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EAN : 9782251443935
1824 pages
Les Belles Lettres (14/09/2010)
4.24/5   36 notes
Résumé :
Pour la première fois, Les Belles Lettres publient donc, en un seul volume, sept des plus grands textes de Philippe Muray (L’Empire du bien, les deux tomes d’Après l’histoire et les quatre Exorcismes spirituels), afin de permettre au lecteur de saisir toute la puissance de sa vision, mais aussi de goûter à tout le brio de son style. Car si Philippe Muray porte un regard désespéré sur le monde, son désespoir n’est ni triste ni ennuyeux. On s’amuse beaucoup en compagn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je crois à présent que nul aujourd'hui ne saurait se prétendre intéressé de philosophie sans avoir lu Philippe Muray. Il n'y a pourtant, à mon sens, guère de références en la matière, et j'ai longtemps pensé que Nietzsche était le dernier des philosophes tant ceux qui sont venus après lui ont longtemps ergoté sur des concepts abstraits et inappréciables qu'ils ont utilisés pour asseoir leur position de penseurs jusqu'à l'alambiqué, ou bien ils ont préféré commettre d'idiotes platitudes notamment politisées afin de se rendre engagés et humanistes, c'est-à-dire désespérément et racoleusement contemporains.
Entre les deux, il y a l'étude du monde et des hommes réels, et la recherche de la vérité. Muray s'est fait, semble-t-il, une spécialité de comprendre l'époque où il a vécu, et un peu plus finement qu'en dissertant de généralités sur « l'ère de la consommation ». Il a disséqué l'état de nos modernes, notamment à travers des anecdotes représentatives – faits sociaux, paroles politiques, préoccupations médiatiques, centres d'intérêt des gens – et il en a inféré… ce qu'on prétendra parfois que j'ai recopié de lui sans jamais l'avoir lu auparavant ! Rarement, en effet, aurais-je rencontré entre ma pensée et celle d'un de mes contemporains autant de similitudes confondantes, autant de correspondances troublantes, autant d'une même assomption d'audace et de style à dénoncer vertement les vérités les moins flatteuses de notre société.
Muray considère que l'homme est devenu si distinct de toutes formes humaines qui l'ont précédé qu'il lui faut une appellation nouvelle, de façon à traduire une nature inédite qui rend même tout auteur passé absolument impropre à dépeindre la réalité psychologique de notre époque, et celle qu'il choisit est : « Homo festivus ». L'homme vit à un temps de festivités non seulement perpétuelles mais continues et dont il est devenu impossible de distinguer nettement chacune des représentations, une festivité unique et insensible en somme et qu'il faut concevoir comme un bain d'imprégnation tel qu'on n'est presque incapable de recul pour comprendre sa folie. Puisque notre époque, sur bien des aspects, ne contient plus d'événements notables, et en particulier de véritables conflits séparés d'une conception unanime du Bien, Muray la nomme : « Après-Histoire » : c'est l'époque où aucun événement réel ne vient plus perturber le quidam, raison pour laquelle il lui faut s'en fabriquer artificiellement pour qu'il se sente un rôle et une individualité respectable. On lui crée des oppositions de pacotille où il se plaît à s'engouffrer aveuglément, et, dans l'ensemble, dans sa joie bonasse, entre deux célébrations de n'importe quoi où il s'oublie, il se croit exister dans des revendications mièvres et au sein d'une société qui tâche toujours à nier, à niveler, à lénifier et à édulcorer toute négativité qu'elle considère comme une infraction au code général de bonne conduite, afin que personne ne puisse se sentir dépourvu de sens critique. Une onde d'appartenance moutonnière, avec son langage spécifique et enthousiaste, inonde des foules satisfaites qui ne demandent qu'à jouir de leur bêtise, jouir et encore jouir ; et ce monde mérite d'être appelé : « Cordicopolis », la Cité du Coeur, la seule valeur qui ne soit pas autorisée à être réexaminée, « parc d'abstraction » où il convient surtout de réformer la réalité pour en proposer une vision surtout pas concrète ni vraie, mais rassurante et idéale, pleine d'impressions de supériorité et de merveilleuse nécessité belle et bonne.
