AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 91 notes
5
3 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
°°° Rentrée littéraire 2023 # 44 °°°

« Peut-être que le prix à payer pour une vie confortable, c'est qu'elle vous file plus vite entre les doigts. Mais quiconque a vécu sur le fil du rasoir, même pendant un court moment, accepterait sans hésiter ce marché. Ado je m'étais imaginé une vie agréable une fois adulte. A cause d'une avarie mécanique, ma prédiction s'est révélée inexacte. La situation s'est inversée. J'ai atterri dans une ville que j'avais toujours fuie, à vivre avec une femme pour laquelle j'avais autrefois nourri une franche antipathie. Nous avons fêté nos sept ans il y a peu, avec un dîner correct et un film pas trop nul. »

Le narrateur, la vingtaine, va remonter le temps pour nous raconter ses mésaventures qui vont lui faire perdre ses illusions et passer à l'âge adulte, sous forme d'errances dans le New-York des années 1980, quelque part entre le film de Scorsese After Hours ( en moins kafkaïen ) et L'Attrape-coeurs de Salinger ( en plus barré ).

Lui, c'est l'anti-héros par excellence, largué par sa petite-amie, viré de son petit job alimentaire, obligé de squatter qui voudra bien de lui sur son canapé. Attachant et plein de défauts, il force le respect tellement il foire tout et s'ingénie à prendre les mauvaises décisions. On sent venir les catastrophes, uniquement des ratages réussis haut la main, obligé qu'il est de mentir et escroquer pour croire s'en sortir, mais sans savoir où cette odyssée émotionnelle va le mener pour trouver malgré tout une place.

Ce roman de 1997 est traduit pour la première fois en France. Et on comprend pourquoi il est culte aux Etats-Unis. Arthur Nersesian maitrise parfaitement le tragi-comique, jusqu'à sa chute tristement ironique. Son roman est à la fois très sombre sur le désespoir urbain, et hilarant grâce à des dialogues extrêmement vivants.

Surtout il capture un portrait très réussi d'un New-York crade qui n'existe plus. Dans les années 1980, l'East village est à l'aube de sa gentrification, permettant au narrateur d'évoluer aussi bien dans des lofts classieux que dans des bars miteux, comme de rencontrer des yuppies triomphants, des artistes underground et de pauvres bougres alcooliques.

Commenter  J’apprécie          11810
Bon, autant le dire direct, Fuck Up d'Arthur Nersesian – traduit par Charles Bonnot – est juste tout ce que j'aime en littérature américaine : une longue déambulation à travers Brooklyn et Manhattan qui va amener le narrateur, mytho merveilleux, vers un avenir pas vraiment gagné au départ.

Faut dire que la vingtaine tout juste passée, il est un brin handicapé de la vie notre héros aux p'tits pieds, malin mais pas fin, délaissant sa compagne pour en lorgner une autre, rusant et mentant pour se faire embaucher au Zeus, ciné porno gay, avant de piquer dans la caisse, se rêvant écrivain sans avoir pondu une seule ligne.

Son salut viendra des autres, croisés et recroisés : Helmsley, l'ami hébergeur, cultivé et collectionneur de livres hors de prix ; Glenn l'amante MILF avocate et oppressante ; Angela la féroce, qui hurle et cogne pour se faire comprendre. Autant de rencontres qui le feront grandir.

Fuck Up est un roman jubilatoire pour qui aime le noir US, devenu culte outre-Atlantique et étonnement jamais traduit jusqu'à aujourd'hui chez nous. Ayant la carte n°1 du fan club d'Arturo Bandini, hors de question de tenter un quelconque parallèle avec le héros de Fante.

Mais pas grave car Fuck Up n'a aucunement besoin d'un tel rapprochement et se suffit à lui-même, avec son style cash et inspiré, ce sentiment de solitude et de désespérance qui traverse le livre, et cet envoûtement d'une ville qui donne toujours l'impression d'être redécouverte alors que l'on croyait parfaitement la connaître.

