AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 167 notes
Un village où personne ne s'arrête jamais, « sauf si l'on tombe en panne ». Un village perdu dans une campagne isolée, sauvage, revêche, entouré de marécages hostiles, une terre infertile où rien ne pousse, dont rien jamais ne sort, sauf la mort…

Un gamin qui s'est construit, ou déconstruit, persuadé d'être responsable de la mort de sa mère morte en couches en le mettant au monde. Une vie brisée avant même que d'être arrivée.

Des adultes plus effrayants et répugnants les uns que les autres, entre consanguins et tarés congénitaux. Bienvenue dans la misère morale et sociale la plus noire. Aucun espoir, aucun ressort, sauf la mort…

Un gamin menteur, raciste, manipulateur, fourbe, menteur, un gamin qui a ses propres codes, faussement naïf, un tueur.
"Je suis un enfant qui tue les gens"

Son premier meurtre effectif sera celui de son demi-frère. Il se saisit de sa tête à deux mains et va lui fracasser le crâne à grands coups contre le sol. Il déteste tout le monde, il fallait bien commencer par quelqu'un.

D'autres suivront, beaucoup, des meurtres prémédités pour la plupart, toujours plus violents, toujours plus sanguinolents. Une raison, une explication ? Parfois évidente, parfois moins. Mais y-a-t-il toujours une explication à la haine ?

"Moi, j'ai un peu décidé d'arrêter de tuer, histoire de de ne pas affoler tous les survivants.
J'empoisonne quand même le chat de Mme Frolignac, pour ne pas perdre la main.
Amen."

Un album adapté du roman éponyme de Jean-Luc Luciani, lauréat du Prix SNCF du Polar bande dessinée 2013, à la noirceur totale. Noirceur du sujet, noirceur du graphisme de Jonathan Munoz, on oscille entre des bruns sombres et du bleu nuit, noirceur du milieu dépeint, noirceur du cadre, la nuit, la pluie, la boue, le sang, la mort…

Le malaise et l'horreur sont amplifiés par la narration qui est faite par l'enfant, avec son regard et son langage, ses mots d'enfant. Regard sans concession sur un monde d'adultes ignares et décadents, issus de ces horribles petits villages reculés, vivant en autarcie, comme on en voit parfois dans certains films d'horreur américains.

Et bien sûr, comment ne pas penser à l'excellent roman d'Agota Kristof, le Grand cahier, et à ses deux terribles jumeaux.

Une lecture que je vous conseille un soir de violents orages, dans une maison vide, à la lueur de la flamme vacillante d'une bougie, pour en savourer encore plus la terreur à sa juste valeur…

Un léger bruit dans le moteur, où comment sombrer dans l'horreur, où comment tenter d'échapper à son destin de la pire manière qui soit…


Un grand merci à Babelio et aux Éditions Physalis pour cet aussi effrayant que surprenant coup de (poignard dans le) coeur !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          450
Un hameau, pauvre et rural, au milieu de nulle part. Personne ne s'y arrête sauf si l'on est en panne...
Ma mère est morte à ma naissance. Je déteste mon père et sa nouvelle femme. Je détestais mon demi-frère. Mort « accidentellement » en tombant de la balançoire. du moins, c'est ce que j'ai dit, des larmes dans les yeux et des sanglots dans le corps. Je déteste tous ces gens qui m'entourent: Mme Esplonde, la vieille femme qui pue et qui nous fait l'école; l'épicière qui vend tout trois fois plus cher; le gros et bête Adrien, le fils des paysans; Laurie parce que c'est une fille; la catin qui vit dans la forêt... Je les déteste tous. Et, tous, je les tuerai...

Ne vous fiez pas à son petit sourire ou à sa coupe de cheveux improbable... Ce gamin en culottes courtes à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession est un être ce qu'il y a de plus glacial, mesquin, haineux et sans coeur. Ce petit village où les habitants semblent vivre misérablement cache un véritable tueur en série. Certes, il ne ressemble en rien à l'idée que l'on a du tueur en série mais ses desseins sont les mêmes et son mode opératoire n'a rien à envier aux autres. du curé à la catin, en passant par ses camarades, ils y passeront tous. Gaet's nous emplit d'effroi avec ce scénario, certes improbable, mais tellement jouissif au final. Car, pas un ne semble rattraper l'autre, tous sont détestables. Cet album, aussi étrange qu'effroyable, nous tient en haleine. le dessin de Jonathan Munoz est terriblement efficace: des tronches à faire peur, des décors sordides, des expressions jouissives, des couleurs évidemment sombres.