Et de suite en suite, Muray constate – c'est-à-dire que pour l'idiot il « dénonce », mais l'auteur se défend d'écrire un pamphlet, car il se contente de décrire l'état de son environnement réel c'est-à-dire tel que la société aurait honte de se voir – tout ce qui entrave le développement de l'esprit humain, cette décadence de nos moeurs où des lobbys de vertus s'arrogent la vérité, où des détails politiques dérisoires servent de prétextes à de pseudo-débats enferrés et insignifiants, où les médias définissent furieusement les moeurs en sélectionnant les sujets les plus futiles et les plus propres à annihiler l'impression d'absence de pensée des foules, où tout le subversif est un faux ostensible en ce que tout Bien ne s'attaque plus qu'à d'autres formes du même Bien, où le débat n'est qu'un prétexte à produire une opposition de pacotille qui ne sert qu'à légitimer la poursuite d'une soi-disant « lutte », où le culte de la fête a son langage puéril et halluciné bâti pour altérer l'esprit critique, où une heureuse animalité aspirant surtout à la protection remplace les vrais individus d'autrefois dont le propre était de nier le donné, d'exprimer de l'opposition, d'indiquer des alternatives nouvelles, pour avancer radicalement et sans feinte. Une sorte de catéchisme euphorique et maternifiant, mais garni comme avec des piques de défenses et d'interdictions de toutes sortes, bardé de lois toujours plus nombreuses, de brutaux impératifs de transparence, de désirs pénalistes de proscrire le langage du recul et du doute, et tâchant surtout à tout prix à entraver l'esprit de distinction c'est-à-dire le fond même de l'intelligence qu'on nomme généralement « discrimination », ne tolère plus qu'une chose : l'avènement de la fête et du Progrès, c'est-à-dire du Dieu inévitable qui fait tout plier et contre lequel il serait vain et déplacé d'essayer de lutter. L'irrémédiable est la religion contemporaine : « Cela sera, donc il faut souhaiter aussi que cela soit pour ne pas aller “à rebours” du temps, pour ne pas être “rétrograde” et “grincheux” » – un effarant délire de positivité inarrêtable s'est emparé des gens. Il faut une fusion suave des idéologies en une même parole « infanthéiste » de conte de fées, et plus d'individus – chez Muray, l'individu est une espèce en voie de disparition, c'est presque sans espoir. Et tout pour de pareils sujets contents doit se mêler en une symphonie bruyante et abrutissante, il faut oublier toutes les altérités « blessantes », s'abolir dans une unité aussi rassurante qu'inféconde, ignorer qu'un homme n'est pas une femme, que la techno n'est pas de la musique, que la sexualité n'est pas de l'amour, que les livres actuels ne sont pas de la littérature. Et dans cette société de bonheur où étrangement le rire, le rire vrai, moqueur, dur et excluant, a disparu, le risque est aussi proscrit, ainsi que toute réflexion essentielle sur la mort et sur l'art. Une doucereuse pente de facilité, mâtinée de périls artificiels et de scandales fabriqués pour l'image de soi et pour l'excuse, façonne la vie quotidienne d'une société qui, sûre de sa morale et de son droit, voit la pensée, c'est-à-dire la contradiction, comme un danger et non comme un profit – d'où la nécessité de faire disparaître jusqu'à l'impression de la réalité autrement dit de la controverse et de la fête, en prenant possession de ces domaines au point que tout deviendra une controverse et une fête omniprésentes dont nul ne saura s'extraire et ainsi se détacher pour constater enfin que les débats sont mutilés et la fête au fond extrêmement cynique et inquiétante.
