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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Premier Sang (et premier roman) de David Morrell publié en 1972 relate l'affrontement à mort de 2 égos qui vont se précipiter mutuellement dans une escalade de violence.
Comme l'écrit David Morrell dans sa note en fin de roman : il a l'idée "d'écrire un roman dans lequel la guerre au Vietnam rentrerait vraiment au Etats-Unis".
Il va imaginer la confrontation de 2 Amériques incarnées pour l'aspect conformiste et représentatif du rêve américain par Teasle, flic, héros de la guerre de Corée reconnu par sa communauté, et pour l'aspect anti-conformiste et hippie, par Rambo héros de la guerre du Vietnam, victime du stress post-traumatique qui ne trouve plus sa place dans l'Amérique bien pensante.
Le roman alternent les points de vues de Teasle et Rambo et décrit l'escalade et la partie d'échec cruelle et sanglante que les 2 personnages principaux ont entamé, presque sur un malentendu, car au final ils se ressemblent énormément, l'un pouvant être le père de l'autre.
J'ai aimé le style qui maintient tout au long du roman une tension égale puisque tour à tour le lecteur est dans la tête de chaque protagoniste mais j'ai eu un peu de mal a adhérer aux motivations sous-jacentes de ce combat à mort.
Ce bémol mis à part, ce roman tient le lecteur de bout en bout et il reste un des premiers à s'intéresser au retour des vétérans du Vietnam, un thème qui est, depuis, un incontournable dans la littérature américaine contemporaine.
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Autant l'annoncer de suite, je ne fais pas partie des millions de spectateurs qui ont découvert la légende de John Rambo à l'écran, et cela n'est sans doute pas plus mal car à mon avis le personnage de Rambo a dû sacrément être dévié pour l'adaptation cinématographique et l'acteur qui l'incarne.

D'une histoire somme toute banale, il va en découler une violence sanglante.
Parce que Rambo, jeune vagabond, refuse d'obéir au shérif Teasle lorsque celui-ci lui fait traverser la ville en voiture afin qu'il poursuive son chemin, et qu'il revient s'y installer, le shérif finit par l'appréhender et c'est au terme d'un interrogatoire musclé que Rambo va s'échapper nu du commissariat en laissant derrière lui le premier cadavre d'une longue liste : "Il s'était promis qu'il ne ferait plus jamais de mal à quiconque, et ce salaud l'avait poussé à tuer encore une fois. Si Teasle insistait, Rambo était résolu à se battre. Ce serait un combat que Teasle n'en finirait pas de regretter d'avoir déclenché.".
Il se réfugie dans la montagne mais le shérif Teasle se lance à sa poursuite, ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il a face à lui un ancien Béret Vert de la guerre du Viêtnam et qui en est revenu décoré de la plus haute distinction militaire.
Et si Teasle est un ancien de la guerre de Corée, Rambo est une machine à tuer formée par l'armée américaine et endurci par des mois de captivité dans des conditions inhumaines au Viêtnam, la survie il sait ce que c'est et il connaît, et désormais il n'a plus qu'envie : faire exploser cette ville qui n'a pas voulu de lui.

