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Critique de polarjazz


Après avoir lu « L'origine des autres » l'année dernière, j'entame 2022 avec « Playing in the dark ». Dans cet ouvrage de 1992 sont réunis trois textes issus de conférences données à l'université Harvard.
Toni Morrison est un écrivain afro-américain de grande envergure et mondialement connue. Elle a obtenu le prix Nobel de littérature en 1993 pour son oeuvre. « La beauté n'était pas simplement quelque chose à voir ; c'était quelque chose que l'on pouvait faire » citation tirée du roman « L'oeil le plus bleu »
Dans « Matières noires, Toni Morrison, accompagnée d'un roman de Willa Cather « Sapphira and the Slave Girl », définit le processus littéraire aux Etats-Unis. Son « projet naît du plaisir, pas de la déception », affirme-t-elle. La littérature raconte un territoire. Elle a un regard sur ses racines africaines dans une société racialisée. Cette Afrique inventée permet difficilement la fabrication du soi à travers l'autre puisque l'autre est nié dans son humanité. Tout n'est pas permis. Dans « Romantiser l'ombre » l'auteure revient sur le concept d'Africanisme américain. Elle caractérise le nouveau monde par la civilisation blanche contre le sauvage – nouvelle nation, nouvelle langue. La nature est incarnée par l'homme blanc, une identité culturelle et un comportement social. Pour cela, Toni Morrison prend comme exemple l'oeuvre d'Edgar A. Poe. Enfin, dans « Troublantes infirmières et la bonté des requins », elle s'appuie sur l'oeuvre d'Hemingway pour souligner son propos concernant la présence noire dans la littérature américaine. Encore aujourd'hui, c'est un pays qui peine à se débarrasser de ses vieux démons et à concevoir une société multiraciale. Une société non raciste peut transmettre une idéologie sociale et politique où la honte et l'intolérance perdraient de leur superbe. Il ne s'agit pas que d'une aventure personnelle ; c'est aussi une ambition littéraire. J'ai beaucoup aimé.
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