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Critique de isabelleisapure


Il y a généralement beaucoup de poésie et de délicatesse dans la littérature japonaise, c'est probablement la raison pour laquelle j'aime m'y réfugier si souvent.

Mais, cette fois-ci, je suis chez Ryu Murakami, et la douceur, le romantisme, la poésie ne sont pas les qualificatifs les plus appropriés pour son oeuvre.
Ici, tout est sombre, glauque, violent, morbide. Il n'y a ni amour, ni tendresse dans ces lignes et pourtant malgré ça, j'ose à peine le dire, mais j'ai adoré ce livre.

Il s'agit d'une deuxième lecture que j'ai abordée avec une certaine crainte, tant le souvenir que j'en avais était celui d'un livre inoubliable.

Le thème du roman est l'abandon et la construction d'un être humain soumis dès sa plus tendre enfance, à la cruauté la plus atroce.

Kiku et Hashi ont été abandonnés par leurs mères respectives dans des casiers de consigne automatique d'une gare de Tokyo. Tous deux ont connu l'angoisse et la terreur de l'enfermement dans un espace sombre, étroit et étouffant.

Contre toute attente, les deux enfants sont sortis indemnes de leurs prisons et sont adoptés par un couple qui vit sur une île isolée.
Mais la vie de famille ne leur apporte pas la sérénité. Ils continuent à s'attacher à ce qui leur ressemble : maisons en ruine, village abandonné, chiens errants, marginaux de toute sorte.

Kiku découvre qu'il peut canaliser la violence qui l'habite en devenant champion de saut à la perche.
Hashi entame une quête identitaire qui le conduira dans les bas-fonds de Tokyo et fera de lui un célèbre chanteur de rock.

En conclusion, ces bébés, devenus des hommes dans le sang et les larmes ont su me convaincre, s'il en était besoin, que tout être humain se construit dès ses premiers instants sur terre.

Un livre inclassable, violent et beau, sombre et drôle.

Pour la deuxième fois, j'ai adoré !

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