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°°° Rentrée littéraire 2023 # 44 °°°

« Peut-être que le prix à payer pour une vie confortable, c'est qu'elle vous file plus vite entre les doigts. Mais quiconque a vécu sur le fil du rasoir, même pendant un court moment, accepterait sans hésiter ce marché. Ado je m'étais imaginé une vie agréable une fois adulte. A cause d'une avarie mécanique, ma prédiction s'est révélée inexacte. La situation s'est inversée. J'ai atterri dans une ville que j'avais toujours fuie, à vivre avec une femme pour laquelle j'avais autrefois nourri une franche antipathie. Nous avons fêté nos sept ans il y a peu, avec un dîner correct et un film pas trop nul. »

Le narrateur, la vingtaine, va remonter le temps pour nous raconter ses mésaventures qui vont lui faire perdre ses illusions et passer à l'âge adulte, sous forme d'errances dans le New-York des années 1980, quelque part entre le film de Scorsese After Hours ( en moins kafkaïen ) et L'Attrape-coeurs de Salinger ( en plus barré ).

Lui, c'est l'anti-héros par excellence, largué par sa petite-amie, viré de son petit job alimentaire, obligé de squatter qui voudra bien de lui sur son canapé. Attachant et plein de défauts, il force le respect tellement il foire tout et s'ingénie à prendre les mauvaises décisions. On sent venir les catastrophes, uniquement des ratages réussis haut la main, obligé qu'il est de mentir et escroquer pour croire s'en sortir, mais sans savoir où cette odyssée émotionnelle va le mener pour trouver malgré tout une place.

Ce roman de 1997 est traduit pour la première fois en France. Et on comprend pourquoi il est culte aux Etats-Unis. Arthur Nersesian maitrise parfaitement le tragi-comique, jusqu'à sa chute tristement ironique. Son roman est à la fois très sombre sur le désespoir urbain, et hilarant grâce à des dialogues extrêmement vivants.

Surtout il capture un portrait très réussi d'un New-York crade qui n'existe plus. Dans les années 1980, l'East village est à l'aube de sa gentrification, permettant au narrateur d'évoluer aussi bien dans des lofts classieux que dans des bars miteux, comme de rencontrer des yuppies triomphants, des artistes underground et de pauvres bougres alcooliques.

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Bon, autant le dire direct, Fuck Up d'Arthur Nersesian – traduit par Charles Bonnot – est juste tout ce que j'aime en littérature américaine : une longue déambulation à travers Brooklyn et Manhattan qui va amener le narrateur, mytho merveilleux, vers un avenir pas vraiment gagné au départ.

Faut dire que la vingtaine tout juste passée, il est un brin handicapé de la vie notre héros aux p'tits pieds, malin mais pas fin, délaissant sa compagne pour en lorgner une autre, rusant et mentant pour se faire embaucher au Zeus, ciné porno gay, avant de piquer dans la caisse, se rêvant écrivain sans avoir pondu une seule ligne.

Son salut viendra des autres, croisés et recroisés : Helmsley, l'ami hébergeur, cultivé et collectionneur de livres hors de prix ; Glenn l'amante MILF avocate et oppressante ; Angela la féroce, qui hurle et cogne pour se faire comprendre. Autant de rencontres qui le feront grandir.

Fuck Up est un roman jubilatoire pour qui aime le noir US, devenu culte outre-Atlantique et étonnement jamais traduit jusqu'à aujourd'hui chez nous. Ayant la carte n°1 du fan club d'Arturo Bandini, hors de question de tenter un quelconque parallèle avec le héros de Fante.

Mais pas grave car Fuck Up n'a aucunement besoin d'un tel rapprochement et se suffit à lui-même, avec son style cash et inspiré, ce sentiment de solitude et de désespérance qui traverse le livre, et cet envoûtement d'une ville qui donne toujours l'impression d'être redécouverte alors que l'on croyait parfaitement la connaître.

« Dehors, tout semblait refléter mes maux. le ciel était couvert. L'air était encore froid et stagnant. Les rues étaient sales et dures. Les gens toujours amers et moches. Toute la ville de New-York était malade et avait désespérément besoin de vacances. »

Vous l'aurez compris, on se précipite.
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Le titre “Fuck up” donne le ton de ce livre où le narrateur, une sorte d'anti-héros new-yorkais, foire sa vie.
Durant 330 pages, il va nous entraîner dans son errance, traînant son look de loque, de chien battu dans l'East Village.

