Les Cloches jumelles

Les cloches jumelles ont été fondues et offertes à l'église de Butangen par Eirik Hekne lorsque ses filles, siamoises, sont décédées.
Plusieurs décennies plus tard, en 1880, Astrid est une jeune femme descendante de cette famille et rêve d'évasion. Dans ce coin reculé de Norvège, au bord d'un lac, sur un versant de montagne soumis aux éléments, la vie est rude.

Jusqu'au jour où le nouveau pasteur décide que l'église est devenue obsolète. Les tractations s'opèrent en secrets et Schonauer, un jeune architecte allemand ambitieux est chargé d'une mission : démonter l'église de Butangen et la ramener à Dresde.
Qu'a-t-elle de si particulier cette église ? Elle est en bois debout et est une splendeur architecturale.

Sauf que ce n'est pas si facile de répondre aux appels de la modernité. le Pasteur va se heurter au paganisme des villageois. Quant à Astrid, elle n'envisage pas que les cloches jumelles quittent leur territoire. Elles sont un phare pour les habitants. A tel point qu'il leur arrive parfois de sonner sans aide humaine et elles annoncent alors des événements marquants
Elle tentera de dissuader ces deux hommes et les relations vont évoluer, se tisser, se détendre, devenir tragiques ou apaisées...

J'avais gardé ce roman bien au chaud afin de revivre mon voyage en Norvège quelques semaines après. Et j'ai bien fait.
L'auteur nous entraîne dans une saga familiale avec pour toile de fond les contes et croyances scandinaves qui me fascinent.
Je n'ai eu aucun mal à être happée par l'ambiance du récit. Les éléments sont partie intégrante de la vie des pays aux climats extrêmes où tout est pensé pour s'adapter. Ou au moins essayer...
Les églises en bois debout sont des merveilles et leurs déplacements ont réellement existé. Soit pour les préserver, soit pour les exposer. Il en reste encore quelques unes en Norvège et elles sont l'exemple criant des concessions obligatoires qu'a dû faire la religion chrétienne pour s'implanter sur ces territoires totalement imprégnés de légendes.
Une totale réussite.

À chaque fois que je fais un voyage,je cherche un livre correspondant au pays pour être complètement dans l'ambiance.
Cette fois-ci je suis partie dans le Nord de la Norvège pour voir les aurores boréales et mon agence m'a recommandé la lecture de ce livre.
J'ai adoré !!ce mélange entre conte,légendes et réalité m'a vraiment enchanté.Et la description du grand froid,des lacs gelés correspondaient parfaitement avec mon expérience chaque jour dans ce pays rude avec peu d'heures de jour.
J'ai dévoré ce livre et m'apprête à lire d'autres livres de cet auteur

C'est ma soeur qui m'a prêté ce roman et ce livre m'a procuré un grand plaisir de lecture. Cela fait longtemps que je ne suis pas partie grâce à un livre, dans une région lointaine, si hostile et dans le passé. Connaissez vous les églises que les français appelle « église au bois debout » ou « starkike » en danois ou « Starkyrkje » en norvégien ?
Lars Mytting décrit avec une grande minutie, la construction de ces églises aux environs du XI° siècle et leur sort à la fin du XIX° siècle. Elles ont failli complètement disparaître car elles étaient sombres et pas assez grandes pour accueillir les nombreux fidèles. Mais surtout ce qui ne se disait qu'à demi-mot, c'est qu'elles avaient été construites au début de la christianisation de la Norvège. Les habitants avaient fait un mélange des forces qu'ils imploraient traditionnellement, les dieux qui les avaient toujours protégés et ce nouveau venu le Christ. C'est pourquoi ses églises sont décorés de serpents monstrueux et de dragons crachant du feu.

Son roman est consacré à une de ces église, un jeune pasteur énergique a le projet de la vendre aux Allemands qui veulent la reconstruire à Dresde. L'architecte allemand qui vient dessiner cette église tombera sous le charme de cette incroyable exploit des bâtisseurs du Moyen-âge et ne sera pas insensible à celui de la jeune Astrid… L'église de la paroisse de Butagen, endroit très isolé de la Norvège, a de plus un charme particulier, liée à une histoire tragique : lors de sa construction, des soeurs siamoises reliées par le bassin ont vécu dans ce village, tout le monde les aimait et à leur mort, leur père désespéré fera fondre deux cloches (d'où le titre du roman) en y ajoutant tout l'argent de la maison, ce qui leur conférera un son très particulier.

