Chers djihadistes...

Nous nous battrons. Nous nous battrons pour tout, pour les mots qui n'ont plus de sens et pour la vie qui va avec. Nous nous battrons pour l'ordre mondial caritatif et les endroits où ça bouge bien. Nous nous battrons pour la vie jeune et les arts alternatifs. Nous lutterons pour nos tour-opérateurs, pour nos compagnies aériennes, pour nos chaînes hôtelières, pour nos prestataires de service, pour nos pages Web et pour nos forfaits à prix coûtant.

Vous apprendrez les infinis délices de la repentance, qui est un nom sublime pour désigner et encourager la destruction de tout le passé.

Vous éclairez vos lanternes avec nos vessies

L'identification de toute tendance régressive à la modernité est une de nos plus belles réussites.

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De sorte que notre obscénité, visible en effet, n'est que publicitaire, et que notre dévergondage n'est que de surface ; et que là encore, vous [les djihadistes à qui l'opuscule s'adresse] surestimez grandement le contenu de ce qui est montré.
Vous en éprouvez un échauffement qui vous passera au fur et à mesure que vous vous alignerez sur nos positions. Ce sont les meilleures puisque, de la vie sexuelle, il ne reste que les [images] ; ainsi qu'une "guerre des sexes" sans cesse et savamment envenimée, et qui est principalement une guerre d'usure menée contre la division du masculin et du féminin. Nous avons entrepris, d'ailleurs, de domestiquer la planète dans le but de lui apprendre à se débarrasser de l'ancien fardeau de la libido (et nous appelons cette opération "dépassement des dominations sexuées"). L'aventure est hardie et elle peut prêter à confusion parce qu'elle semble au contraire emprunter les voies d'une débauche sans fin, mais il s'agit bien d'éliminer celle-ci, au bout du compte, comme il s'agit d'effacer toute altérité, et de convertir les provinces de la Terre à notre positivité sans autre et sans échappatoire.

pp. 24-25