfondie et qu'il y ait un peu plus de tension autour. Au final, cela paraît presque anecdotique, dommage... Je n'ai pas compris non plus certains retours en arrière par rapport au temps de l'intrigue (mais je l'ai lu en anglais, ceci explique peut-être cela...). Malgré cela, cela reste un très bon moment de lecture.
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Oyez, oyez, braves gens ! En ce beau mois de mai, voici que débarque dans votre bonne ville un divertissement exceptionnel : le Cirque des Rêves. Ouverture à la tombée du jour, fermeture à l'aurore. Venez nombreux, amenez vos femmes, vos enfants, vos cousins, vos voisins et profitez tous de cette expérience sans pareille ! Car le Cirque des Rêves est plus qu'un simple spectacle, plus qu'un simple cirque, mais une douce déambulation au pays des songes et des fantasmes, une longue errance nocturne à travers des dizaines de chapiteaux, tous plus surprenants les uns que les autres. Vous vous promènerez dans le Jardin des Glaces, arpenterez les milles chemins du Dédale des Nuages, songerez auprès de la Fontaines des Larmes, allumerez une bougie à l'Arbre aux Voeux, errerez dans le Labyrinthe… Et quand vous rentrerez chez vous aux petites lueurs de l'aube, vous conserverez au coeur la cuisante nostalgie du Cirque et attendrez avec impatience que revienne le soir pour jouir à nouveau de tous ses mystères.

Et qui est à l'origine de ces merveilles ? Ce sont deux jeunes magiciens, Marco et Celia, tous deux engagés depuis l'enfance dans un défi périlleux et complexe dont eux même ne connaissent guère les règles. Mais leurs professeurs respectifs n'ont pas prévu un petit fait embarrassant : Marco et Celia sont amoureux. Chaque nouveau chapiteau, chaque nouvelle attraction est une façon pour eux de se prouver leur passion. Hélas, le défi ne pourra se terminer que par le triomphe de l'un sur l'autre et par la perte inévitable du vaincu. Parviendront-ils à s'échapper à temps de leur cage dorée ?

Autant le dire tout de suite : la jolie romance tragique de Marco et Celia, je m'en suis un peu foutue. Ils sont bien mignons tous les deux, bien gentils, mais en matière de tempérament et de passion amoureuse, j'ai clairement lu mieux. Les autres personnages sont plutôt sympathiques, mais aucun ne m'a paru particulièrement accrocheur. Heureusement, là ne réside pas l'intérêt du « Cirque des rêves » et le lecteur peut y passer un très agréable moment tout en se fichant allègrement de l'histoire principale – oui, c'est paradoxal, je sais, mais je vais m'expliquer… Qui aime le cirque ne peut pas détester ce roman ! Chacune de ses pages est une déclaration d'amour au monde de l'illusion et du spectacle. On en rêve de ce cirque magique et on donnerait volontiers tous les shows télévisés du monde, tous les divertissements bêtifiants du technicolor pour pouvoir arpenter ses galeries rayées de noir et blanc et glisser notre nez dans l'ombre de ses chapiteaux. L'univers créé par Erin Morgenstern est d'une telle richesse, d'une telle beauté onirique qu'il séduit par lui-même et contrebalance les autres faiblesses de son oeuvre. le tout donne une jolie expérience de lecture mais qui aurait mérité un scénario et des personnages légèrement plus consistants.
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On est un peu désorienté en commençant ce roman... L'objet est magnifique, sa couverture déjà et sa tranche d'un rouge envoutant suscitent une belle gourmandise lorsqu'on l'ouvre pour la première fois.
Pourtant Morgenstern prend son temps, quit à laisser quelque peu son lecteur dans le flou dans les premiers chapitres, déroutant donc.
Finalement ce n'est là qu'une part du processus menant à une ambiance envoutante et presque palpable, bienvenue au club des rêveurs !

Comme beaucoup de roman riche et hors du commun, il faut fournir ici aussi un effort de lecture au premier abord ; pas d'unité de temps, d'espace et des personnages multiples... Si on ne se laisse pas rebuter par cette première confrontation (et en contrepartie la curiosité est forte) on se laisse finalement porter par le roman et sa féérie jusqu'aux dernières pages.