Il serait réducteur de considérer ce livre comme un face à face entre ces deux protagonistes, il n'y a pas d'un côté le bien : le shérif Teasle, et de l'autre le mal : Rambo, ou inversement, mais deux personnalités qui s'affrontent tout en ayant l'une envers l'autre une forme de respect.
Certes, le livre est basé sur ce combat extrêmement violent, mais c'est aussi une lutte pour la survie et il faut surtout savoir lire entre les lignes.
Ainsi, le fait que Rambo soit un ancien Béret Vert du Viêtnam n'est pas innocent, en un sens l'auteur rend une forme d'hommage aux américains qui se sont engagés dans cette guerre, tout comme celle de Corée d'ailleurs, mais il dénonce surtout les méfaits et les conséquences de ces dernières sur l'être humain.
Rambo n'a plus grand chose d'humain, c'est une machine à tuer forgé pour survivre et qui n'a ni hésitation ni scrupule au moment d'appuyer sur la gâchette ou de manier le couteau.
Sans l'entrainement subi et sans la guerre, particulièrement sa période de captivité, il ne serait pas devenu ainsi : une machine sous une enveloppe humaine, à la limite sans âme ni conscience.
Il fait ce pour quoi il a été formé : survivre à n'importe quel prix et par n'importe quel moyen.
Certaines scènes sont particulièrement dures car elles montrent le mental de Rambo qui continue malgré une présence en territoire hostile et dans l'obscurité complète à chercher une issue.
La scène se déroulant dans l'ancienne mine est sans doute la plus représentative de l'entrainement militaire et du mental que cela exige et à la lecture de certaines descriptions j'étais à la limite d'avoir le poil hérissé sur les bras.
C'est l'un des avantages du récit de David Morrell, c'est très vivant dans les descriptions et très visuel également, ce qui permet au lecteur d'être dans la même situation (ou presque) que les personnages.
L'auteur dénonce également l'absurdité de la guerre ainsi que le comportement paradoxal des américains : ils sont bien contents quand des jeunes gens s'engagent et vont se battre, mais quand ils reviennent complètement changés psychiquement ils les rejettent et n'en veulent pas, parce qu'ils offrent quelque chose qu'ils n'ont pas envie de voir : l'envers d'une guerre qui ne s'est pas déroulée sur leur territoire :
"- Moi, je ne tue pas pour vivre.
- Bien sûr. Mais vous acceptez un système où les autres le font pour vous. Et quand ils reviennent de la guerre, vous ne supportez pas l'odeur de mort qu'ils trimbalent avec eux. "
De façon plus générale, j'ai aussi perçu que cette absurdité s'appliquait en particulier à la guerre du Viêtnam.
Cette confrontation finit par prendre la forme d'une folie dans laquelle Teasle et Rambo finissent par plonger, chacun à sa manière. Ils repoussent les limites du corps humain pour aller au-delà de leurs capacités, dans le seul but que l'un finisse par anéantir l'autre, quitte à sombrer dans une forme de démence : "Je suis un, mais il ne pouvait se souvenir et il dut d'arrêter pour se reposer, le menton appuyé sur le bord d'un sillon, le soleil lui chauffant le dos. Pas s'arrêter. S'évanouir. Mourir. Bouge. Mais il ne pouvait pas bouger.".
Et puis, derrière toute cette histoire, il y a aussi l'importance de la figure paternelle, celle qui guide les choix et qui permet de devenir Homme.
Pour Teasle, elle prend la forme d'Orval, l'homme qui l'a élevé à la mort de son père; et pour Rambo il n'y en a pas vraiment mais son instructeur pourrait en quelque sorte tenir le rôle du père, Rambo vivant comme une sorte de trahison le fait qu'il se soit rallié aux policiers qui le traquent.
David Morrell a su créer une atmosphère et un climat oppressant qui trouvent leur paroxysme dans la fin du roman, une fin somme toute inévitable et prévisible dès le début mais qui arrive encore à surprendre le lecteur.

"Premier sang" de David Morrell est un roman efficace et violent sur l'affrontement de deux personnalités que tout oppose mais surtout un plaidoyer pour la paix dénonçant les absurdités de la guerre et ses conséquences, ainsi que la difficulté à se ré-adapter à la vie civile et en société.

Je remercie Babelio et les Editions Gallmeister pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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RAMBO. John RAMBO. Ça vous dit forcément quelque chose? Impossible que vous ne connaissiez pas ce nom, qu'immédiatement vous n'ayez pas en tête l'image de ce personnage ,un poignard entre les dents ou un fusil d'assaut dans les mains.

Un film qui devait en annoncer d'autres nettement moins intéressants et qui devait lancer dans les étoiles la carrière d'un certain Sylvester Stallone.

Mais saviez vous que cette histoire n'était pas née dans l'esprit d'un scénariste Hollywood mais bien dans celui d'un écrivain? Cet écrivain, c'est David Morrell . Auteur canadien bien connu outre-Atlantique, qui a déjà signé plusieurs romans à succès.

Pour notre plus grand bonheur les éditions Gallmeister réédite cette année, dans une nouvelle traduction, ce premier roman de l'auteur qui date de 1972 . L'occasion pour le lecteur de découvrir ce personnage tel que David Morrell l'avait réellement imaginé.

Rambo est rentrée de la guerre. Il marche le long des routes, avec ce qu'il reste de sa vie en bandoulière et pour seule boussole son instinct qui le conduit à travers le pays. Mais dans cette région agricole qu'il arpente, on n'aime pas les vagabonds ni les cheveux longs.

Dans la petite ville de Madison, c'est au shérif Teasle qu'il incombe de veiller à ce que la quiétude des braves gens ne soit pas perturbée par la présence en ville de routards et autres marginaux en vadrouille. Aussi, quand il tombe sur Rambo, il l'invite prestement à monter dans sa voiture de patrouille et le reconduit immédiatement à la sortie de la ville.