C'est un loser veule, intéressé par la recherche de combines pour se faire quelques dollars et se loger.
Il ne se fait pas de cadeaux, bref, ça sent fort l'autobiographie d'un écrivain !

Si vous voulez rôder dans le New-York du début des années 80, inutile de vous y rendre, lisez “Fuck up”.

Pour ma part, je me suis lassé de cette longue descente aux enfers d'un homme qui, quand il n'est pas dans la mouise, galère et quand il ne galère pas, “fuck up”.
Ce livre vient tard dans la littérature américaine (sorti en 1997 aux U.S.A.), car j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce “no future” dans les tribulations de Bukowski.
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Enfin traduit en français apparemment, ce roman qui retrace la vie de galères de notre héros au coeur de New-York, dans les années 80, quand il est difficile d'habiter au coeur de la Pomme avec des revenus minimums. Pourtant, il en a des occasions de mieux faire mais toujours le pépin (bah si ! Pomme ! Pépin !) qui vient enrayer la machine, souvent de sa faute. L'immersion est réussie, de belles réflexions, drôle, et finalement une histoire qu'on suit parce qu'à chaque bonne nouvelle on se demande ce qui va (encore) lui arriver. Un bon cru (jus ? Ok j'arrête).
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Notre héros se fait larguer par sa petite amie puis perd son boulot. le début d'une dégringolade sans fin à travers le New York des années 80.
Je suis sortie un peu déçue de ce roman. J'ai peu accroché à ce héros glandeur qui balade son spleen dans la Grosse Pomme, peinant à reprendre sa vie en main pour la mettre sur de bons rails. Cette accumulation de malheurs qui semble de jamais finir m'a d'abord laissée indifférente, avant de me mettre mal à l'aise. Portrait d'une déchéance sans fin l'intrigue se lit quand même avec une forme de fascination qui se complait dans cette énumération dont le but semble être de faire de son héros un homme meilleur (vraiment ?).
Je ne me suis pas vraiment attachée au héros de cette histoire que je ne trouve pas franchement sympathique, ni bon amoureux, ni bon ami, ni bon collègue. Les personnages secondaires ne rattrape pas çà, croisant notre chemin fugacement, l'un pathétique, l'autre détestable, un autre égoïste,....
Reste que le roman peut se voir comme le témoignage d'une époque, pamphlet contre le New York des eighties où le culte de l'argent laisse une kyrielle de dépressifs et autres individus égoïstes.
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« Tel un cafard, j'avais flotté avec mes maigres pattes au fond de la cuvette de chiottes géante qu'était New-York. »

Voilà, tout est dit. Impossible de mieux résumer ce roman. le narrateur, dont on ne connaitra jamais le prénom, vit dans le New-York des années 80. Viré par sa copine, il squatte le canapé d'un pote, trouve un boulot dans un cinéma porno gay, débute une relation avec une femme mariée et surtout, surtout, foire tout ce qu'il entreprend.
Difficile de résister à un tel anti-héros. C'est simple, on est au-delà de la poisse. Les déconvenues qui s'accumulent fascinent, les coups durs successifs entraînent une dégringolade hypnotisante. Il y a une forme de voyeurisme à suivre la descente aux enfers de ce pauvre bougre, à l'accompagner dans son errance miteuse.
Il faut dire aussi que notre raté professionnel fait preuve d'une lucidité et d'une autodérision qui force l'admiration. L'empilement des mauvais choix n'entraine jamais le moindre apitoiement. Pas le temps de se plaindre, il faut focaliser son énergie sur la recherche des moyens de subsistance les plus élémentaires.

