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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce récit est une autobiographie de Fabrice Néaud, il nous raconte sans fard et sans pudeur, sa vie d'homosexuel, et sa vie de créateur. C'est assez bavard, mais pourtant le trait du graphisme s'impose comme un langage, la notion de portrait prend ici toute son poids, le trait est méticuleux et peut parfois se laisser aller dans un certain lyrisme, c'est de la tragédie moderne, réaliste, il nous offre une vision crue des relations entre hommes. Ce n'est pas une lecture confortable, mais c'est aussi sa force, par quelques portraits, quelques images incomplètes, quelques dérapages, quelques confrontations incongrues, comme entre scènes religieuses et scènes sexuelles, il entre dans les méandres du sujet, troublant, profond, perturbant, et pourtant bien réel. C'est une lecture qui traite d'un sujet tellement idéalisé dans les fictions depuis quelque temps au point de tomber dans une forme d'idéalisme benêt, que ça fait du bien de revenir à la réalité crue. Voici une lecture exigeante et vraiment marquante.
Je lirai certainement la suite.
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J'ai beaucoup aimé ce Journal. L'histoire d'amour à sens unique du premier tome est très touchante, ainsi que, dans toute l'oeuvre, la représentation de la solitude d'un jeune homosexuel dans une petite ville de province. le deuxième tome perd un peu en efficacité narrative mais, ce tome et l'épilogue, quoiqu'assez verbeux, proposent des pistes de réflexion assez intéressantes au sujet de l'autobiographie et la façon dont elle associe une dimension personnelle et un propos plus universel.
L'écriture est belle (quelques fautes de grammaire toutefois, que je regrette car elles m'ont fait sortir de l'oeuvre). Mais surtout, j'ai trouvé le dessin magnifique. Moi qui regrette d'ordinaire que les BD et romans se lisent si vite, j'ai passé beaucoup de temps à contempler les planches, très bien composées, et qui restituent parfaitement l'atmosphère des années 90 et la font même ressentir. La façon de dessiner les corps montre le désir qu'ils suscitent auprès du narrateur sans pour autant verser dans la complaisance.
On trouve aussi dans le dessin des références cachées à des tableaux ou autres, et qui ne sont pas de simples clins d'oeil, mais qui nourrissent le propos. Un exemple m'a frappé : une case transpose le Portrait d'un artiste d'Hockney dans une piscine municipale. Tout d'abord, l'oeuvre originale et sa réutilisation expriment tous les deux l'incommunicabilité (le fait qu'Hockney soit homosexuel et que sa toile représente la rupture inévitable avec son compagnon crée bien sûr un écho profond avec la BD). de plus, cette citation, de même que toutes les autres, questionne l'importance de la référence artistique, ce que développe surtout le deuxième tome : est-elle indispensable ou au contraire étouffe-t-elle l'élan créateur ? C'est enfin une façon d'approfondir la réflexion sur le geste autobiographique que j'ai évoquée plus haut : même dans ce genre, il n'y a jamais d'expression directe, mais celle-ci est toujours médiée, et notamment dans le dessin, qui en même temps qu'il représente, stylise, montre ses influences, etc. En somme, je voix dans cette case ce que développe l'auteur dans sa postface : il ne faut pas chercher dans une autobiographie l'anecdotique, le biographique (c'est pour cela que la ville qui est le cadre de l'action n'est pas nommée), mais l'intention artistique.

Que cette oeuvre parvienne à la fois à raconter une histoire qui émeuve et à mener une réflexion sur le projet qu'elle engage en fait une des rares bandes dessinées qui m'aient vraiment marqué.
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