De la rencontre de ces deux hommes viendra la déflagration. Rambo reviendra en ville, sera à nouveau intercepté par le shérif pour finalement être arrêté et déferré devant un juge. Jusqu'au drame qui va tout déclencher : Rambo tue un adjoint du shérif et s'enfuie dans la forêt toute proche.

Dès lors la chasse à l'homme peut commencer et les rouages du cataclysme à venir se mettre en branle.

Le roman de David Morrell est très différent du film qui s'en est inspiré. Il s'en démarque d'abord par la violence qui s'y déchaine. Si dans le film Rambo ne cherche pas à tuer, dans le roman, à l'inverse, il ne cherche pas à épargner . La mort est omni présente et les cadavres jonchent les chapitres.

L'autre différence tient à la peinture des personnages. Rambo n'est pas ce taiseux un peu bourrin qui ne serait juste qu'une machine à tuer tel qu'il est dépeint dans le long métrage. Il a une conscience assez aiguisée dans le texte de Morrell, il réfléchit aux raisons du drame qu'il est en train de provoquer et aux conséquence de ses choix.Il s'exprime, parle, ressent les choses jusque dans sa chair.

Quant au shérif, présenté comme un plouc, bête et méchant dans le film, c'est un tout autre personnage qui se dessine sous la plume de l'auteur.

Plus âgé que Rambo, c'est lui aussi un vétéran et un héros médaillé. Lui a gagné sa guerre ( de Corée) quand Rambo est en train de perdre la sienne ( au moment où le roman est écrit la guerre du Vietnam n'est pas encore terminée).

Un homme qui ne transpire pas la haine, mais qui fort de son autorité et de son expérience décide de ce qui est bon pour sa communauté, et qui ne supporte pas de voir celles ci remises en cause . Accroché à cet ordre qui semble tenir lieu de bouée à son existence , Teasle veille sur sa ville.

Malgré l'intransigeance du shérif vis à vis de Rambo, il aura pour lui une certaine compassion, avant que celle ci ne se transforme progressivement en un mélange d'admiration et de soif de vengeance. C'est un homme obstiné qui assumera jusqu'au bout ses choix, même au risque d'introduire la guerre au coeur d'une région qui s'en tenait jusqu'ici éloigné.

Dès lors on s'écarte de la vision manichéenne du film, et l' alternance volontaire des points de vue des deux protagonistes dans le livre va rendre difficile ,voire impossible l'émergence d'une empathie pour l'un des personnages .

Le lecteur assiste au cataclysme provoqué par ces deux hommes qui paradoxalement au fond d'eux ont une certaine forme de respect l'un pour l'autre, mais qui pris dans « leur » guerre iront jusqu'à une issue qui ne pourra qu'être funeste. Car ces deux hommes bien que vivants sont déjà, et depuis longtemps, de l'autre côté de la vie.

Le roman de David Morrell est remarquable. Si le film dénonce le problème sociétal du retour au pays des soldats du Vietnam, le roman s'axe cependant davantage autour de ces deux hommes qui en conscience vont progressivement s'abandonner à leurs pulsions meurtrières et retrouver leur instinct guerrier, incapables de renoncer au scénario qu'ils sont en train d'écrire.

Un retour vers la bestialité symbolisé par un Rambo qui s'enfuira nu de la ville, comme s'il abandonnait derrière lui le peu d'humanité qui lui restait, et qui se réfugiera dans une grotte, comme un retour à l'âge primaire de l'Homme. le décors épuré et magistral qu'offre la nature sauvage des lieux viendra amplifier ce sentiment.

David Morrell ne nous offre pas un duel entre deux têtes brûlées, deux abrutis gonflés à la testostérone. Leurs rapports sont bien plus complexes que cela.

Affrontement de deux Amériques, opposition générationnelle, rapport d'une société à violence qu'elle fabrique, relation au père, le roman ne manque pas de symboliques.