Que vous dire de plus, j'ai adoré. Moins que ce que j'aurai pensé mais adoré tout de même et avec surprise, d'une manière différente de ce à quoi je m'attendais.
Il y a un quelque chose qui erre entre romantisme et steampunk que j'ai tout simplement adoré. Cette Angleterre de fin XIX début XXème qui s'industrialise et où la technique qui se développe est encore bien souvent confondue avec magie et mysticisme, Morgenstern la reprend à son compte en y introduisant de manière dissimulée de la vraie magie et nous met des étoiles dans les yeux.

C'est aussi l'histoire d'un cirque itinérant de la belle époque où l'on vit comme dans une grande famille et qui créé l'évènement dans chaque ville étape où il s'installe sans prévenir.
C'est le mystérieux mis en scène pour éblouir et divertir, un lieu où on aimerait soi-même déambuler de chapiteau en chapiteau.

C'est surtout l'histoire de deux illusionnistes, manipulés depuis l'enfance pour s'affronter mais dont le destin va basculer...

Ce roman m'a touché, il est plein de poésie, d'imagination et de féerie. Je ne pense pas pour autant qu'il soit universel et je comprend qu'il puisse ennuyer aussi. C'est toutefois une expérience de lecture à tenter et à partager, parce que si elle vous gagnet vous redeviendrez enfant pendant quelques heures, croirez à la magie pendant quelques pages et le refermerez avec le sourire...
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Si on veut vraiment donner un juste ressenti sur ce livre, il faut commencer par expliquer l'effet qu'il produit pendant et après la lecture. On a l'impression étrange de flotter, nos yeux s'émerveillant sans cesse devant le spectacle des chapiteaux rayés de blanc et de noir, au point d'en oublier que cette histoire est impossible, qu'aucun Cirque des rêves ne va pas pousser dans le champ d'à côté ou en plein milieu de notre avenue. On est réellement coupé du monde, du temps qui s'écoule malgré nous, et tant que le livre n'est pas fini, une part de notre esprit y reste enchaînée.

Il ne faut pas s'y tromper, le Cirque est bien le personnage principal ici, mais il est également l'instrument d'une belle romance, car les deux magiciens qui s'affrontent font petit à petit de l'autre le pilier de leur vie, celui auquel ils offrent des attractions magiques en guise de lettres d'amour. Tout ne se fait pas immédiatement, il faut se montrer patient, et dans l'attente, l'apprentissage parallèle de nos deux prodiges nous permet de les connaître individuellement, pour mieux comprendre comment deux écoles de pensée magique s'opposent. L'amour vient donc à point nommé, se transformant en une passion qui frôle la vénération. C'est beau, parsemé de non-dits, intense dans les scènes communes, et dramatique jusqu'au bout…

Le point fort de ce roman réside incontestablement dans la capacité de l'auteure à nous immerger dans son récit, en nous faisant tour à tour adopter les points de vue de chaque groupe de protagonistes, qu'ils observent le Cirque de l'extérieur ou qu'ils en soient le coeur. le tout en alternant les époques à chaque chapitre, le passé et le présent se passent le relai pour mieux nous préparer à ce qui va suivre. On s'y fait vite, d'autant que sur ces deux lignes temporelles nous ne reculons pas, nous les déroulons vers l'avant jusqu'à ce qu'elles se recoupent.

En premier lieu, nous sommes des spectateurs, dont on aiguise la curiosité et la fascination sur la toile des chapiteaux. Des encarts décrivant les nouveaux spectacles sont glissés subtilement au détour de certains chapitres, nous rappelant que nous sommes avant tout là pour en prendre plein les yeux. Mais nous sommes aussi là pour comprendre comment ce Cirque hors norme a été créé, comment un lien étrange s'est tissé entre lui et ses fondateurs, les sacrifices qu'il en coûte à tout un chacun pour maintenir la déchirure du voile entre rêve et réalité. On voyage de pays en pays, traversant et retraversant les océans, pour réaliser que la fébrilité du Cirque contamine sans distinction les individus. Chacun y voit un moyen de s'évader, une expression de ses aspirations profondes, dont on découvre qu'elles sont partagées par des milliers de gens. C'est ainsi que le Cirque réunit, cimente les amitiés.

