Il n'y a point de bonheur, sans libérté, ni de liberté sans courage. Périclès
A la cantine, Abdourahim prit l'assiette de saucisson. Il alla s'asseoir en face de son frère et mordit dans une rondelle. Il fit la grimace car il ne trouva pas ça bon.
- Tu te crois malin ? demanda Cali.
- Va chier, répondit Abdourahim. Moi, je suis libre.
Cali regarda le saucisson et ressentit un trouble, presque un malaise.
( p 196)
Wafa pensa à Halimo. Toujours souffrir...Devait-elle aussi se résigner, se sacrifier et se taire éternellement ? Était-ce cela, le destin des femmes?
( p174)
Les traditions pouvaient tuer, elle était bien placée pour le savoir.
- On est françaises, répondit Wafa sèchement.
Pas étrangère, pas africaine, pas nègre, pas black, pas noire. Française! C'était ça, ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de crier à ses parents: je ne vous juge pas, je ne vous en veux pas, mais je ne suis pas comme vous, je suis française.
- OMNIA VINCIT AMOR! L'AMOUR TRIOMPHE DE TOUT!
Wafa ne savait pas encore ce que SDF signifiait: Solitude - Désespoir - Faim. La rue allait vite le lui apprendre.
Pourquoi c'est le combat de Wafa pour sa petite sœur pour ne pas qu'elle subisse à son tour la tradition barbare de l'excision.
C'est un livre pour adolescent qui aborde sobrement ce fait.
Wafa avait misé sur la France. En vain. Ses parents pensaient toujours en Africain. Et le pire c'est que dans un sens, c'était qu'elle ne leur en voulait pas. Ce n'était pas leur faute mais celle de leur éducation.
Son père était un homme bon et elle aimait. Si Nawal n'était pas là, il écouterait son cœur. Il suivrait la loi française plutôt que les droits coutumiers d'un autre âge.
Halimo n'avait rien contre Wafa bien au contraire. Elle lui souhaitait une autre vie que la sienne. Halimo pensait que les mariages entre cousins germains n'étaient pas une bonne chose. Et tant pi si c'était la tradition. Les traditions pouvaient tuer, elle était bien placée pour le savoir