Cet apparent cynisme de Muray qu'on lui a bêtement reproché comme une marque de rancune, prétend s'opposer en vérité à un nihilisme souterrain dont la définition réelle ne se situerait pas du tout, comme on croit, à abîmer de mots péjoratifs et relatifs la réalité de notre monde, mais au contraire à habiller nos déficiences d'une décoration flatteuse et de mener l'Homme à ce fragment inconscient et grégaire qu'il est devenu et qu'on est censé considérer automatiquement un progrès parce qu'on n'imagine pas même d'autre issue – la dénonciation d'une telle réalité est alors précisément de l'anti-nihilisme : un engagement philosophique en faveur d'un vrai progrès possible, d'un progrès enfin de bon aloi qui ne ressemble plus à cette fatalité abrutissante qu'on parvient à nous faire appeler de nos voeux. Or, pour conduire cette dénonciation, il n'existe rien de mieux, selon Muray, que le roman, en ce que cet art, dès lors qu'il s'éloigne des fausses réalisations ne consistant qu'à accompagner notre société en portant le fonds de sa moralité – y compris sa pseudo-moralité d'insolence et de subversion –, porte un regard critique sur l'homme contemporain, à la manière De Balzac dont Muray est un admirateur fervent. Muray, s'il incarne une foi et une seule, entretient la croyance dans la réalisation d'un vrai roman de notre époque, drôle, satirique, léger de détachement et profond de vérité, roman qui n'aurait même pas besoin de grossir les traits de notre modernité qui est déjà une caricature et une invraisemblance – roman pourtant qui, à mon sens, n'est guère advenu, et c'est peut-être le défaut de prédiction de l'essayiste : il aurait oublié que pour qu'un livre existe, il lui faut encore l'aval d'un éditeur, et un tel homme n'accepte de publier que les louanges de notre monde parce que c'est ce que ses habitants veulent entendre dire d'eux-mêmes, à savoir qu'ils ont raison de ne pas se soucier de leur médiocrité, d'ignorer même qu'elle est et par conséquent qui ils sont. de sorte que tout ce qu'on lit aujourd'hui, à l'instar des auteurs que Muray dénonce comme des niais racoleurs et comme des « graphomanes », ne porte toujours que des combats éventés et poisseux en faveur du « développement personnel » et des « droits de l'individu », et qu'aucune littérature assez diffusée ne déclare les batailles nécessaires en faveur de l'être supérieur et de l'esprit critique. Tant pis. Je ne désespère pas que la guerre soit perdue : l'autoédition y pourra peut-être quelque chose, du moins dès lors qu'un lecteur émergera de cette sale masse de lisants qui aiment surtout à s'endormir sur des bouquins parfumés à la rose bonbon et qui dégoulinent de bisous réconfortants.
Savoir prendre ainsi la mesure de la psychologie essentielle de son temps et la traduire exactement en une prose stylisée, férocement drôle et en cela solitaire, superbement référencée (Muray m'a ébloui tout d'abord par son génie des citations), à la fois intellectuelle et colorée : voilà qui vaut assez pour qu'on ne se plaigne pas trop : des jeux spirituels par lesquels l'auteur aime à faire son « mauvais plaisant », de ses transitions quelquefois un peu forcées, de son mode de communication où l'on devine du défoulement jubilatoire, de ses leitmotivs conceptuels, de ses quelques analyses argutieuses, épuisantes et inessentielles où se délaient des idées qu'une manière concise rendrait plus efficaces hors de certaines énumérations compulsives. Il suffit d'affirmer résolument et avec justice que Philippe Muray est un talent de notre siècle, c'est-à-dire l'un des derniers à avoir osé – autant dire : à avoir pu sans encourir de poursuites – fustiger notre époque avec les ressources de l'esprit et surtout d'un spectaculaire sens du détachement par lequel il a su comparer les siècles et s'approprier la mentalité des âges pour entendre les particularités du nôtre. Sa grandeur se situe à être – et c'est décidément, je m'en suis aperçu, le terreau de tous ceux qui pensent loin – à la fois un généalogiste et un philologue, ce que prouvent sans conteste ses critiques littéraires et artistiques d'une minutieuse pertinence, et ce que démontre sa volonté inlassable de fixer par affinements successifs les caractéristiques (d'une oeuvre, d'un être, d'une société) en-dehors de toutes causalités proposées par la tradition comme autant de facilités mensongères et valorisantes. Il faut une intégrité inébranlable pour exprimer son mépris argumenté des unanimes idoles, des Victor Hugo et autres Émile Zola, et c'est à quoi doit tendre quiconque refuse les influences ordinaires et se détache des valeurs toutes faites, des préjugés transmis : à cette condition seulement on peut voir la vérité au lieu de la réalité figée des pantins inculqués dont le regard inconsciemment biaisé finit par remplacer le vrai.