C'est un roman unique. Il est difficile, voire impossible, de lui trouver un équivalent littéraire. le départ est doux, agréable, il est un peu lent, mais on se fait vite à ce rythme car l'on sait que la lecture se veut avant tout contemplative. On pose des bases solides et l'intérêt du lecteur est aiguisé malgré lui, puisque quand l'heure de la confrontation et des révélations arrive, on se crispe d'impatience. L'écriture est fluide, d'une simplicité seulement apparente, car les images construites le sont avec des mots évocateurs qui confèrent une puissance vibrante au style, qui se traduit par un engourdissement des sens.

Tout le monde n'a pas la même sensibilité, certains sont des rêveurs nés, je peux donc comprendre que ce livre ne parle pas à tous les lecteurs. Mais je ne peux m'empêcher d'espérer qu'il le fera. Tentez le coup, voyez si vous pouvez arborer, vous aussi, une écharpe au rouge éclatant, signe de reconnaissance des inconditionnels du Cirque.
Lien : http://www.place-to-be.fr/in..
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Le cirque des rêves nous emmène dans le monde… du cirque, vous l'aurez compris. Je suis toujours un peu frileuse avec le cirque, je déteste ça. Mais j'avais confiance : après La mer sans étoiles, je savais qu'Erin Morgenstern avait le don pour transformer les choses, et nous amener à voir différemment. C'est exactement ce qu'il se passe ici.

Le cirque des rêves n'a donc rien à voir avec un cirque traditionnel. Déjà, c'est un cirque de nuit (comme son nom l'indique en VO). le jour, il ressemble à quelque chose d'assez basique, dénué de magie et de charme. Il en est presque repoussant, angoissant. En revanche, la nuit, il se pare de couleurs, de formes, de textures. Il génère des sentiments variés, passant de la surprise, au rêve éveillé, à l'émerveillement, puis à la curiosité. A l'empressement, aussi; car il y a beaucoup de chapiteaux à visiter et la nuit est courte. le temps semble s'écouler différemment, au Cirque des rêves.

Et puis c'est un cirque qui vous emmène ailleurs. Dans un monde entre rêve et réalité. Son atmosphère cotonneuse, remplie de plumes, de vapeur, de nuages, tout de noir et de blanc, vous donne l'impression d'être endormi. Ca m'a un peu fait penser à la BD Olivier Rameau, sans la couleur : un monde enchanté où tout est possible, ouvrant les portes d'un monde merveilleux.

Le cirque des rêves c'est un beau conte merveilleux, avec tous les procédés du genre. D'abord, dans la description du cirque. Il semble qu'il n'y a aucune limite dans l'imagination de l'autrice, qui invente des choses complètement folles.
Les personnages sont également typiques du conte. Chacun est assez brièvement esquissé. On est complètement dans le merveilleux, où rien n'est vraiment solide, réaliste, crédible. D'ailleurs, on retrouve pas mal de référence aux contes de fées dans le roman.
Même l'intrigue n'est pas super solide, tenant en deux lignes et demandant l'acceptation du lecteur les yeux fermés. La romance du récit m'a également plu, car elle est à l'image de ce conte : douce amère. Centrale, sans l'être non plus, tant finalement le regard est attiré tout au long du récit par la magie qui imprègne les chapiteaux. Cependant, chercher de la solidité dans ce roman serait passer complètement à côté de l'essence même de celui-ci. Une fois qu'on a accepté cet état de fait, il ne reste plus… qu'à attendre minuit et se faire spectateur de nouveau de ce cirque surréaliste… et à le croire vrai.

Car le lecteur est comme le spectateur du cirque devant ce roman : extérieur, un peu étranger. Cela peut être frustrant, car on sent qu'on ne fait pas partie pleinement de la troupe. En tant que lecteur, cela nous donne le sentiment qu'on reste étranger au récit, qu'on n'est jamais pleinement immergé.
Mais c'est là que réside la magie du cirque, à mon sens. Cet émerveillement fugace. Et ce petit pincement au coeur une fois la fête finie.
Comme en miroir, le lecteur est devant le roman dans une situation similaire. Pour qui la magie prend, il ressort de ce roman enchanté, mais aussi un peu groggy, indécis quant à ce qu'il vient de lire/voir.
Car l'autrice est une magicienne. J'ai avalé ce roman dans un état second, tournant les pages comme par magie, complètement envoûtée par le charme de sa plume onirique et poétique. Pleine de douceur, mais aussi de mélancolie qui vous pince le coeur. J'ai été une spectatrice du cirque.

