Dark Elite, tome 1 : Magie de feu

De toute évidence, les histoires de cœur favorisaient la paresse intellectuelle.

— Enfin bref, dit Scout, en général, la magie se manifeste à la puberté. Au début de la phase de transition vers l’âge adulte.
— Les séismes qui poussent en même temps que les seins ? Ça en fait, du changement.
— C’est clair, convint-elle en hochant la tête. C’est carrément flippant. Tu te réveilles un bon matin, et boum ! d’un seul coup, te voilà à porter des bonnets B et à manipuler la matière, à balancer des sorts, et à combattre les Faucheurs pour les empêcher de régner sur Chicago. Gossip Girl, à côté, c’est du pipeau.
Je la dévisageai pendant une minute, en essayant d’imaginer au mieux le type de vie que cela pouvait représenter. Pas tellement au niveau du bonnet B, quoique, de ce côté-là aussi, ça ferait une sacrée différence. Rapide coup d’œil à ma poitrine. Bon, pas une différence énorme, mais quand même…
— Tu es toujours avec nous ? demanda Scout.
Relevant la tête en vitesse, je sentis une vague chaleur envahir mes joues. Elle eut un sourire moqueur.
— J’ai pensé la même chose, avoua-t-elle en m’adressant un clin d’œil.
— Au lieu de glousser entre filles, intervint Michael, raconte-lui le gros souci.
— Il y a un souci ? demandai-je.
— C’est toujours comme ça, non ? rétorqua-t-elle.

- J’ai moi-même failli péter un câble, fis-je remarquer.
- Très juste. Mais bon, tu avais ton arme de destruction massive en mousse vert émeraude.
- Eh ! tu aimerais me croiser dans une ruelle sombre, quand je suis armée d’une tong ?
- Ça dépend. Si tu viens de te réveiller, pas trop. Le matin, tu as l’air d’une ogresse.

- En une semaine, tu es passée du statut de petite nouvelle à celui de chérie d'un loup-garou. Tu es une rapide, Parker.
- Je ne suis pas sûre d'être sa chérie, et je suis restée moi-même : naturellement craquante.
- Ca, je n'en doute pas une seconde. Quand même, fais gaffe.
- Je rêve, ou c'est du racisme antigarou?
- Juste un petit rappel : il n'est pas comme nous. Rien à voir avec les autres Adeptes. Et tu n'es pas obligée de me croire sur parole; je te donne juste mon opinion sur le sujet. D'un autre côté, durant notre amitié courte mais explosive, t'ai-je jamais mise sur le mauvais chemin?
- Je commence par quoi? Le souffle de feu que je me suis pris, ou le fait d'être devenue l'ennemie d'ados qui siphonnent l'âme?
- Tu parles de qui, là? Des Faucheurs ou des pestes?
- Oh! bien joué, dis-je en souriant.
- Je me débrouille. Par ailleurs, à qui tu as emprunté ces ballerines absolument splendides?
Rapide coup d'oeil vers les ballerines en cuir bleu marine et jaune pétant qu'elle m'avait refilées avant qu'on sorte en courant, le matin même.
- OK, capitulai-je. Le bon goût triomphe du mal et des pétasses. Tu as gagné.
- Je gagne toujours, ajouta-t-elle en souriant d'une oreille à l'autre. Finissons de dîner.

J’avais entendu dire que le vrai courage consiste à entreprendre ce que l’on redoute de faire, à vaincre sa peur.

Katie et Smith sont nos membres de la Section étudiante. Tu te rappelles ce que ça veut dire ?
— Qu’ils sont à l’université, répondis-je. La Section lycéenne, c’est pour nous autres. Tu m’as expliqué tout ça vendredi dernier.
— Tu as fait une virée avec les pestes, depuis, ronchonna-t-elle. Ton QI a dû baisser.
Je lui lançai un regard noir.

- (...) C'est carrément flippant. Tu te réveilles un bon matin, et boum! d'un seul coup, te voilà à porter des bonnets B et à manipuler la matière, à balancer des sorts, et à combattre les Faucheurs pour les empêcher de régner sur Chicago. Gossip Girl, à côté, c'est du pipeau.

Quand tes parents donnent assez de fric pour construire toute une aile, tu as droit à des étagères en plus, énonça-t-elle d'une voix aussi plate qu'un soda éventé depuis une semaine.

- Contente de vous avoir connus, dis-je en rangeant le portable de Scout dans son sac, que je calai sur mon épaule, avant de me diriger vers la porte. En fait, non, lançai-je au loup-garou aux yeux bleus qui me faisait face. Je retire ce que j'ai dit. Pas contente du tout.
Je sortis en claquant la porte, au point que les gonds couinèrent sous le choc.
Passage au plan B.

Nouveau lycée , nouvelles amies , nouveaux ennuis