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EAN : 9782207165256
80 pages
Denoël (02/03/2022)
3.79/5   65 notes
Résumé :
« Nous ne savons pas ce qui nous arrive et c’est précisément ce qui nous arrive », écrit José Ortega y Gasset.
Que nous arrive-t-il ? Qu’arrive-t-il à la France ? Au monde ? Notre impéritie vient-elle d’une myopie à l’égard de tout ce qui dépasse l’immédiat ? d’une perception inexacte ? d’une crise de la pensée ? d’un somnambulisme généralisé ?
Tant de certitudes ont été balayées !
Comment naviguer dans un océan d’incertitude ? Comment comprendr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un presque pamphlet sur la France qui dérive, entre la France réac. qui prend le pas sur la France humaniste. Les Français ont oublié qu'ils ne sont plus sujets mais bien citoyens. Que les servitudes ont été remplacées par des droits ! Cela fait tellement écho à notre quotidien quand on ose y réfléchir. E. Morin touche par la pensée la où ça fait mal : par l'anthropologie, la sociologie, la philosophie, il nous décrit le monde dans lequel on vit et celui qu'on prépare : qui gagnera du libéralisme mondialisé ou de la relocalisation raisonnée ? Des phrases énormes dans un si petit livre, on en voudrait encore : "L'anthropocène est aussi le thanathocène", par exemple.
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Edgar Morin fait une remarquable synthèse des causes de notre crise civilisationnelle actuelle. Certes, il n'apporte peut-être pas d'éléments nouveaux mais son analyse permet de faire le point. Notre système de société est à revoir dans son ensemble, humain, économique, technologique...
Certains lui reprocheront de déplorer la quasi absence actuelle de cette France qu'il appelle "humaniste" au profit de la partie qu'il appelle "réactionnaire". Pourtant, c'est à travers notre humanité que nous pourrons redonner du souffle à notre espèce. Je le rejoins complètement lorsqu'il affirme qu'il faut arrêter cette course folle à la croissance et au profit. La décroissance s'impose. L'homme n'est pas qu'un producteur consommateur. D'ailleurs, je suis persuadé que tôt ou tard, nous y viendrons par obligation, j'espère avant qu'il ne soit trop tard. Nos dirigeants n'ont aucune vision globale et tant qu'ils se sentiront à l'abri des bouleversements planétaires, ils ne changeront rien. C'est bien ce qui nous fait cruellement défaut.
J'ai découvert Edgar Morin tardivement mais c'est un penseur que je veux continuer à découvrir pour son regard aigu sur notre société et son humanisme.
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La France humaniste est en crise.

Cette France qui depuis la Révolution a coexisté avec une France plus réactionnaire, qui elle même a tout récemment encore trouvé son théoricien-polémiste en la personne d'Eric Zemmour.

Cette crise est multiple et nécessite selon Edgard Morin une révolution paradigmatique et de nouvelles politiques :
-de la production ;
-de la solidarité ;
-de l'éduction ;
-de réforme de l'Etat ;
-de civilisation.
Elles ouvriraient ainsi vers un espoir, en misant sur l'improbable, sur la créativité humaine et sur l'impossibilité pour ce système de durer à l'infini...

A mon avis :
En 80 pages, Edgard Morin fait l'analyse de notre société, de ses défauts, de ses fondements, économiques, sociaux, culturels.

En posant ces constats, il nous emmène vers ce qu'il imagine être notre planche de salut : faire preuve de plus d'humanisme.

Débat intéressant, peut-être un peu simpliste et réducteur, mais qui à l'avantage d'ouvrir nos esprits sur le thème du devenir de notre société.

Essai très facile à lire, à comprendre et didactique, il est rapidement parcouru, mais n'est pas non plus révolutionnaire, ni dans son constat, ni dans ses propositions.

Bon voilà quoi... rien de bien transcendant...