Magicienne certes, mais surtout une brillante architecte.
J'ai apprécié les différentes époques entremêlées, la manière dont l'autrice nous donne à voir les ressorts de son intrigue que ne connaissent pas les personnages, les focus sur différents personnages. J'ai retrouvé ce qui me plait dans mes lectures : voir les dessous des choses, comprendre comment elles se construisent. J'ai ainsi adoré le jeu sur l'architecture : à celle complexe du cirque répond celle du roman, dont les chapitres s'imbriquent d'une manière particulière. Erin Morgenstern est une architecte, et j'avais bien ressenti cela dans La mer sans étoiles. Elle aime les labyrinthes, les murs qui s'effacent, qui s'estompent et qui s'évanouissent. Elle aime les faux-semblants, les choses qui bougent, qui se métamorphosent. C'est tout ceci qu'elle met en scène dans le cirque des rêves.

A ce titre, je trouve que l'horloge dans le cirque des rêves est une belle illustration de ce roman. Tic, tac, tic, tac : l'horloge tourne, le cirque va bientôt se terminer, le jour pointe le bout de son nez. Mais aussi : tic, tac, tic, tac : la fin est proche, le danger arrive. Instrument typique du conte, l'horloge. Elle transforme le conte en partie d'échec (ou de cartes), en course contre le temps. Et dans ce roman, elle reflète à la fois le travail méticuleux de construction mais aussi la magie une fois terminée, car qui peut deviner que derrière cette merveille issue de nulle part, se cachent des heures de travail et de la technique pure ? Car c'est une oeuvre d'art comme on n'en a jamais vue.

Bref, un roman que j'ai adoré de bout en bout et qui m'a charmée, littéralement. Je dirais donc contrat rempli, car le roman est un formidable jeu d'illusion, thème favori de l'autrice. « Les gens voient ce qu'ils ont envie de voir. Et la plupart du temps, ils voient ce qu'on leur dit de voir« . J'ai joué le rôle de spectatrice de cirque, et j'ai été émerveillée par ce conte magique, à la plume pleine de douceur amère et de mélancolie piquante. Complètement envoûtée par ce rêve fini au matin, par ses personnages évanescents, cette fin ouverte aux multiples interprétations selon le degré de magie qui réside dans le coeur de chacun…


Lien : https://zoeprendlaplume.fr/e..
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Mon avis : Dans un premier temps, j'ai tout de suite été attirée et subjugée pour cette couverture en noir et blanc avec cette pointe de rouge. Sans même avoir lu la quatrième de couverture, je savais d'ores et déja que je lirai un jour ce roman, c'est chose faite. J'ai passé un bon moment de lecture, même si j'ai trouvé que l'histoire s'essouflait sur la fin et trainait un peu en longueur.

Bienvenue dans dans l'univers féérique, onirique du "cirque des rêves" un conte, un combat magique mais aussi une histoire d'amour à la vie à la mort entre Marco et Celia, deux jeunes illusionnistes emportés par la folie et par l'instinct de compétition de leur mentor. Vous allez entrer dans le monde enchanté et chatoyant des magiciens.

Un livre qui oscille entre le réel et l'irréel, qui nous entraine dans un univers feutré, écrit avec des mots doux qui donnent une ambiance assez encorcelante. Pétales, nuages, soie, ruban, murmures, des mots toujours délicats en contraste parfois avec frisson, glace, flammes et étincelles.

Je pense que seuls la pluie et l'orage peuvent donner parfois une tension dans ce conte monochrome, empreint de douceur, aucun bruit ne vient déranger le cirque et j'ai trouvé que même les spectateurs applaudissaient en silence. Les personnages ne marchent pas, ils semblent tous voler et froler le sol.

Cependant un petit bémol, après un début très accrocheur grace à l'univers atypique du roman et à l'histoire qui sort des sentiers battus, j'ai trouvé que la fin du livre manquait de rythme et que l'histoire finissait par être un peu redondante. Peut-être une pointe de noirceur aurait été la bienvenue.

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