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Un presque pamphlet sur la France qui dérive, entre la France réac. qui prend le pas sur la France humaniste. Les Français ont oublié qu'ils ne sont plus sujets mais bien citoyens. Que les servitudes ont été remplacées par des droits ! Cela fait tellement écho à notre quotidien quand on ose y réfléchir. E. Morin touche par la pensée la où ça fait mal : par l'anthropologie, la sociologie, la philosophie, il nous décrit le monde dans lequel on vit et celui qu'on prépare : qui gagnera du libéralisme mondialisé ou de la relocalisation raisonnée ? Des phrases énormes dans un si petit livre, on en voudrait encore : "L'anthropocène est aussi le thanathocène", par exemple.
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La France humaniste est en crise.

Cette France qui depuis la Révolution a coexisté avec une France plus réactionnaire, qui elle même a tout récemment encore trouvé son théoricien-polémiste en la personne d'Eric Zemmour.

Cette crise est multiple et nécessite selon Edgard Morin une révolution paradigmatique et de nouvelles politiques :
-de la production ;
-de la solidarité ;
-de l'éduction ;
-de réforme de l'Etat ;
-de civilisation.
Elles ouvriraient ainsi vers un espoir, en misant sur l'improbable, sur la créativité humaine et sur l'impossibilité pour ce système de durer à l'infini...

A mon avis :
En 80 pages, Edgard Morin fait l'analyse de notre société, de ses défauts, de ses fondements, économiques, sociaux, culturels.

En posant ces constats, il nous emmène vers ce qu'il imagine être notre planche de salut : faire preuve de plus d'humanisme.

Débat intéressant, peut-être un peu simpliste et réducteur, mais qui à l'avantage d'ouvrir nos esprits sur le thème du devenir de notre société.

Essai très facile à lire, à comprendre et didactique, il est rapidement parcouru, mais n'est pas non plus révolutionnaire, ni dans son constat, ni dans ses propositions.

Bon voilà quoi... rien de bien transcendant...

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Edgar Morin fait une remarquable synthèse des causes de notre crise civilisationnelle actuelle. Certes, il n'apporte peut-être pas d'éléments nouveaux mais son analyse permet de faire le point. Notre système de société est à revoir dans son ensemble, humain, économique, technologique...
Certains lui reprocheront de déplorer la quasi absence actuelle de cette France qu'il appelle "humaniste" au profit de la partie qu'il appelle "réactionnaire". Pourtant, c'est à travers notre humanité que nous pourrons redonner du souffle à notre espèce. Je le rejoins complètement lorsqu'il affirme qu'il faut arrêter cette course folle à la croissance et au profit. La décroissance s'impose. L'homme n'est pas qu'un producteur consommateur. D'ailleurs, je suis persuadé que tôt ou tard, nous y viendrons par obligation, j'espère avant qu'il ne soit trop tard. Nos dirigeants n'ont aucune vision globale et tant qu'ils se sentiront à l'abri des bouleversements planétaires, ils ne changeront rien. C'est bien ce qui nous fait cruellement défaut.
J'ai découvert Edgar Morin tardivement mais c'est un penseur que je veux continuer à découvrir pour son regard aigu sur notre société et son humanisme.
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Edgar Morin arrive à l'âge de la sagesse.
Avec une brève mais efficace mise au point historique il balaye les contre-vérités balancées gratuitement par tous ceux qui ont oublié, ou n'ont jamais su, la définition d'"humaniste ".
Certains diront que ce livre ne nous apprend rien, je pense que c'est une bonne piqûre de rappel pour tous afin que nous reprenions espoir dans l'avenir grâce à l'homme.
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Avec « Réveillons-nous », Edgar Morin signe un opuscule destiné à ceux que l'avenir de notre société, du monde et de notre planète préoccupe.
En bon sociologue, il s'appuie sur l'Histoire et analyse le présent avec pertinence.
Rien de bien nouveau, mais une sorte de « piqûre de rappel », une remise en place des idées, afin de hiérarchiser les priorités.