Les descendants de cette histoire habitent toujours le village et dans la ferme des Hekne, en 1880, les gens ne sont pas riches mais sont considérés dans le village. La jeune Astrid, la jeune fille de la ferme, mettra toutes ses forces et son intelligence dans la bataille pour garder son église ou au moins les deux cloches. C'est une période très pauvre pour la Norvège et l'hiver tout le monde, est à la limite de la survie, on assistera à la mort de froid d'une vieille femme lors de la messe du nouvel an. Une messe trop longue du jeune pasteur, ce qui le confortera dans son idée qu'il faut démolir cette bâtisse et construire une église plus confortable. le froid et la faim sont le quotidien des villageois et les idées nouvelles du pasteur ne sont pas les bienvenues, même si c'est pour leur « bien ». Il souhaite que chaque paroissien puisse être enterré, en ayant le droit à une messe, mais que faire des cadavres quand on ne peut pas creuser la terre. Il lutte aussi contre les superstitions mais contre le malheur qui s'abat si souvent sur eux les Norvégiens préfèrent se protéger avec les deux croyances celle de la religion chrétienne et celle des dieux de leurs ancêtres. Tout le roman nous permet de découvrir les moeurs des Norvégiens de cette contrée à la fin du XIX° siècle. C'est passionnant et même si leur vie est dure le roman ne tombe pas dans la tristesse, c'est une lecture qui curieusement reste gaie alors que la réalité est sombre et souvent tragique

Astrid sera aimée par les deux hommes apportant (peut-être) le progrès : le pasteur et l'architecte allemand. Évidemment, ce ne sera pas sans conséquence sur son destin.

Le personnage principal de ce roman reste cette église qui doit être déplacée à Dresde en Allemagne. Je ne sais pas si c'est historique, mais ce que j'ai pensé tout au long de cette lecture, c'est que je regrettais qu'aucun écrivain français, ayant le talent de conteur et d'historien de Lars Mytting , ne se soit penché sur ce qui s'est passé à la même époque en Bretagne : combien de petites églises romanes ont été complètement démolies pour laisser place à de grandes églises triomphantes qui sont complètement vides aujourd'hui. Les rares chapelles anciennes qui ont résisté au renouveau de la foi, après la révolution française, sont si jolies et attirent les touristes contrairement à ces énormes bâtissent sans aucun charme .

Un excellent roman dont j'ai recopié tant de passages pour essayer de ne pas oublier cette lecture qui m'a enchantée, et j'espère que vous apprécierez l'humour particulier de cet auteur.



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Magnifique conte nordique qui prend racine à Butengen, village montagnard de la Norvège. Les personnages principaux sont : une église en bois debout, ses cloches coulées de bronze et d'argent et Astrid Hekne. Celle-ci est une valeureuse descendante de la famille Hekne, qui a contribué à la fabrication des deux cloches et qui va devoir faire un choix entre deux prétendants. Je sais que ce prélude n'est pas très bavard, je pourrais vous parler des siamoises, d'un prêtre plutôt moderne et arriviste, d'un jeune chercheur étudiant allemand et surtout de la relation fusionnelle du froid et de la glace, acteurs prédominants du récit. J'ai beaucoup apprécié cette lecture lente qui s'étend sur plusieurs générations. La prose est impeccable et chaque page est convoitée, au même titre que le fût l'église et la belle Astrid. Superbe roman que je recommande fortement.

Un livre exceptionnel ! dès la première page, l'auteur nous plonge dans un autre monde où survivre tient du prodige. Les croyances, l'art, la mémoire, autant de fils entrelacés dans ce roman de toute beauté ! Astrid, jeune femme intelligente et rebelle, à l'écoute les vieilles légendes mais aussi avide de nouveauté est particulièrement touchante.