Un roman bien loin du film de Ted Kotcheff qu'il convient donc de lire pour rencontrer le véritable Rambo que nous croyons tous connaître, mais qu'il nous reste à découvrir !
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Décidemment branchés sur le cinéma en ce mois de juin, les éditions Gallmeister, après Délivrance, publient le roman dont a été tiré le premier – et seul bon – film mettant en scène John Rambo.
Une édition doublement intéressante : d'abord parce que l'on ne sait pas forcément qu'un livre est à l'origine du film, ensuite parce que l'on s'aperçoit que ce roman qui traite – superficiellement et avant tout au service de l'action et d'un message plus large sur la perception de la guerre du, certes – du syndrome post-traumatique chez les vétérans du Vietnam date tout de même de 1972, à un moment où le conflit n'est pas encore terminé. À ce titre, David Morrell fait indéniablement partie des précurseurs d'une vague qui ne déferlera vraiment que quelques années plus tard.

Premier sang est donc l'histoire de la rencontre entre John Rambo, ancien commando rentré traumatisé après sa captivité au Vietnam et qui vagabonde à travers les États-Unis, et le shérif Teasle, lui-même vétéran de la guerre de Corée, qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée en ville de ce jeune homme chevelu. Bien vite, l'entêtement de Rambo à rester en ville et celui de Teasle bien décidé à la lui faire quitter mène à l'explosion. Après un passage crispant devant le juge local et une arrivée musclée à la prison de la ville, John Rambo commet l'irréparable et s'enfuit. Commence alors une chasse l'homme durant laquelle les chasseurs ne tardent pas à devenir gibier, pour le plus grand malheur de Teasle :
« Les cercueils alignés devant l'autel, couvercles clos, et la ville entière qui le regarderait lui, puis les cercueils, puis lui encore. Comment expliquer à ces gens le pourquoi de l'affaire ? Pourquoi il avait cru bon d'éloigner le gamin de la ville, pourquoi le gamin lui en avait voulu au point de le défier, et pourquoi, une fois pris dans l'engrenage, ni l'un ni l'autre n'avait pu se résoudre à céder. »

Cet affrontement entre deux personnages obstinés, mais aussi entre deux Amériques et deux générations prend rapidement des proportions d'autant plus dantesques que les éléments viennent s'en mêler. Dans cette petite ville amorphe du Kentucky, bien loin du Vietnam, la guerre entre de plain-pied et la population se trouve confrontée de force à un conflit jusqu'à présent lointain et virtuel. Entrés dans une impasse, ni Rambo ni Teasle ne pourront plus reculer et si David Morrell sait dépeindre ses deux personnages principaux avec finesse, il maitrise aussi le suspense et l'action et qui donnent son rythme au livre et accrochent résolument le lecteur. Sans être dénué de défauts, en particulier quelques passages où l'auteur, à trop vouloir expliquer l'action et les pensées de ses personnages, se montre un peu trop démonstratif, Premier sang est toutefois un excellent premier roman et une intéressante redécouverte (le livre a été traduit une première fois en français chez Belfond en 1983) qui mérite le détour.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Tout a déjà été écrit sur le syndrome post-traumatique des vétérans, sur les difficultés d'anciens soldats hantés par leur passé et aigris par l'indifférence à se réinsérer dans la société, ainsi que sur le manque de reconnaissance d'un pays qui n'a pas hésité à sacrifier ses hommes avant de les considérer comme des charges. Je ne suis pas sûr qu'une nouvelle tartine sur le sujet soit utile ou pertinente. de plus, je me demande si le véritable sujet du roman ne pourrait pas être ailleurs. Ailleurs que dans le Vietnam et ailleurs que dans le rapport au père, évident, entre "le gamin" et Teasle ou, plus évident encore, entre Trautman et Rambo. Non. Je vous parle d'une réflexion sur le luddisme dans les arts de la guerre.

"Je déteste la guerre, mais je crains encore plus le jour où les machines remplaceront les hommes."

Cette citation, que l'auteur fait prononcer à Trautman, résume à elle-seule le vrai propos du roman. Rambo n'est pas juste un soldat traumatisé, il est, avec son supérieur et ses quelques semblables, l'un des derniers représentants de son espèce, inadapté à une société qui évolue sans eux. Impuissant et perplexe, le colonel regarde la technologie remiser les armes telles que lui au placard. Car, pour ce dernier, l'ennemi, le vrai, c'est la technologie. Et si, dans une guerre, il n'y a jamais de vainqueurs, les vrais perdants seront les Rambo et les Trautman, qui n'auront plus que leur "Medal of Honor" pour briller et qui, un jour, verront des geeks piloter leurs drones de combat depuis des bureaux climatisés, un café à la main. Les soldats comme "le gamin", qui ne sont jamais aussi dangereux qu'armés d'un couteau et le corps dissimulé sous la boue, eux, sont guettés par l'extermination. La citation ci-dessus est, sans surprise, ponctuée de la pensée fataliste - et discutable - suivante.

