"Ne sois pas stupide ! Tu ne voudrais tout de même pas que l'on vive ensemble tous les jours ? Tu voudrais que l'on mange ensemble, que l'on regarde la télé ? Tu n'as pas peur que je finisse par préférer la regarder, justement, cette télé ? Et Barcelone ! Mais qu'est-ce que j'irais foutre à Barcelone avec toi ?!"
Tu es si cruel.
L'amour balisé, conventionnel, te lasse et t'ennuie. Il te fait fuir. Se réveiller à deux, partager les mêmes cintres, un café, tu appelles ça mourir à petit feu. J'aurai tant besoin, pourtant, de ces choses simples, de ces moments tendres, pour te suivre sans remords et sans crainte sur tes chemins obscurs.
Y a t-il de l'amour dans tes yeux, lorsque tu me vois accroupie et chienne, lorsque ma personnalité, mon caractère, mes envies, mes soupirs se mettent au placard pour te plaire, laissant place à ce mécanisme à la fois simple et difficile, pur et indécent : t'obéir ?
C'est vrai que je suis passée maître dans l'art de l'onanisme, maestria de la masturbation, magicienne des vertiges solitaires, j'ai acquis un savoir-faire qui me propulse au septième ciel sur commande, et je m'envoie en l'air mieux que tous mes amants passés...
Face à moi, tu te branles en me regardant droit dans les yeux, c'est à mon tour de crier "tu as intérêt à te retenir ! ", mais c'est trop tard, tu jouis, et ton sperme coule sur mon sexe brûlant et frustré. J'ai envie de pleurer.
Tu me détaches.
Je devrais te gifler !