Solitude d'un autre genre

Dans ce roman graphique autobiographique, l'autrice nous conte sa propre histoire en partant d'une situation surprenante : comment à 28 ans cette jeune femme vierge s'est commandée une prostituée. C'est en réalité l'histoire d'une dépression ordinaire, nous suivons son parcours et son introspection pour essayer de comprendre comment elle est arrivée ) cette situation. La santé mentale est taboue, et d'autant plus au Japon, la jeune femme nous raconte ses épisodes dépressifs, la pression sociale et familiale, ses difficultés quotidiennes, ses mécanismes de défenses... Cela sent le vécu, mille petits détails seront reconnus par les lecteurs ayant approché la dépression et les troubles anxieux de près ou de loin. L'autrice n'épargne rien à ses lecteurs et se livre sans filtre. C'est aussi l'histoire de ses petites et grandes victoires, comment celle ci va réussir à remonter la pente jusqu'à devenir une mangaka reconnue. Elle aborde également la question de la sexualité et de l'homosexualité, extrémement tabou au Japon. Entre critique sociale et témoignage, ce roman graphique touchant et sincère parlera aux lecteurs qui ont approché la dépression et étonnera sans doute les autres.

Je remercie les Éditions Pika pour l'envoi de cette lecture. Oui, j'ai fait l'inverse, j'ai lu le journal de ma solitude avant la solitude d'un autre genre. J'ai clairement préféré sa deuxième sortie, même si celui-là reste toujours aussi poignant !

Ici, Kabi Nagata va nous expliquer comment elle a rencontré une prostituer pour la première fois. Mais pour ce faire, elle va prendre le temps de nous développer ce qui l'a amené à faire ce choix. Sa dépression, ses troubles alimentaires, sa difficulté à trouver un travail, à se faire comprendre, tant de choses qui l'ont amené à rencontrer cette femme.

Ce qui m'a particulièrement touché dans cette histoire, c'est clairement le texte. Il y a des mots si précis dans ce qu'elle dit, qui me parle. Étant en dépression depuis deux ans et demi, même si je commence à remonter la pente dernièrement, je comprenais d'autant mieux ce qu'elle exprimait.

C'est ce qui me plaît vraiment dans la première lecture que j'ai eue de l'autrice et avec ce titre également, cela peut parler à pas mal d'entre nous. Elle parle de solitude, de dépression. Elle exprime des sentiments qu'elle a souvent l'impression d'être la seule à ressentir, alors qu'en réalité, on est beaucoup !

En bref, c'est un texte vraiment touchant et surtout extrême sincère. C'est justement sa force. Ses mots me touchent et m'aident à mettre des phrases sur mes sentiments. Mais surtout, comme avec le journal de ma solitude, ce texte aide énormément à comprendre qu'on n'est pas les seuls à souffrir de ce sentiment de solitude, qu'on n'est pas les seuls à avoir ces impressions et j'estime que cela peut aider beaucoup de personnes de ce fait ! Une lecture que je recommande !
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L'autrice partage avec beaucoup de délicatesse ses tentatives d'épanouissement et certaines expériences intimes, alors qu'elle ne correspond pas du tout aux modèles familiaux et professionnels dictés par la société japonaise. Je pense que beaucoup de jeunes (et moins jeunes) occidentaux peuvent aussi se reconnaître dans ses états d'âmes (et ses souffrances) même si nous ne vivons pas dans un cadre social aussi strict.

J'ai été intriguée par la quatrième de couverture. le dessin est assez sommaire, le récit tout à fait glaçant. Il est courant lorsqu'on lit des mangas de constater le fossé entre mentalité japonaise et européenne, mais rarement à ce point.

Solitude d'un nouveau genre est un manga dur, très brut, honnête et qui va droit au but. Ne vous fiez pas à la couverture, ce n'est pas un récit érotique. Ne vous fiez pas au rose qui prédomine : ce n'est pas une histoire girly et mignonne.

L'histoire qui nous est racontée ici a tout d'abord été publiée sur le site internet Pixiv puis a été reprise par un éditeur et est sortie en papier au Japon lors de l'été 2016. Depuis, elle a trouvé preneur à l'international : pour ce qui est de la France, ce sont les éditions Pika qui s'en ont chargé.

Côté dessins : clairement pas de coup de coeur pour moi. le style est classique, assez épuré malgré tout. Notons que de nombreuses touches de rose viennent habiller les dessins en noir et blanc.