"C'est la fin d'une époque. Dommage."

Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Vétéran de la guerre de Corée, décoré de la Distinguished Service Cross, Wilfired Teasle est devenu shérif de la petite ville de Madison dans le Kentuchy.
Sa femme Anna vient de le quitter et a rallié la Californie.
L'homme de loi ne cesse de penser à la télécommunication qui aura lieu à la fin de son service, lorsqu'il aperçoit un « hippie » à la station-service…
Feignant l'amabilité, il va proposer au gamin de lui faire traverser la ville pour s'en débarrasser. le marginal n'est pas dupe et ne va en faire qu'à sa tête, et Teasle va en arriver à l'arrêter.
Il ignore que Rambo va mettre sa ville à feu sang dans les heures qui vont suivre.
Les éditions Gallmeister réedite en 2013 le roman de David Morell enrichit d'une postface de l'auteur qui revient sur la genèse du personnage immortalisé par Sylvester Stallone sur le grand écran.
Encore une fois le roman se révèle bien meilleur que le film et il y a un intérêt véritable à le lire. « Premier sang » explore le choc post traumatique des vétérans de guerre (le terme n'étant pas aussi généralisé qu'aujourd'hui) et également d'après son auteur l'idée de créer sur le sol américain une véritable guerre (là aussi on est bien avant la « désanctuarisation » du 11 Septembre 2001).
First Blood a été écrit et publié alors que la guerre du Viet-Nam n'était pas officiellement terminée.
Plus violent, mais aussi bien plus étoffé que le scénario du film de Ted Kotcheff, le récit alterne les points de vue Teasle et de Rambo qui se livrent un duel à mort, orchestré par l'autre figure incontournable de la licence à savoir le colonel Samuel Trautman.
Je vous en conseille la lecture !
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Premier sang est le roman dans lequel David MORRELL a créé le personnage de John Rambo, son histoire devant être adaptée au cinéma dix années après sa publication, avec le succès et les suites (médiocres) que l'on sait. Cette lecture permet d'ailleurs de se rendre compte que si l'adaptation était plutôt fidèle à l'oeuvre écrite dans la plupart des scènes d'action, elle l'était bien moins sur le destin des personnages, ceux de Rambo et du shérif Teasle en particulier.

Le roman, comme le premier film, sont l'histoire d'une rencontre. John Rambo est un ancien commando rentré traumatisé du Vietnam et qui vagabonde à travers les États-Unis. le shérif Teasle est un vétéran de la guerre de Corée qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ce jeune homme chevelu dans sa petite ville du Kentucky. Malgré leurs points communs, l'entêtement de chacun conduit à la confrontation et, très vite, au drame dont la conséquence sera une chasse à l'homme épique.

Premier sang est donc l'histoire de l'affrontement entre deux personnages obstinés, chacun incarnant une génération d'américains. Ainsi les deux guerres lointaines dans lesquelles les Etats-Unis ont joué un rôle primordial font finalement leur entrée sur le territoire national, là où finalement elles étaient demeurées virtuelles ; de ce point de vue David MORRELL dépeint d'ailleurs ses deux personnages principaux avec une grande finesse. Mais il maîtrise aussi parfaitement le rythme haletant de son récit, alliant suspense et scènes d'action sans guère de temps morts ; c'est même à ce niveau que le roman diffère de son adaptation cinématographique, le premier étant bien plus violent et noir que la seconde, les exigences de l'industrie cinématographique étant certainement passées par-là...

Au final Premier sang est un divertissement de qualité, un thriller percutant qui n'oublie pas de poser des questions profondes et dérangeantes. Il était à l'époque de sa publication un très bon premier roman ; il demeure aujourd'hui une lecture à (re)découvrir.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Moi, j'ai découvert le livre après avoir vu le film d'action que nous connaissons tous.J'avais envie de connaitre l'histoire originale et je n'ai pas été déçu.
Ce roman qui accroche dès la première page met en avant à travers ces personnages le mal être de la société américaine après la guerre du Viêt Nam,
et la réinsertion de ces vétérans qui après avoir vécu l'horreur de la guerre et l'humiliation de la défaite n'avais plus leur place dans cette société américaine des années 70.
Je suis contant d'avoir vu ce film qui m'a fait découvrir Premier Sang et David Morrell dont le style percutant me plait. A lire absolument!
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