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Profondément idéaliste, du titre (qui repose sur le postulat douteux de sa propre perfomativité) jusqu'à la dernière page (répétition aussi incessante que surplombante du registre "y'a qu'à, faut qu'on"), ce livre rappelle étonnamment ceux de Bruno Latour, avec qui l'auteur partage une forme d'évangelisme. En effet, ces deux penseurs développent une vision commune des moyens du changement politique. Ce dernier doit passer par "la prise de conscience". Seulement, à moins que cette prise de conscience soit celle d'intérêts communs parmi un groupe social dominé, il est peu probable qu'elle soit un moyen efficace de subvertir l'ordre établi.

On comprend très vite dans "réveillons-nous!" qu'il ne s'agit pas de cette prise de conscience dont parle le philosophe. La sienne consiste plutôt en la compréhension du monde qui nous entoure, ainsi que l'appréhension de ses enjeux. Et c'est tout. Il s'agit principalement d'être au courant et de comprendre. Une fois que les gens connaîtront les enjeux de l'époque et qu'ils auront digérer la dégeulasserie du monde, ce dernier pourra enfin changer. Au risque de défaire un mythe répandu chez les idéalistes (qui croient dans la pure force des idées et appelle à évangéliser les consciences en conséquence), la prise de conscience de la situation, aussi bien décrite qu'elle ne le soit, ne suffit pas à mettre en mouvement les corps. J'ai, par exemple, pris personnellement conscience du fait que fumer est mauvais pour ma santé, je continue pourtant toujours à descendre mon paquet de clope par jour.

Un livre qui a pour prétention de subvertir l'ordre social, ou du moins d'appeler à un sursaut sur son état, ne peut se contenter d'un chapitre (précédé de 50 pages de constat) qui formule une proposition aussi concrète que celle de : "Revenir à notre Terre"... Certes, des énoncés moins abstraits sont proposés à proportion de deux phrases par domaine (énergie, production, école, ville). Mais qu'en est-il des conditions de possibilités de celles-ci dans nos sociétés modernes et dans le cadre des rapports de force qui vont avec. Cette phase centrale de la déstabilisation de l'ordre établi (l'inévitable confrontation inhérente à la conflictualité de tout champ social), qu'elle soit théorique ou pratique, n'est pas évoquée car, après tout, l'enjeu est avant tout d'être éveillés. Puis de faire preuve de "bonne volonté" et d'"humanisme"?

La pensée magique et la disollution intellectuelle de la conflictualité sociale trouve ici à s'exprimer (inévitablement) dans la forme passive. Il s'agit de : "faire face aux périls mortels qui s'accumulent autour de la France, de l'Europe, de l'humanité". La pensée magique déplore ici les "périls mortels" qui nous tombent sur la tronche, depuis nulle part, sans doute envoyés par des dieux, en guise de châtiment.

Ne touchant pas sol, la pensée idéaliste est le terreau parfait pour le développement de la réflexion des effets sans causes, des actes sans agents.

Le registre de la prise de conscience, en plus d'être un exercice surplombant et complètement inopérant, est un exercice dépassé. Nous n'en sommes plus là. Tout l'enjeu de notre époque, du moins principalement pour les intellectuels qui se pique de penser du côté de l'émancipation, est de rendre désirable une positivité. le constat a déjà été fait 1000 fois. Il s'agit maintenant d'affirmer et de donner à penser un monde désirable. Nul ne doute que celui d'Edgar Morin l'est plus que celui dans lequel nous vivons actuellement. Mais le court paragraphe intitulé "Une politique pleinement humaniste", s'apparentant à un programme politique de campagne électorale, n'est pas à même d'opérer ce changement affectif et paradigmatique dont nous avons tant besoin.

Cependant, contrairement à Stephane Hessel qui publiait il y a maintenant plus de 10 ans (en s'excluant pronominalement) "indignez-vous!", Edgar Morin a la modestie de s'inclure dans le "réveillons-nous!". Une modestie judicieuse.
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Avec « Réveillons-nous », Edgar Morin signe un opuscule destiné à ceux que l'avenir de notre société, du monde et de notre planète préoccupe.
En bon sociologue, il s'appuie sur l'Histoire et analyse le présent avec pertinence.
Rien de bien nouveau, mais une sorte de « piqûre de rappel », une remise en place des idées, afin de hiérarchiser les priorités.