« Dehors, tout semblait refléter mes maux. le ciel était couvert. L'air était encore froid et stagnant. Les rues étaient sales et dures. Les gens toujours amers et moches. Toute la ville de New-York était malade et avait désespérément besoin de vacances. »

Vous l'aurez compris, on se précipite.
Commenter  J’apprécie          326
Le titre “Fuck up” donne le ton de ce livre où le narrateur, une sorte d'anti-héros new-yorkais, foire sa vie.
Durant 330 pages, il va nous entraîner dans son errance, traînant son look de loque, de chien battu dans l'East Village.

C'est un loser veule, intéressé par la recherche de combines pour se faire quelques dollars et se loger.
Il ne se fait pas de cadeaux, bref, ça sent fort l'autobiographie d'un écrivain !

Si vous voulez rôder dans le New-York du début des années 80, inutile de vous y rendre, lisez “Fuck up”.

Pour ma part, je me suis lassé de cette longue descente aux enfers d'un homme qui, quand il n'est pas dans la mouise, galère et quand il ne galère pas, “fuck up”.
Ce livre vient tard dans la littérature américaine (sorti en 1997 aux U.S.A.), car j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce “no future” dans les tribulations de Bukowski.
Commenter  J’apprécie          290
« Tel un cafard, j'avais flotté avec mes maigres pattes au fond de la cuvette de chiottes géante qu'était New-York. »

Voilà, tout est dit. Impossible de mieux résumer ce roman. le narrateur, dont on ne connaitra jamais le prénom, vit dans le New-York des années 80. Viré par sa copine, il squatte le canapé d'un pote, trouve un boulot dans un cinéma porno gay, débute une relation avec une femme mariée et surtout, surtout, foire tout ce qu'il entreprend.
Difficile de résister à un tel anti-héros. C'est simple, on est au-delà de la poisse. Les déconvenues qui s'accumulent fascinent, les coups durs successifs entraînent une dégringolade hypnotisante. Il y a une forme de voyeurisme à suivre la descente aux enfers de ce pauvre bougre, à l'accompagner dans son errance miteuse.
Il faut dire aussi que notre raté professionnel fait preuve d'une lucidité et d'une autodérision qui force l'admiration. L'empilement des mauvais choix n'entraine jamais le moindre apitoiement. Pas le temps de se plaindre, il faut focaliser son énergie sur la recherche des moyens de subsistance les plus élémentaires.

Et au-delà du récit d'une vie au jour le jour dans les bas-fonds, c'est le portrait du New-York underground d'avant la gentrification de ses quartiers les plus pauvres qui fait le charme du récit. Une ville glauque, poisseuse, violente, foyer d'une contre-culture aussi misérable que pleine de vitalité.
Publié en autoédition au début des années 90, Fuck up est devenu un roman culte. Un roman où le tragi-comique n'a jamais aussi bien porté son nom, un roman à l'humour noir bouillonnant où la cruauté le dispute au grotesque, et qui met en scène l'un des plus grands losers de la littérature américaine.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
Commenter  J’apprécie          80
Un vrai pied nickelé de la poisse, voilà le héros de ce livre que nous suivons dans le New York des années 80.
La poisse, il l'a, il se fait larguer par sa petite amie pour un malentendu, perd son boulot par provocation, en trouve un autre véreux, perd son meilleur ami qui se suicide, se fait tabasser par une bande de gamins bref il tombe de charybde en scylla.
Toute une époque révolue de New York se retrouve dans ce livre qu'on re-découvrir avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          70
Rien de tel que le bouche à oreille pour faire connaître un auteur, la preuve c'est comme ça que fuck up d'Arthur Nersesian est sorti de l'ombre et a enfin connu un très grand succès amplement mérité en 1997 avant de disparaître à nouveau du paysage littéraire. 

Mais c'est sans compter sur les Éditions La croisée qui ressuscite ce chef-d'oeuvre, gardant le titre d'origine, qui reflète à merveille ce qui nous attend, véritable cri de guerre de notre looser dont il est question dans cette fiction urbaine. 

Fuck up ou l'odyssée urbaine d'un looser peu ordinaire. 

C'est désespérément beau, c'est parfois limite larmoyant, puisqu'il est impossible de ne pas avoir d'empathie pour ce mec et en même temps c'est très drôle mais c'est surtout vraiment bien écrit. 