Quant à lire, comme je l'ai fait, d'une traite et durant deux mois les 1800 pages d'Essais de Muray, cela laisse une impression de saisissement qui est d'un intérêt unique quoique parfois impatientant : on y retourne obstinément comme à un classique qu'on explore à fond, on suit ses digressions et ses envolées d'humeur peu à peu familières, on parvient à l'anticiper comme un ami qu'on connaît bien et qui ne nous surprend plus toujours – et le papier à cigarette qu'on saisit souvent avec difficulté égrène interminablement ce temps passé en bonne compagnie, immuable et malicieuse. C'est un sentiment tendre d'être tour à tour complice et disciple d'un homme qui a su trouver un ton savoureux et de proximité, ni inaccessible ni austère, et enfin respectueux de ce que devrait être l'intelligence normale, sans les complaisances ordinaires – c'est-à-dire intempestif. « Intempestif » est, je crois, le plus grand compliment qu'on puisse adresser à quelqu'un de nos jours ; c'est le début d'un gage d'humanité au sens d'individualité : l'insistance à se moquer des modes et des morales constitue toujours une forme extrêmement satisfaisante de progrès, quoique dans une acception très inactuelle du terme. C'est peut-être, en vérité, ce qui caractérise le génie ainsi que toutes formes de supériorité – mais je sais comme notre époque, tant obsédée d'égalité maladive, ne prendra pas ce mot de « supériorité » avec hospitalité ou faveur, décriant par automatisme tout ce qui prétend s'élever au-dessus des autres, tout ce qui a une valeur tangible et non pas purement générale et supposée, universellement octroyée. Voilà précisément pourquoi le gros de notre époque, autrement dit le quidam courant, ne lira Muray qu'avec aigreur et l'invective à l'esprit (je veux dire bien sûr « à la tête » ou « sur le bout des lèvres »), ou plus vraisemblablement ne le lira pas du tout, en ce que toute marque de grandeur lui paraît toujours antidémocratique et vicieuse, et parce qu'il garde sur le coeur tout ce qui l'humilie en comparaison et ramène sa conscience à ce qu'il est et ne voudrait plus considérer, raison pour laquelle il continue, depuis Muray et bien avant, à préférer les romans « sympathiques » et toutes les démonstrations faciles et récréatives de cette Culture pour benêts qui bestsellerise désastreusement tous les ans. Ici, chez nous, le propre d'un artiste véritable, c'est de ne pas pouvoir se vendre, parce qu'il lui faudrait des individus, véritables comme lui, pour le goûter et pour l'acheter.
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Titre de la critique : Rappel produit : listeria monocytogènes littéraires.

Je pense que Philippe Muray peut être un danger mortel pour une personne naïve , jeune ou influençable ; ou simplement une personne gentille et innocente ,ou profondément bonne et en quête d'idéal , que ce soit religieux moral ou esthétique , et que Muray dans ses bouquins va déprimer à mort et lui polluer la tête comme une mouche qui ponds des oeufs. C'est un écrivain sale. Et il tourne en ronds.
Au début j'ai aimé , j'ai ri , beaucoup même , mais je n'avais rien lu avant , étais naif et ne connaissais rien à rien.
Puis j'ai lu.
Et en repensant à tout ce temps perdu avec ce naze j'ai eu honte de mon inculture, et même de ma naïveté.
Muray essaye de faire croire qu'il n'y a plus d'espoir dans notre poste modernité déprimante , il écrase tout horizon transcendantal pour le lecteur.
C'était un type qui condamnait la " poésie " comme une niaiserie bien-pensante ; le bateau ivre et Verlaine le dépassent pourtant de mille cieux et pour l'éternité....
