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Citations sur Force ennemie (38)

Le pis est qu’avec la plus ferme résolution d’épargner à mes compagnons habituels le spectacle de mon exécrable égarement, je me surpris bientôt à jouer toute la scène devant ces bons camarades indulgents mais faiblement ravis. Je voyais Bid’homme comme je vous vois, j’imitais même ses grimaces d’abord féroces puis béatement pieuses ; je l’exhortais avec un zèle toujours croissant et voulais obliger mes amis à déclarer que le hideux petit docteur était bien sous nos yeux…
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Le tuteur de cette famille de déments, — un notaire, — est un sentimental… (Oh ! un notaire sentimental ! Un crocodile qui s’est payé une muselière, alors !)
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Puis, satisfait de « ne me l’avoir pas envoyé dire », il se
dirige noblement vers la sortie. Il cueille, en passant, sa
cravache et s’en sert pour épousseter ses bottes avec une
exaspérante désinvolture.
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Vous m’en voyez, Monsieur, très peiné. Je redoute pour vous des journées assez dures à passer. D’autant plus que vous êtes, j’en suis sûr, très légèrement atteint. Je suis médecin, le « docteur Magne… » (Il salue)… et connais la marche de la plupart des affections qui rendent l’internement nécessaire. J’ai pu faire diverses observations sur mes amis ici présents et sur moi-même, ce qui n’a rien de gai.
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Quel étrange réveil ! Certes, je connais cette chambre, mais il me semble bien qu’il y a des mois, peut-être des années que je ne l’ai vue !
Ces parois de planches jaunes, cirées, m’ont été jadis assez familières ; mais pourquoi les avoir capitonnées depuis le parquet jusqu’à hauteur d’homme avec d’épais, d’énormes matelas recouverts de drap gris, — de « drap de wagon » ?
La lumière dorée du matin flue par une large fenêtre grillée aux barreaux médiocrement serrés.
Voyons : en me levant, en allant regarder par une vitre, je suis sûr que je vais apercevoir un grand bâtiment blanc, luisant, comme stuqué, un vaste jardin raidement dessiné par un sous-Lenôtre contemporain et une sorte de tour en bois[1] toute plissée de lamelles de jalousies.
Eh oui ! c’est bien cela ! Et je reconnais, là-bas, cette colline frisée de bosquets ; plus près, ce petit clocher frêle d’un gris doux que rosit un peu la verdure ; et, sur cette butte rougeâtre, l’orme solitaire qui paraît géant. Comment tout ce paysage peut-il m’affecter à la même minute — et comme un spectacle habituel et comme une vision perdue dans le vague des temps ? Singulière contradiction qui me trouble d’une bizarre inquiétude : serais-je devenu très vieux sans le savoir ? Aurais-je sommeillé des lustres ou un siècle ? Suis-je une espèce de très ridicule, de très vilain « Beau au bois dormant » ?
Ces sottes idées m’écrasent d’une si lourde tristesse, d’une si oppressante « pesadumbre », — diraient les Espagnols, — que je veux tout oublier, de nouveau.
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Certes, je n’explore que légèrement « contraint et forcé », mais je commence à prendre plaisir à mes découvertes : — Je m’abîme en leur splendeur — et c’est un délicieux cataclysme…
Je ne dirai plus jamais de mal des personnes… un peu fortes.
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ne me suis-je pas réveillé une autre fois, vers deux heures de l’après-midi, en chemise, dans le parloir où ne se trouvait heureusement
qu’une seule personne, la plus jeune des demoiselles Mortebranche, déjà nommées plus haut, — une assez jolie femme de trente ans, bardée de principes austères, à laquelle j’ai fait, (sans savoir comment les mots sortaient de
ma bouche), une déclaration en style de caserne, — en appelant (hélas !) un chat un chat et certains actes par leurs noms comme nous le recommandait… — ou à peu près, — ce voyou de Boileau-Despréaux. Le pis est que la légèreté de mon costume me permettait d’illustrer ma prose.
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J’avoue que j’éprouve un désespoir profond, si sincères que soient mes convictions de « partageux ». Il va falloir désormais être surveillé, espionné par cet être d’espèce différent et peut-être redoutable. Je n’aurai plus jamais la ressource de me « réfugier en moi-même ». Je n’y serai pas seul ! L’ultime abri dont un forçat maltraité, dont un chien battu peuvent jouir ne sera plus un abri pour moi ! Toujours une présence, même si j’agonise de douleur !
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Tu sais, peut-être que ta planète de boue n’est pas le seul astre habité. Il y a des mondes supérieurs au tien, _ en assez grand nombre ; d’inférieurs aussi ; _ et ceux-là sont presque innombrables.
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Je suis bien sûr que me hante un être affreusement hostile, un être cruel qui s’est installé en moi, un être effrayant qui me torture pour me forcer à beugler, à me contorsionner comme un possédé.
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