Et au-delà du récit d'une vie au jour le jour dans les bas-fonds, c'est le portrait du New-York underground d'avant la gentrification de ses quartiers les plus pauvres qui fait le charme du récit. Une ville glauque, poisseuse, violente, foyer d'une contre-culture aussi misérable que pleine de vitalité.
Publié en autoédition au début des années 90, Fuck up est devenu un roman culte. Un roman où le tragi-comique n'a jamais aussi bien porté son nom, un roman à l'humour noir bouillonnant où la cruauté le dispute au grotesque, et qui met en scène l'un des plus grands losers de la littérature américaine.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Un vrai pied nickelé de la poisse, voilà le héros de ce livre que nous suivons dans le New York des années 80.
La poisse, il l'a, il se fait larguer par sa petite amie pour un malentendu, perd son boulot par provocation, en trouve un autre véreux, perd son meilleur ami qui se suicide, se fait tabasser par une bande de gamins bref il tombe de charybde en scylla.
Toute une époque révolue de New York se retrouve dans ce livre qu'on re-découvrir avec plaisir.
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J'ai adoré ce roman ! Un vrai coup de coeur.
Avec Fuck Up, Arthur Nersesian nous embarque dans le New-York des 80's. Mais n'imaginez pas déambuler dans l'Upper East Side. Ici, dans l'East Village, il est plutôt question de cinémas miteux, d'écrivains ratés, de vendeuses de pop-corn… bref, le New-York underground.
Il est surtout question d'un looser passionné de littérature qui cherche la meilleure combine pour s'en sortir. D'un faux-pas à une mauvaise idée, d'un mauvais soir à un coup du sort, notre (anti-)héros semble s'enfoncer dans les abysses de la grosse pomme. Une descente aux enfers dans les entrailles du métro et les bas-fonds de la ville où l'on devient anonyme et invisible. Et la fin est si surprenante !
Une plume touchante, pleine d'humour parfois, et toujours fine.
Pour les amoureux de l'autre New-York, ceux qui aiment les personnages borderline, les histoires de vie, les chutes, la littérature urbaine et les livres décalés.
Ce roman, sorti en 1997 aux USA et premier roman d'Arthur Nersesian, a été édité en France pour la première fois cet été par les Éditions La Croisée.
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Rien de tel que le bouche à oreille pour faire connaître un auteur, la preuve c'est comme ça que fuck up d'Arthur Nersesian est sorti de l'ombre et a enfin connu un très grand succès amplement mérité en 1997 avant de disparaître à nouveau du paysage littéraire. 

Mais c'est sans compter sur les Éditions La croisée qui ressuscite ce chef-d'oeuvre, gardant le titre d'origine, qui reflète à merveille ce qui nous attend, véritable cri de guerre de notre looser dont il est question dans cette fiction urbaine. 

Fuck up ou l'odyssée urbaine d'un looser peu ordinaire. 

C'est désespérément beau, c'est parfois limite larmoyant, puisqu'il est impossible de ne pas avoir d'empathie pour ce mec et en même temps c'est très drôle mais c'est surtout vraiment bien écrit. 

Sur le bandeau, j'ai lu entre John Fante et Scorsese et bien je suis absolument d'accord, car cette écriture nous rappelle effectivement l'écriture de Fante et nous plonge également dans l'ambiance des grands films américains. 

Une errance littéraire dans le bon vieux New-York authentique, en compagnie d'un marginal très attachant, à déguster sans modération avec un bon whisky de derrière les fagots. 
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Un sacré premier roman nord américain, que ce "fuck up". Une sorte d'attrape coeur des années 80.
Nous sommes à New York dans les années 80, nous suivons dans les rues le narrateur, qui vient d'être largué par sa petite amie, étudiante et qui vient d'obtenir son master. Il va devenir ouvreur dans un cinéma, géré par Pépé. rencontré une vendeuse de pop corn, squatté des appartements au fils de ses rencontres. Il va rencontrer un drôle de professeur qui a comme passe temps, écrire, lire.et collectionner des éditions originales. Il va être embauché dans un cinéma porno, installé dans une ancienne école maternelle et où le patron Miguel, lui dit qu'il faut des ondes positives pour y travailler..
Ce texte nous parle de la vie underground du NYC au début de l'épidémie du Sida, des laissés pour compte, des débrouillards qui squattent des canapés, qui pour faire des rencontres partage des vers de poésie avec des inconnues dans les rues.
le narrateur n'est pas particulièrement sympathique, mais on déambule avec lui dans les rues, dans les projections cinéma, dans les soirées. Il se cherche, il cherche l'amour, il cherche sa voie pour réussir, il tente des expériences, pourquoi pas devenir écrivain, pourquoi pas tenter d'acheter un cinéma...
Un texte punchline parfois, de sacrés portraits d'êtres croisés par le narrateur, des références littéraires, des balades dans les rues de New York, dans les cinémas, dans les soirées.
Un sacré voyage dans les rues, dans les salles obscures, dans les nuits de NYC.
#FuckUp #NetGalleyFrance
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