Après 7 tomes, voilà l'heure de souhaiter bon vent à nos deux héros maladroit et si touchant, qui ont su symboliser un espoir pour bien des couples homosexuels en quête de reconnaissance dans un Japon légalement si réfractaire à leur reconnaissance.
Dans cet ultime volume, avec beaucoup de douceur et de subtilité mais avec force, l'autrice n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat et à nous raconter comment un couple homo ayant envie de se marier peut se retrouver face à un mur mais peut tenter de le contourner pour trouver à son tour de le bonheur.
Séparés mais toujours très amoureux nos héros sont en plein tourment au début de ce tome pourtant ils ne vont pas se laisser abattre et ils vont rester fidèles à eux-même, Sajô à son côté renfermé, Kusakabe à son énorme gentillesse et sa passion pour la musique, le tout cimenté autour de la mère de Sajô, MON personnage préféré ici !
J'ai été profondément touchée par leur histoire familiale et la perte qu'ils vont subir qui sera enfin l'électrochoc nécessaire pour les pousser à assembler les pièces de puzzle qu'ils avaient assemblées seuls de leurs côtés mais qui ne prennent sens qu'une fois ensemble.
Nous allons ainsi assister dans cet ultime volume au parachèvement de leur relation, le tout avec beaucoup d'introspection et de subtilité, mais une belle dose de réalisme. Ayant surmonter les raisons de leur rupture, en se livrant enfin, nos héros passent à la vitesse supérieure : le mariage, celui annoncé et souhaité depuis la fin de leurs années lycée, mais des obstacles sont là.
J'ai aimé voir l'autrice parler avec force des réactions diverses des parents des héros, celle horrible au début du père de Sajô qui m'a choquée et où j'ai aimé la réaction épidermique et violente de ce dernier qui ose défendre ceux qu'il aime, face à ce modèle japonais du père absent et rétrograde, qui n'est jamais avec sa famille et ne pense qu'à son travail. C'est une belle dénonciation mais l'autrice ne s'arrête pas là et offrira plus tard un message bien plus subtile sur lui, sur son chagrin et son évolution. Puis, il y a la famille de Kusakabe, bien plus moderne et ouverte, que j'ai aimé découvrir dans son entièreté avec son histoire et son passif. Je suis fan du père, qui est d'une force tranquille et d'une ouverture pour ce Japon tellement en retard...
Tout cela nous conduit ainsi avec émotion jusqu'à la cérémonie de mariage de nos héros, qui est un moment de pur félicité, où tout est parfait pour ces jeunes hommes qui désiraient tellement ce moment. Certes, on n'est pas sur un mariage traditionnel et officiel, vu qu'impossible au Japon, mais le compromis incluant familles et amis et tellement beau que je pense que c'est amplement suffisant pour eux pour le moment, surtout dans le lieu hautement symbolique choisi. Reste cependant en suspens la reconnaissance légale de leur relation, qui abordée mais laissée de côté faute de solution satisfaisante. L'autrice nous dit bien que beaucoup de couples homo pour être inscrits sur le même livret de famille font adopter l'un d'entre eux par la famille de l'autre ou s'adopte l'un l'autre, mais c'est loin d'être satisfaisant et ce n'est pas normal de devoir en arriver là !
Passant par bien des émotions, cet ultime volet nous offre avec force et douceur à la fois la conclusion déchirante et touchante qu'on attendait. Nos héros auront surmonté bien des épreuves, personnelles, familiales et sociétales pour trouver leur bonheur, ce n'est pas la solution idéale et l'autrice aborde subtilement les problèmes légaux existant encore au Japon à ce sujet, mais c'est un joli pas de côté qui leur permet d'être heureux tels qu'ils le souhaitaient aux yeux de leurs familles et amis. le coup de coeur est amplement justifié pour moi tant l'autrice aura su au fil des années construire une relation émouvante et crédible avec ces deux jeunes japonais maladroits mais toujours amoureux, donnant l'impression de vraiment les connaître et donnant envie de leur souhaiter tout le bonheur du monde.
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