Côté histoire, c'est particulier. le thème n'a rien de réjouissant. Notre héroine a 28 ans, est célibataire et vierge, qui plus est. Cela n'est évidemment ni une tare, ni un problème, même si ces particularités, dans la société actuelle, sont particulièrement pesantes. Non, cela ne serait rien si cette fille n'était pas en pleine souffrance. Anorexique, boulimique, mal dans sa peau, qui s'arrache les cheveux (au sens propre du terme), qui se scarifie… en somme, qui est si mal et si incapable de nouer des liens avec autrui et de trouver sa place qu'elle s'auto détruit. L'auteure le souligne à plusieurs reprises : prendre soin d'elle n'a jamais été son fort.

Sans amour, sans amis, sans travail : notre héroine fait rapidement peine à voir. Son comportement souvent incompréhensible (et destructeur, comme souligné plus haut) pourrait fortement agacer s'il n'était pas le reflet de profondes souffrances. Il ne faut pas se leurrer : malgré un ton volontairement « froid », détaché et sans affect, le récit qui nous est donné ici est vraiment poignant. S'il n'est évidemment pas « que » ça, Solitude d'un nouveau genre est bel et bien l'histoire d'une jeune femme qui voudrait que quelqu'un la serre dans ses bras. L'histoire d'une femme dans une cage de verre, qui voit évoluer les gens autour d'elle, qui voudrait se fondre dans la foule mais qui ne peut tout simplement pas.

Bien sûr, ce manga parle également de la découverte de sa sexualité et dans le cas présent, de son homosexualité ce qui est particulièrement compliquée dans une société japonaise très normée, très culpabilisante et où les hommes et femmes ont la pression jusque dans leurs ébats. Les tabous, le manque d'éducation sexuelle et d'informations et la prostitution sont également des thèmes qui font de cette oeuvre, un récit intéressant pour ceux ou celles qui veulent se pencher sur cette problématique.
En quelques mots,
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Un manga très intimiste sur l'auteur.
Elle décrit avec justesse les mécanismes de la dépression et indirectement le poids la famille et de société japonaise dans cette maladie.
Un récit qui interroge sur les répercussions du culte de la perfection.

Manga autobiographique très intéressant qui relate l'expérience d'une jeune femme de 28 ans qui se sent marginalisée par la société dû à ses aspirations différentes de celles que ses parents veulent pour elle et de ses attirances romantiques et sexuelles. le prologue est très pertinent pour nous permettre de comprendre la réalité au Japon et les difficultés auxquelles Kabi a fait face compte tenu de l'endroit où elle habite et de l'époque où elle est née.
Lien : https://youtu.be/veAfYWzT1UQ

Ce manga est l'autobiographie de l'autrice. Elle livre ici sa vie, sa solitude, ses troubles alimentaires, son expérience sexuelle. Elle met principalement en lumière le jour où elle a rencontré une prostituée.

C'est une lecture vraiment atypique, je m'attendais à ce que le récit soit centrée sur la rencontre avec cette prostituée mais le témoignage va plus loin que ça. L'autrice parle de sa vie personnelle, de ses problèmes, de sa vie avant et après cette rencontre. Pour être tout à fait franche, je n'ai pas compris le but de cette lecture. D'un point de vue personnel, je dirais qu'il est probablement libérateur mais du point de vue du lecteur, il n'y a pas réellement de conclusion ou de sentiment d'achèvement de ce récit. Je me suis souvent sentie gênée et déboussolée, c'est un livre qui m'a fait ressentir des émotions que je n'ai pas souvent en littérature, malheureusement, des émotions que je n'aime pas.

Je ne pense pas être le bon public pour cette lecture, le récit était à mes yeux brouillon dans le sens où cela partait dans tous les sens et que j'avais du mal à m'y repérer, les émotions étaient vraiment fortes. En revanche, Kabi Nagata dénonce la vie difficile des femmes lesbiennes au Japon qui est bien abordé.

En ce qui concerne la condition de vie des femmes lesbiennes au Japon, il y a quelques éléments traitant de ce sujet mais la tournure du livre m'a vraiment déboussolé, je m'attendais à tout autre chose, je pense simplement que je n'étais pas prête, que le livre était trop intense et que je n'ai pas bien compris où voulait en venir l'autrice.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..

Déconseillé au enfant de moin de 16 ans