Sur le bandeau, j'ai lu entre John Fante et Scorsese et bien je suis absolument d'accord, car cette écriture nous rappelle effectivement l'écriture de Fante et nous plonge également dans l'ambiance des grands films américains. 

Une errance littéraire dans le bon vieux New-York authentique, en compagnie d'un marginal très attachant, à déguster sans modération avec un bon whisky de derrière les fagots. 
Commenter  J’apprécie          62
Un sacré premier roman nord américain, que ce "fuck up". Une sorte d'attrape coeur des années 80.
Nous sommes à New York dans les années 80, nous suivons dans les rues le narrateur, qui vient d'être largué par sa petite amie, étudiante et qui vient d'obtenir son master. Il va devenir ouvreur dans un cinéma, géré par Pépé. rencontré une vendeuse de pop corn, squatté des appartements au fils de ses rencontres. Il va rencontrer un drôle de professeur qui a comme passe temps, écrire, lire.et collectionner des éditions originales. Il va être embauché dans un cinéma porno, installé dans une ancienne école maternelle et où le patron Miguel, lui dit qu'il faut des ondes positives pour y travailler..
Ce texte nous parle de la vie underground du NYC au début de l'épidémie du Sida, des laissés pour compte, des débrouillards qui squattent des canapés, qui pour faire des rencontres partage des vers de poésie avec des inconnues dans les rues.
le narrateur n'est pas particulièrement sympathique, mais on déambule avec lui dans les rues, dans les projections cinéma, dans les soirées. Il se cherche, il cherche l'amour, il cherche sa voie pour réussir, il tente des expériences, pourquoi pas devenir écrivain, pourquoi pas tenter d'acheter un cinéma...
Un texte punchline parfois, de sacrés portraits d'êtres croisés par le narrateur, des références littéraires, des balades dans les rues de New York, dans les cinémas, dans les soirées.
Un sacré voyage dans les rues, dans les salles obscures, dans les nuits de NYC.
#FuckUp #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          40
Une plongée dans le New-York dans les années 80, dans la marge et les milieux interlopes.

La descente aux enfers d'un loser magnifique et attachant.
Et une chute totalement inattendue.

Décalé, tragi-comique, surprenant et touchant.

Une très belle découverte littéraire...
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman a connu une drôle d'histoire quand il est sorti en 1997 aux Etats-Unis : victime de son succès, il a ensuite littéralement disparu de la circulation pour une sombre histoire de droits. Il est le premier roman de son auteur Arthur Nersesian, qui a ensuite publié d'autres romans et quelques pièces de théâtre, et qui enseigne la littérature à New-York. Au regard du reste des titres de son oeuvre (Manhattan Loverboy, The Swing Voter of Staten Island, The Sacrificial Circumcision of the Bronx), il semblerait qu'il ait un rapport assez passionnel avec la Grosse Pomme. Pour avoir un bref aperçu de ce roman ultra-urbain, il suffit de se pencher sur le titre, qui n'a volontairement pas été traduit en français, puisqu'il s'agit d'un anglais très familier et pourrait se traduire par foirer, merder, foutre en l'air.


Effectivement, nous avons affaire à un jeune homme originaire du Midwest, de 22 ans, qui a lâché ses études, s'est trouvé un job d'ouvreur dans un petit cinéma de reprises à East Village, le Saint Mark's, et vivote avec sa compagne de quelques mois, Sarah. Ce n'est ni l'amour fou, ni le travail de ses rêves, notre jeune new-yorkais passe chaque jour tant bien que mal, jouant avec les limites. le faux-pas est vite arrivé, et sa précarité prend une autre dimension. Il va se retrouver à la rue – hébergé un temps par un ami – à accumuler les embrouilles, les aventures, les bagarres, les coups durs et les visites aux hôpitaux du coin. Parce que ce gars semble être un spécialiste du ratage en série, tout ce qu'il touche est voué à partir en cacahuète, ses relations amoureuses, autant que amicales, les jobs qu'il réussit tant bien que mal à se dégoter. C'est le chemin de la marginalisation, que nous conte là l'auteur, celui des galères qui s'enchaînent sans jamais s'arrêter et cette capacité hors-norme de se précipiter droit dans le mur.

