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Critique de fanfanouche24


Emprunté le 1er février 2024, à ma bibliothèque...

Une très belle biographie de Tchékhov...que j'ai lue avec bonheur, après avoir achevé celle de Tchoukovski.
Quel dommage que ces deux écrivains de talent n'aient pu se rencontrer, car ils auraient eu tant de plaisir à discuter ensemble et à partager leur même admiration et même tendresse pour cet écrivain- médecin, si talentueux, et si généreux en tout ! Un GRAND....vraiment, dans tous les sens du terme !

Rappelons que cette biographie fut malheureusement publiée a titre posthume , en 1946, apres la mort tragique d'Irène Nemirovski, en camp...

Un style fluide, élégant pour rendre compte au plus juste de l'oeuvre de Tchékhov, mais aussi de sa personnalité complexe et attachante, ainsi que du contexte historique et littéraire de l'époque...

"Katherine Mansfield; à qui il faut toujours revenir quand on parle de Tchekhov, car elle est son héritière spirituelle, croyait fermement, à la fin de sa vie, que l'écrivain, en se perfectionnant , en s'élevant moralement, perfectionne et élève son art.Tchekhov n'a jamais rien enseigné de pareil, mais sa vie tout entière illustre cette vérité. Les qualités de Tchekhov, homme- sa modestie, sa probité, sa simplicité, son effort incessant pour se discipliner, s'affiner, pour aimer son prochain, pour supporter la maladie et les soucis, pour attendre la mort avec dignité et sans peur,- se reflètent dans l'oeuvre de Tchekhov, écrivain. Lui qui affirmait tristement que la vie n'a pas de sens a réussi à donner à la sienne une signification très belle et très profonde."

Dans des approches et un style fort différent, Irène Nemirovski et Tchoukovski se complètent parfaitement et sont totalement à l'unisson dans leur compréhension de Tchékhov...
Ils nous offrent de lui, un portrait subtil, et toutes en nuances...Ce qui n'était vraiment pas le cas à l'époque... hormis l'écrivain Bounine, dont je lirai bien vite le texte plus personnel qu'il a consacré à son ami, Tchékhov ...

Car les confrères, écrivains, critiques parmi ses compatriotes ne furent guère tendres avec Tchékhov, jusqu'à honnir et conspuer les " premières " de ses pièces de théâtre. Rien ne lui aura été épargné !

Irène Nemirovski, en passant, ne mâche pas ses mots quant à la mentalité russe !
Preuve en est avec ce dernier extrait...que je vous retranscris :

"La manie moralisatrice et didactique, en Russie, n'avait pas épargné le théâtre. On voulait applaudir des personnages bons, dévoués, énergiques, honnêtes. le bourgeois russe trouvait une extrême satisfaction à écouter les nobles discours sur la liberté, la dignité humaine, le bonheur du peuple.Il était quitte alors envers sa conscience ; il pouvait continuer à vivre comme il le voulait, dans la paresse, l'indifférence égoïste et les profits mesquins. Il s'imaginait aussi fronder les autorités, vexer le gouvernement, et il en retirait beaucoup d'innocents plaisirs.Le public des théâtres n'a jamais aimé la vérité, et c'était la vérité que le jeune Tchékhov entreprenait de lui montrer."






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