Une histoire magnifique. Un roman palpitant sur une histoire originale. Au décès de soeurs siamoises qui fabriquaient des tapisseries extraordinaires au XIIe siècle, leur père, inconsolable, a investi toute la fortune familiale dans la fabrication de deux cloches jumelles installées dans l'église en bois du village. Au XIXe siècle, un pasteur moderne souhaite rénover le culte et le bâtiment ancien dans lequel les paroissiens meurent littéralement de froid. La lointaine descendante des soeurs siamoises, Astrid, n'est pas insensible au charme du pasteur, et réciproquement. Mais ne va pas accepter qu'un architecte allemand, charmant également, au demeurant, projette de démonter l'église pour l'installer en Allemagne. de ce fait artistique et de ce triangle amoureux part une histoire sur 3 volumes. La fin des cloches jumelles m'a donné très envie de lire la suite. C'est un ouvrage bien écrit et très romanesque, ce qui est rare. On découvre notamment une scène d'amour autour d'un dictionnaire germano-norvégien assez extraordinaire. Une excellente lecture.

Quelle est belle cette couverture mettant en avant un trésor de l'histoire norvégienne… une église en bois debout.
Et ce trésor d'architecture, renferme un autre trésor … des cloches jumelles témoignages de l'existence de deux soeurs siamoises … Halfrid et Gunhild.

C'était juste hier, quand … « Les temps nouveaux faisaient lentement leur chemin. Butangen était en retard de vingt ans sur les bourgs avoisinants, eux-mêmes en retard de trente sur les villes de Norvège, laquelle marchait cinquante ans en arrière sur les traces du reste de l'Europe » …
Dans ce temps là… « La vie d'ici se passait dans le périmètre des enclos, au fil de la paisible et régulière valse des saisons. Chaque ferme était un royaume où l'on se suffisait à soi-même, et les versants de la vallée se dressaient comme des murs d'enceinte face au monde extérieur » …
Un livre où on apprend que le brun violacé du caput mortuum est extrait de crânes humains, que le jaune indien est fabriqué à partir d'urine de vaches nourries avec des feuilles de manguier.

Voilà où nous plonge ce livre, à la fois conte et roman d'aventures mais surtout un grand roman d'amour d'un homme pour son pays et la région où sont ses racines.
Une très belle saga dédiée à la mère de l'auteur pour que jamais on ne puisse oublier d'où on vient.
J'ai aimé l'écriture qui nous envoûte et nous invite à vivre au jour le jour avec Astrid.

Bienvenue dans la campagne norvégienne du XIXe siècle. Il y fait froid, on y vit, on y meurt, parfois on y prie dans une magnifique église en bois debout dont on ne remarque plus ni la beauté, ni le son si particulier des cloches... Au coeur de ce tableau, il y a Astrid, jeune fille au tempérament trop grand pour son village, Kai, le pasteur progressiste, Gerhard, l'étudiant architecte allemand, et les souvenirs de ceux qui ne sont plus...
Malgré quelques longueurs, Lars Mytting propose un roman dépaysant, sauvage et sensible. L'auteur interroge la condition humaine et célèbre le patrimoine norvégien. Un roman tout simplement beau.

Mélange entre un conte emplit de vieilles croyances et de légendes norvégiennes et une belle histoire d'humains vivant dans les dures conditions d'une contrée rude avec un climat extrême. Des personnages attachants, parfois avec des raisonnements peu compréhensibles à notre époque. Collision entre diverses conceptions du monde, l'une qui veut sauver le patrimoine, l'autre qui veut garder son âme et la religion qui n'est pas forcément là où il faudrait. Un déroulement de l'histoire qui surprend chapitre après chapitre. Pas toujours simple à lire, cet excellent roman vaut le grand détour où il nous emmène.

Voici un roman original qui m'avait séduite par sa couverture, avec cette belle image d'une église en bois debout. Mon retour est un peu mitigé, l'histoire est intéressante, mais j'ai trouvé le roman très très long et j'ai passablement décroché par moments. Heureusement, le style de la traductrice est d'une grande qualité, ce qui rend la lecture agréable, par la beauté de la construction des phrases.