Il était une sorte de " bourriquet " de ouini l'ourson qui s'asseyait avec son gros cul sur le visage de son lecteur dans le but de l'étouffer. Parfois même pour le rabaisser il lui pétait et chiait dessus ; encore une fois en lui rabaissant l'horizon infini à l'espace confiné d'un dé à coudre.
Il était beauf et écrivait des brigades mondaines.

Marc Edouard Nabe est allé beaucoup plus loin que lui , en beaucoup mieux, dans nombre de ses livres.
Nietzsche aussi est allé beaucoup plus loin que lui ; et en répondant point par point à son nihilisme. Je pique du nez en repensant à ses thèses débiles.
Il avait échoué à écrire un véritable roman , car il avait une absence totale d'empathie , de complexité , de finesse , de raffinement, bref il avait une cataracte du monde sensible.

Comment j'ai pu perdre mon temps avec ce raté des années 90 , 2000 ?
Un début d'explication se trouve chez la presse de droite comme de gauche qui l'a vendu comme un produit de luxe extraordinaire , il avait écrit un seul bon poème , Tombeau pour une touriste innocente , et peut " être ce que j'aime " , je crois c'est ça , dont j'avais à l'époque beaucoup aimé la musique qu'en avait faite Bertrand Louis ainsi que le clip qui l'accompagnait sur you tube , car ça me semblait anarchiste  (il ne l'était pas du tout en fait ) ; en plus tout ce qui n'est pas lui , dans ses livres, ou qui peut s'opposer à lui en existant tout simplement, est tartufferie posture et " bien pensence " post-humaine de mauvaise foi de l'homo festivus... bla ! Bla ! Bla ! Bla !
Beurk ! Marre ! Insupportable !

Tombeau pour une touriste innocente  dont la thèse de fin est débile et abjecte voir même dans son simplisme sur l'arabe terroriste , complêtement raciste, 

" qui la viola deux fois / puis la décapita "

honnêtement ça n'a pas de sens logique en dehors du cliché raciste sur les barbus fantatiques :  Marc Edouard Nabe pourrait très bien en parler de lui ; sur le cynisme de l'abruti qui se croit malin et fin alors qu'il dit n'importe quoi ; il en parle d'ailleurs Nabe dans son livre  sur le complotisme Les Porcs  , à propos d'un autre raseur notoire Jean Baudrillard ; d'ailleurs ils se plaisaient tous les deux l'un l'autre.

Baudrillard disait que le réel c'était des morceaux déchiquetés qui flottaient dans une matrice , il suffit d'aller à la campagne profonde en France ou en Angleterre , et observer une nature non impactée par le monde moderne , pour tout de suite voir la beauté de la nature et la débilité scandaleuse de ce genre de thèses débiles , fausses , et pseudo-provoc alors qu'elles ne sont que mensongères et dégeulasses et dites par des faussaires  aussi lénifiants , que menteurs et emmerdants.

Si Muray est injustement connu aujourd'hui c'est parce-que Fabrice Luchini à intégré ses poèmes à son spectacle et que j'avais vu Luchini en parler et ça m'avait plu.
Mais c'est surtout Élisabeth Levy qui a lancé son grand ami Muray ( son plan cul ? ) sur le marché médiatique et dans presse ( c'est pareil ) comme du boeuf avarié...
Si vous aimez Muray , je vous en supplie ,  il en va de votre santé mentale , faites comme moi ,  lisez beaucoup, lisez varié et surtout comparez après.
Du genre Céline , Octave Mirbeau , Artaud , Jules Verne , Peguy , Bernanos : si vous n'êtes toujours pas convaincu , recommencez.
Mais pitié réveillez vous , muray n'est pas un écrivain important.
C'était un cloporte de la droite réactionnaire la plus beauf et vulgaire et un vrai salaud....
Qu'il retourne dans l'oubli ou il aurait toujours dû rester.
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2 ans aprèsl'avoir lu , je retiens de ce gros pavé, dense , foisonnant , novateur , décapant ceci: " et au delà de toute chose en percevoir la fin "...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À quoi bon méditer sur l’état actuel du roman si on n’a pas en tête l’univers précis, le monde concret, la situation générale dont il est le contemporain ? Si on n’a pas dans l’oreille, pour commencer, le bruit de fond du grand vent ramollissant qui souffle sur nous, un vent chargé de bonté, de bienfaits, de charité sirupeuse et d’humanité, une tornade perpétuelle d’encouragements à la compassion affichée, au simplisme, à l’infantilisme, à la solidarité de surface, aux vœux creux et pieux ?