Faites attention si vous entendez Un léger bruit dans le moteur...
Commenter  J’apprécie          360
Nous sommes ici dans une histoire qui démarre tout de suite très fort et où l'intrigue va crescendo jusqu'à la fin. le héros est un petit garçon qui rêve de tuer tout le monde…
C'est le quotidien d'un lieu paumé à travers les yeux d'un enfant. Une vie où le sordide et le glauque côtoient la tristesse et l'humour noir, très très noir même. On croit à chaque page qu'on vient d'être témoin de choses horribles mais la page suivante nous révèle quelque chose d'encore plus ignoble, à la limite du supportable.
Le personnage est sournois, machiavélique mais en même temps attendrissant avec ses attentes d'enfant.
Les dessins sont tout simplement sublimes, les couleurs étant en totale adéquation avec le thème de la bande dessinée.
C'est véritablement mon coup de coeur BD de l'année.
Commenter  J’apprécie          250
Les amerloques diraient "oh my goood !" Moi je dis "Rhoooooo la vaaaache !!! ".
Ah mais là c'est une BD.... (c'est parti pour les adjectifs) : originale, bizarre, surprenante, flippante, noire, violente, gore, sanglante, cruelle, glauque, terrifiante, dérangeante, captivante,  bref.....vous l'aurez compris, digne d'un film d'horreur.

Le ton est donné d'entrée et pourtant je ne voulais pas y croire. En général, on peut dire d'un enfant qu'il est mignon, attachant, pénible, marrant, grognon, joueur....Ah mais là, vous oubliez tout de suite tout ça.
Le personnage principal de l'histoire, un garçonnet, est horrible. Il le dit lui même dès le 1er chapitre, c'est un enfant qui tue les gens ! Mais en plus, tout est moche, troublant, aussi bien le village paumé que les villageois.
Les dessins m'ont plutôt rebuté au début mais c'est tellement en adéquation avec l'histoire que ça en devient magistral.

Il en faut du courage pour s'aventurer dans ce genre de BD, autant du côté de l'auteur que du lecteur.
Cette histoire n'est pas un coup de coeur, loin de là, mais je ne peux pas non plus dire que je n'ai pas aimé. C'est étrange, je n'ai jamais eu ce ressenti....Je pourrais peut être la qualifier d'ovni ? ou hihoni (HIstoire HOrrible Non Identifiée) ? BDni (BD Non Identifiée) !!! ?
 En fait, je suis tellement bluffée que j'en parlerai lors de ma prochaine réunion BD de ma bibliothèque de quartier.

Commenter  J’apprécie          110
C'est très noir, c'est un histoire d'enfant tueur, vivant dans un hameau perdu et pauvre. Je n'ai pas du tout aimé, parce que cette bande dessinée n'est pour moi n'est qu'un exercice de style absolument pas nécessaire qui propose une fascination (voire carrément une apologie) pour le laid, le glauque, le morbide, la violence et le cruel, sans contrepartie, c'est malsain et rien de plus. Ce genre à toujours besoin d'un contrebalancement, humoristique, social, ou autre pour fonctionner mais ici, le social est trop caricatural, l'aspect folie trop prévisible, bref, je n'y ai rien trouvé.
Commenter  J’apprécie          100
Quelle horrible bd par rapport au thème ! Cela ne donne plus l'envie d'avoir des enfants !

Ici, on nous présente un véritable monstre qui tue sa famille, puis ses amis ainsi que tous les habitants d'un petit village isolé. Cela dénature l'image même de l'innocence de l'enfance. Ne comptez pas sur moi car je ne vais pas encenser cela ! C'est franchement ignoble et à la limite du supportable.

C'est le fruit d'un travail imaginatif un peu dérangé. C'est la reprise d'une oeuvre littéraire sur le thème des enfants tueurs. L'horreur n'est jamais loin. La noirceur est totale. Il faut aimer cela.