On est bien loin du New-York de l'Upper East Side, dans ce roman, des tours qui viennent accrocher les cieux, c'est plutôt vers les bas-fonds de la ville que l'auteur inscrit son texte : celle-ci ou le World trade Center tient encore sur ses deux tours, les grandes enseignes de Coffee Shops et restos branchés encore confidentiels, des rues mal famées, des rues où la cigarette n'avait pas encore disparue, une ville qui a laissé nombre des siens sur le carreau ou entassés dans des dispensaires archibondés. Rien de propret, de brillant et de lisse ici, l'auteur nous entraîne dans les petits cinémas de quartier, où viennent se cacher d'autres laissés pour compte, broyés par une vie bringuebalante. Ce n'est pas beau à voir mais par ici, on la touche la réalité d'un monde tout sauf aseptisé. Celui des paumés, inadaptés ou de ceux qui ne rentrent pas dans les étroites normes de l'hétérosexualité, de la blanchité, des éduquées – il faut se rappeler qu'on est quelques années avant l'an 2000 et que les malades du sida sont encore tolérés à grand-peine.

On lit, curieux et absorbé, cette descente aux enfers comme le cheminement d'un anti-héros dans tout ce qu'il a de commun, qui va de chapitre en chapitre, l'estomac vide, les plaies qui s'accumulent sans guérir, la déchéance après laquelle il semble courir de rue en rue. Si la fin du roman est révélée dès le chapitre liminaire, levant le doute sur le destin du jeune homme, son épopée à travers la ville devient de plus en plus folle, une célébration du n'importe quoi, où tout le monde, pauvre comme plus riches, s'avèrent être complètement déglingués. Une célébration sonnante et trébuchante de ce que New-York a de plus sombre, niché ici et là dans les recoins des rues, des quartiers, des cinémas, ou des maisons huppées. Une ode au n'importe quoi, à la survie, au laisser-aller, aux relations entre esseulés et déboussolés, entre âmes en peine – et sur tous les plans -, une communion entre corps abîmés, New-York est étourdissante et ne pardonne rien.


Voilà un personnage borderline, toujours sur le fil du rasoir, dont l'auteur s'amuse presque lui-même à raconter les péripéties dans lesquelles il n'arrête pas de se prendre les pieds : si, chez moi les aventures ont davantage provoqué un rire jaune, toujours oscillé entre l'envie de sourire face à l'autodérision de notre narrateur et la boule au ventre face au cynisme existentiel, qui est un peu la ligne directrice du récit, aux malheurs du jeune homme, à la fois débrouillard et qui arrive à se mettre systématiquement dans des situations inextricables, et qui se retrouve à fuir, son caleçon, son t-shirt et son pantalon en guise de bagage. L'auteur met tout au même niveau, rien n'est plus respectable ni respecté, la littérature comme les gens, la ville, la famille. On apprécie que Les Éditions La Croisée aient pris le risque de nous présenter un premier roman déjanté qui a déjà plus de trente ans, d'un auteur jamais traduit en France. L'auteur etant aussi déjanté et imprévisible que son roman et son héros, son dernier roman The Five Books of (Robert) Moses sorti en juillet 2020 comporte près de 1500 pages et ne lui a pas pris moins de vingt-cinq ans à écrire.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          30
Qu'est ce que j'ai ri !Je sais ce n'est pas gentil de rire du malheur des autres, mais là franchement, c'est du grand art.
Je me suis replongée dans les années 80 mais aux USA et j'ai adoré suivre les tribulations de cet américain pur jus dans le New York de l'époque. Il enchaîne les problèmes les uns après les autres avec une bonhomie qui force l'admiration. D"un cinéma classique à un porno gay, d'une femme à une autre, et d'une erreur à une autre notre héros balance entre vie et mort, entre "J'y vais" et "j'y vais pas".
L'histoire finit bien, mais que d'aventures en si peu de temps ...
Merci aux Editions La Croisee Delcourt Litterature et NetGalley d'avoir passé un très bon moment.
Commenter  J’apprécie          20




Autres livres de Arthur Nersesian (1) Voir plus

Lecteurs (312) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1827 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}