Première planche, le ton est donné, d'entrée !
Arrive de suite une page (noire) annonçant le premier chapitre avec comme titre :
« Je suis un enfant qui tue les gens. »
. . .
Ok, la suite est donc pour un public averti... ou adulte de demain !
Envie de frissons, et d'une histoire à couper le souffle, poursuivons.
Le récit se déroule dans une petite et sinistre communauté villageoise très isolée. Une route est en bordure, elle mène à la grande ville. Mais ils n'y vont jamais. Et ceux qui en viennent et qui passent par le village, c'est soit qu'ils sont perdus soit qu'ils sont en panne... C'est dire !
Une voix-off va nous accompagner longtemps et nous faire les présentations des habitants du lieu, avant qu'ils ne disparaissent presque un par un. L'endroit serait-il maudit ? Une malédiction serait-elle tombée sur la contrée ? Ou est-ce encore bien pire que cela ? L'effroyable destin que celui d'un gamin diabolique assoiffé de sang va frapper ! Qui va l'arrêter et comment ? Mais surtout pourquoi en sommes nous arrivés là ?... Mystère et boule de gomme ! Rha ha ha haaa...
Certaines scènes m'ont fait penser à Big K, L'appel du Sang de
Ptoma et Duchêne. Attention, ça va saigner... J'en tremble encore !!
Suspens et frissons sont dans le fil de la lecture. le scénario de Gaet's est bien ficelé, certes tout en retraçant le roman de
Jean Luc Luciani. La couleur est dans le ton, le rythme est parfait, la tension est palpable, c'est flippant. Je ne peux pas comparer avec l'adaptation, mais c'est certainement très bien suivi et sans doute retravaillé. Je pense par exemple aux moments où Gaet's sort des codes bédéistes qu'il s'impose. Et ses cases ne sont plus des cases mais des dessins (presque) par des mômes. Planche page 12, puis page 41 et double planche page 68-69. Il donne la parole enfantine et fait ressortir l'inconscient à son dessinateur Jonathan Dunoz. Ambiance !
On se pose toutefois la question sur la frontière du supportable : scène choc. Ainsi que sur la limite entre l'adulte et l'enfant. Qui a raison ? Celui qui se retrouve à suivre les mêmes actes que le gamin, et exprimer ses peurs, ses angoisses, colères et rancoeurs... Comment va t-il réagir face à l'explosion intérieure ?
Et pourtant, l'adage dit qu'il faut finir ce que l'on a commencé. Ce livre tends alors vers une transgression jouissive. Mmmmhhh !
Bref,
Un léger bruit dans le moteur de Gaet's et Jonathan Dunoz chez Physalis ressemble fort à un jeu d'enfant (pour les grands).
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