Comment penser au roman, à cet art de la circonspection, de la méfiance, du doute, de la liberté, de la critique en acte et de la révélation des coulisses de tout, sans avoir dans l’esprit, comme une collection de marionnettes, plus ou moins effroyables, drôles, terrorisantes, toutes les figures modernes de la vigilance rancuneuse, de l’éthique chafouine et sourcilleuse, de la bonne conscience sans frontières, de la culture canonisée, de l’effusion, de l’indignation de pacotille et de la dénonciation sans risque ? Sans savoir de quoi bouillonne notre époque. Toutes ces larmes de crocodile. Toute cette disparition organisée des moindres antagonismes. Cet effacement des ultimes différences (confusion des sexes, des générations, de la réalité et de l’imaginaire, de l’original et de la copie). Cet angélisme philosophique. Cette prolifération de lois ridicules et persécutrices. Cette incitation à l’assoupissement dans la joie résignée. Cet écoulement terreux de la vie quotidienne asphyxiée de festivités. Cette propagande pour la Communication féerique et transfrontières qui rapproche les peuples et diffuse la démocratie sur toute la planète. Ce zèle purificateur des « derniers hommes » comme les appelait Nietzsche (depuis dix ans, on réécrit les vies d’artistes ou d’écrivains dans l’optique de leur jugement ou de leur décontamination : Picasso, Miller, Heidegger, Hemingway sont déjà passé à l’autoclave, les autres suivront, nous débarquerons tous sans miasmes, sans péchés rétroactifs, sans mauvaises pensées déplacées, au grand banquet de spectres de l’an 2000). Ces bouffées délirantes (téléthon, sidathon, etc.) devenues méthode unique de gouvernement. Ce partage euphorique des dépouilles qu’on nomme patrimoine (Matisse, Shakespeare ou Baudelaire sont des choses qui ne doivent plus avoir de sens qu’à condition d’être distribuées, loties, offertes à tous). Cette résorption patiente, minutieuse, du moindre résidu de « négativité » (désobéissance, souveraineté, désaccord, non-solidarité). Cette noyade de toute dissension et de toute dysharmonie sous le pathos, l’emphase, l’enflure, l’émotion affectée, la pompe inconsistante et tartuffière. Ce réaménagement morne du territoire. Cette occupation sans fin, par les images, par les loisirs, par la culture, par les fêtes, de la libido désormais sans emploi des masses.
Pour arranger la situation, ajoutons que jamais la littérature, région parmi d’autres du mouroir touristique appelé culture, n’a été plus encouragée, caressée sous toutes les coutures, comme l’espèce en voie de disparition qu’elle est. C’est joli, c’est inoffensif, c’est décoratif la littérature. Ça ne fait de mal à personne. Ce n’est qu’une couleur au milieu des autres sur la riche palette de l’approbation du monde tel qu’on le voit en train de se reformater. C’est un site à visiter si on n’a rien de mieux à faire.
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D'expulsions en destructions, de rénovations en réhabilitations, il n'y a pas que la ville qui a changé de visage ; les habitants aussi. On s'est vainement indigné naguère que son ancienne population en ait été chassée, que les meilleurs des êtres qui aient jamais été, les ivrognes des bistrots et toutes les autres catégories de perdants à la clope pendante aient disparu : c'est qu'ils étaient humainement et intellectuellement surqualifiés. Jamais on n'aurait pu leur faire gober la farce du droit à la réappropriation de la cité.
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Il est néanmoins permis de supposer qu'être malade de cette époque si heureuse est un signe de santé. Que c'est la bonne santé par excellence.
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Philipe Muray n'a pas eu droit de son vivant à l'attention que son talent aurait justifiée. Mais un comédien a contribué à le venger. Savez-vous de qui il s'agit ?
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