Les quatre chapitres de l'ouvrage (Deux France en une; Une nouvelle ère anthropologique; Pensée de la crise et crise de la pensée; Revenir à notre terre) sont autant de jalons qui permettent de suivre sa pensée appelant in fine, à un nouvel humanisme contraint de se déployer dans une incertitude constante.

Ouvrage salutaire et même nécessaire - et c'est sans doute ce qui a poussé Edgar Morin à le rédiger - mais quelle en sera l'efficacité?
Qui le lira à l'heure des influenceurs et influenceuses de tous poils et des esprits gouvernés par les réseaux sociaux et leurs algorythmes?

Poser la question,…

Cantus
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Profondément idéaliste, du titre (qui repose sur le postulat douteux de sa propre perfomativité) jusqu'à la dernière page (répétition aussi incessante que surplombante du registre "y'a qu'à, faut qu'on"), ce livre rappelle étonnamment ceux de Bruno Latour, avec qui l'auteur partage une forme d'évangelisme. En effet, ces deux penseurs développent une vision commune des moyens du changement politique. Ce dernier doit passer par "la prise de conscience". Seulement, à moins que cette prise de conscience soit celle d'intérêts communs parmi un groupe social dominé, il est peu probable qu'elle soit un moyen efficace de subvertir l'ordre établi.

On comprend très vite dans "réveillons-nous!" qu'il ne s'agit pas de cette prise de conscience dont parle le philosophe. La sienne consiste plutôt en la compréhension du monde qui nous entoure, ainsi que l'appréhension de ses enjeux. Et c'est tout. Il s'agit principalement d'être au courant et de comprendre. Une fois que les gens connaîtront les enjeux de l'époque et qu'ils auront digérer la dégeulasserie du monde, ce dernier pourra enfin changer. Au risque de défaire un mythe répandu chez les idéalistes (qui croient dans la pure force des idées et appelle à évangéliser les consciences en conséquence), la prise de conscience de la situation, aussi bien décrite qu'elle ne le soit, ne suffit pas à mettre en mouvement les corps. J'ai, par exemple, pris personnellement conscience du fait que fumer est mauvais pour ma santé, je continue pourtant toujours à descendre mon paquet de clope par jour.

Un livre qui a pour prétention de subvertir l'ordre social, ou du moins d'appeler à un sursaut sur son état, ne peut se contenter d'un chapitre (précédé de 50 pages de constat) qui formule une proposition aussi concrète que celle de : "Revenir à notre Terre"... Certes, des énoncés moins abstraits sont proposés à proportion de deux phrases par domaine (énergie, production, école, ville). Mais qu'en est-il des conditions de possibilités de celles-ci dans nos sociétés modernes et dans le cadre des rapports de force qui vont avec. Cette phase centrale de la déstabilisation de l'ordre établi (l'inévitable confrontation inhérente à la conflictualité de tout champ social), qu'elle soit théorique ou pratique, n'est pas évoquée car, après tout, l'enjeu est avant tout d'être éveillés. Puis de faire preuve de "bonne volonté" et d'"humanisme"?

La pensée magique et la disollution intellectuelle de la conflictualité sociale trouve ici à s'exprimer (inévitablement) dans la forme passive. Il s'agit de : "faire face aux périls mortels qui s'accumulent autour de la France, de l'Europe, de l'humanité". La pensée magique déplore ici les "périls mortels" qui nous tombent sur la tronche, depuis nulle part, sans doute envoyés par des dieux, en guise de châtiment.

Ne touchant pas sol, la pensée idéaliste est le terreau parfait pour le développement de la réflexion des effets sans causes, des actes sans agents.

Le registre de la prise de conscience, en plus d'être un exercice surplombant et complètement inopérant, est un exercice dépassé. Nous n'en sommes plus là. Tout l'enjeu de notre époque, du moins principalement pour les intellectuels qui se pique de penser du côté de l'émancipation, est de rendre désirable une positivité. le constat a déjà été fait 1000 fois. Il s'agit maintenant d'affirmer et de donner à penser un monde désirable. Nul ne doute que celui d'Edgar Morin l'est plus que celui dans lequel nous vivons actuellement. Mais le court paragraphe intitulé "Une politique pleinement humaniste", s'apparentant à un programme politique de campagne électorale, n'est pas à même d'opérer ce changement affectif et paradigmatique dont nous avons tant besoin.