Les quatre chapitres de l'ouvrage (Deux France en une; Une nouvelle ère anthropologique; Pensée de la crise et crise de la pensée; Revenir à notre terre) sont autant de jalons qui permettent de suivre sa pensée appelant in fine, à un nouvel humanisme contraint de se déployer dans une incertitude constante.

Ouvrage salutaire et même nécessaire - et c'est sans doute ce qui a poussé Edgar Morin à le rédiger - mais quelle en sera l'efficacité?
Qui le lira à l'heure des influenceurs et influenceuses de tous poils et des esprits gouvernés par les réseaux sociaux et leurs algorythmes?

Poser la question,…

Cantus
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critiques presse (3)
LesInrocks
05 mai 2022
Dans un contexte politique de plus en plus extrêmement à droite, le philosophe et résistant publie un court manifeste visant à ré-humaniser et à re-convivialiser nos existences?
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeParisienPresse
12 avril 2022
Dans cet essai, il plaide pour un monde plus humain, nous alerte sur les dérives de la finance, ou encore sur la planète qui se meurt et, avec elle, nos sociétés.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Lexpress
15 mars 2022
Parce qu'il n'y a pas d'âge pour s'énerver, le centenaire Edgar Morin y va de son Réveillons-nous !, court essai de 80 pages [...].
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La France humaniste est en crise. Sa crise n'est pas seulement celle des partis de gauche en ruine, ce n'est pas seulement la crise de la démocratie qui sévit partout dans le monde, ce n'est pas seulement la crise de l’État hyperbureaucratisé et parasité par les lobbies, ce n'est pas seulement la crise d'une société dominée par le pouvoir omniprésent du profit, pas seulement une crise de civilisation, pas seulement une crise de l'humanisme, c'est aussi une crise plus radicale, et aussi plus occultée : une crise de la pensée.
Commenter  J’apprécie          130
La nouvelle politique humaniste de salut public est le grand projet qui peut réveiller les esprits accablés ou résignés. Ce n'est plus l'espérance apocalyptique de la lutte finale. C'est l'espérance courageuse de la lutte initiale : elle nécessite de restaurer une conception, une vision du monde, un savoir articulé, une éthique, une politique. Elle doit animer non seulement une résistance préliminaire contre les forces gigantesques de barbarie qui se déchaînent, mais aussi un projet de salut terrestre. Ceux qui relèveront le défi viendront de divers horizons, peu importe sous quelle étiquette. IIs seront les redresseurs de l'espérance.
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Toute la philosophie transhumaniste masque le vrai problème de I'humanité, qui n'est pas dans l'augmentation quantitative de ses pouvoirs mais dans I'amélioration qualitative des conditions de vie et des relations humaines. L'enjeu essentiel n'est pas de changer la nature humaine, mais d'en inhiber le pire et d'en favoriser le meilleur. Le transhumanisme escamote la nécessité première de régénérer I'humanisme.
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Il s'agit de reconnaitre notre lien consubstantiel avec la biosphère et d'aménager à la fois la nature et la société. Il s'agit d'abandonner le rêve prométhéen de la maîtrise de l'univers pour aspirer à la convivialité sur terre.
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L'ère nouvelle nous contraint, commne l'écrit Bruno Latour, à « atterrir », c'est- à-dire à nous centrer sur notre Terre. Terre de la vie et Terre des hommes, inséparablement. Par là, nous sommes invités à une prise de conscience permanente de la communauté de destin du genre humain, qui est en même temps une communauté de péril.
La planète est en détresse : la crise affecte l'humanité entiềre, entraîne partout des ruptures, fait craquer les articulations, rallume les guerres, détermine les replis particularistes ; la vision globale et le sens de l'intérêt général sont ignorés. Civiliser la Terre, transformer l'espèce humaine en humanité devient l'objectif fondamental et global de toute politique aspirant non seulement à un progrès, mais à la survie de l'humanité.
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Videos de Edgar Morin (101) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edgar Morin
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?". 
0:00 Générique 0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001. 
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/  
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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