A lire de préférence quand vous êtes seul dans un endroit isolé par un soir d'orage. Frissons garantis car vous ne verrez plus jamais les bambins de la même façon.
Commenter  J’apprécie          82
Quand on commence sa vie en tuant sa mère à la naissance, est on condamné à devenir un enfant qui tue les gens ?
Qu'est ce qu'un assassin ? Quand devient on un assassin ? Quand sommes nous considérés comme un assassin ?
Des questions importantes, auxquelles nous ne savons pas répondre si facilement!
Ce qui est important : Est ce le sentiment de responsabilité qui peut nous étreindre lors d'un accident ? Ou est ce, ce que nous renvoie les autres ?
Et après, si on a déjà tué, sommes nous condamnés à reproduire le même scénario ?
Tuer l'autre, parce qu'on ne l'aime pas, parce qu'elle est moche, parce qu'il est différent, parce qu'il a les mains sales, parce que.... Peut être parce qu'on ne nous a rien appris d'autre ?
Peut on se sortir d'un sentiment de culpabilité et affronter la vie comme si de rien était ?
Cette bande dessinée inspirée du roman de Jean Luc Luciani et adaptée avec un scénario de Gaet's nous plonge dans ces questions métaphysiques, et ne nous apporte pas de réponses miracles.
L'illustration de Jonathan Munoz nous fait faire corps avec cette histoire, nous vivons dans ce village au bout du bout du bout....du monde, séparé de la vraie vie, du côté du ciel qui n'en finissait pas de pleurer, le monde où ce sont les enfants qui ont raison...
L'univers graphique est majestueux et imprime aux textes un décor et des couleurs qui rajoute encore à l'intrigue un peu de suspense, d'angoisse et de désespoir.
Merci à Babelio, aux éditions Physalis de m'avoir fait découvrir ce livre, lauréat du prix SNCF bande dessinée 2013.
J'espère garder maintenant un léger bruit dans ma tête pour ne pas oublier ces enfants nés du mauvais côté de la vie, déjà victime en venant au monde.
Commenter  J’apprécie          80
L'histoire d'un enfant qui tue les gens.

Un léger bruit dans le moteur est une totale réussite. En poussant le lecteur en dehors de sa zone de confort, cet album offre une claque de lecture comme on les aime. Inquiétant, glaçant, crépusculaire, voici l'autopsie d'un microcosme, celui d'un village aux adultes toxiques et maltraitants.

Un huis clos nerveux qui nous bascule dans la terreur. L'ambiance est asphyxiante et grinçante. Les couleurs sont sombres et poussiéreuses. L'histoire est sordide mais jamais gratuite.

La violence est en constante opposition : celle des adultes, celle des enfants en réaction à celle des adultes. Cruel, cynique, perturbant parce que parfois drôle. Âpre et féroce, je le répète, une totale réussite !
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
Commenter  J’apprécie          80
C'est surprenant, inquiétant mais surtout captivant.
L'oeuvre se démarque par une ambiance très bien travaillée qui donne toute la profondeur au scénario.
Ce petit garçon met mal à l'aise, mais il arrive à nous capter de bout en bout, cette envie de savoir ce qu'il va faire, jusqu'ou va-t-il aller ?
Sinistrement bon
Commenter  J’apprécie          70
J'évoquais il y a quelques temps l'audace des jeunes éditeurs. 2024 nous a ainsi gratifié de la sortie de Jim Curious... et c'est ici Physalis qui s'y colle. Aucun lien avec l'innovation et la lecture en 3 dimensions cette fois : Un léger bruit dans le moteur est tout simplement une histoire à part... et je pense qu'il fallait un certain cran pour la publier. Jean-Luc Luciani, le père du roman (puisque cet album dessiné est une adaptation), l'explique par ailleurs :
« Un léger bruit dans le moteur a été écrit en 1999 (et publié en septembre 2004 seulement). La base du travail était la suivante : écrire une histoire totalement hors normes, à la limite du publiable. Qui ne reposerait que sur le style de l'écriture. Effectivement une fois le manuscrit terminé, beaucoup de gens l'ont lu, aimé, mais m'ont dit qu'il était impubliable. »

Un léger bruit dans le moteur, c'est l'histoire d'un enfant d'une dizaine d'année dans un petit village. Un enfant pas comme les autres dans un village pas comme les autres...
Le village en question, c'est ce genre de lieu un peu à l'écart de la ville, un peu à l'écart du monde. Finalement, à part le facteur qui vient de temps en temps délivrer le courrier et surtout les pensions permettant à la petite population de vivre dans leur « confortable » misère, il ne s'y passe rien... Enfin, rien d'avouable... parce que du côté de l'inavouable en revanche il y aurait beaucoup à dire : une institutrice décrépie pour une pseudo-école précaire, des familles décomposées-recomposées habituées aux engueulades quotidiennes, des mères folles et des pères incestueux, des noirs méprisés pour leur couleur de peau, une catin et des femmes jalouses des excursions nocturnes de leur mari, un vieux curé qui n'a même plus la force de parler, une épicière-voleuse et son chat balafré, une communauté qui préfère taire ses morts pour préserver leur pension...

Quant au gamin : une sorte de Dexter précoce et haineux qui consigne ses pulsions meurtrières sur un cahier avant le passage à l'acte. Méthodique, froid, implacable, il ne laisse de chance à personne. Pour lui ce village n'est qu'un ramassis d'incapables et il ne peut compter que sur lui pour se débarrasser de toute crasse nauséabonde.
Impubliable ?


La chronique en intégralité sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5233 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..