Cependant, contrairement à Stephane Hessel qui publiait il y a maintenant plus de 10 ans (en s'excluant pronominalement) "indignez-vous!", Edgar Morin a la modestie de s'inclure dans le "réveillons-nous!". Une modestie judicieuse.
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Chapeau l'artiste! A plus de 100 ans, Morin étonne encore par sa sagacité. Il nous incite à nous réveiller face à la montée de périls extrêmes dans nos démocraties. C'est un livre court mais pas sans intérêt. Certes, certaines des idées de Morin semble dater d'un autre siècle, et pour cause, mais il pointe deux ou trois choses qui méritent notre attention: ainsi la préconisation d'un retour impératif au collectif, à l'intérêt général, ne plus laisser la place aux spécialistes, à ceux dont l'art est de découper la nécessaire pensée globale du monde en tranche individuelle.
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Un court essai, bien construit et structuré dans lequel Edgar Morin nous donne son analyse de la crise actuelle de notre société et des pistes pour essayer de la surmonter collectivement. Il a plus de cent ans et pourtant il est encore préoccupé par l'avenir de l'humanité, je trouve cela
Edgar Morin se base surtout sur la situation de la France, mais ses suggestions ont une valeur plus large et embrassent tout notre modèle de société occidentale. Il commence par un chapitre sur les deux France qui cohabitent depuis 1789, l'humaniste et la réactionnaire. La dernière est celle qui est prégnante actuellement (et cela se retrouve aussi au niveau mondial). Edgar Morin pense aussi que nous vivons une crise de la pensée car le progrès a montré ses limites puisque la technique permettrait aujourd'hui de détruire l'humanité. Et les avancées que prétend apporter le transhumanisme partent dans le mauvais sens : plutôt que d'augmenter la quantité de la vie, il faudrait accroître sa qualité !
Edgar Morin propose de revenir à la Terre, "maison commune à la vie et à l'humanité." Il a le projet de fonder une politique humaniste de salut public qui est tout à la fois une politique de l'énergie, de l'eau, de la ville, des campagnes, de la production, de la solidarité, de l'éducation, de civilisation "en reconnaissant la pleine humanité d'autrui." Et il conclut en invitant à l'espérance !
C'est une belle réflexion, mais elle manque un peu de concret. Peut-elle vraiment avoir un impact ? Edgar Morin semble lui-même en douter quand il a parle d'un de ses précédents ouvrages "Changeons de voie", "qui a eu certes des échos citoyens, mais n'a nullement pénétré les politiques !"
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Edgar Morin écrit très bien et j'apprécie beaucoup ses ouvrages, y compris celui-ci mais il m'a moins captivé que les autres. Peut être parce que c'est une redite, en des termes les plus accessibles possibles, de son message? Peut-être parce que c'est un appel à un sursaut humaniste que j'ai déjà fait?

En tous cas, il se lit vite et bien et il contient quelques apostrophes qui méritent d'être entendues comme :
"Il s'agit de reconnaitre notre lien consubstantiel avec la biosphère et d'aménager à la fois la nature et la société. Il s'agit d'abandonner le rêve prométhéen de la maîtrise de l'univers pour aspirer à la convivialité sur terre."
Fulgurant, limpide. Comme une évidence. En quelques mots.
Une très belle preuve d'esprit de synthèse par un Edgar Morin très engagé. Mais un peu court pour développer une pensée aussi riche.
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Replacer les faits dans un contexte général est toujours bon pour oublier l'influence des trop nombreux... influenceurs. Remettre les pieds sur terre, c'est ce quoi nous aide les penseurs comme E Morin. Avec Hessel, ils ont ce pouvoir de nous redonner le sens de la perspective, mais ensuite... qui va nous servir de garde-fou ? Car ces hommes-là sont rares et ils sont de moins nombreux avec cette réflexion juste !
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