AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Charles Bonnot (Traducteur)
EAN : 9782413079521
336 pages
La Croisée (23/08/2023)
3.79/5   85 notes
Résumé :
Décontracté, mélancolique, roublard et attachant, Fuck Up a connu une drôle d’histoire : publié dans une maison new-yorkaise underground, il a rencontré par bouche-à-oreille un très grand succès.

Que trouve-t-on dans ce premier roman ? Un héros loin d’être parfait qui, largué par sa petite amie et sans boulot, se met à errer dans l’East Village et ses cinémas miteux, trouvant un lit au fil de rencontres avec la faune locale : écrivain raté, yuppie de ... >Voir plus
Que lire après Fuck UpVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 85 notes
5
3 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
2 avis
°°° Rentrée littéraire 2023 # 44 °°°

« Peut-être que le prix à payer pour une vie confortable, c'est qu'elle vous file plus vite entre les doigts. Mais quiconque a vécu sur le fil du rasoir, même pendant un court moment, accepterait sans hésiter ce marché. Ado je m'étais imaginé une vie agréable une fois adulte. A cause d'une avarie mécanique, ma prédiction s'est révélée inexacte. La situation s'est inversée. J'ai atterri dans une ville que j'avais toujours fuie, à vivre avec une femme pour laquelle j'avais autrefois nourri une franche antipathie. Nous avons fêté nos sept ans il y a peu, avec un dîner correct et un film pas trop nul. »

Le narrateur, la vingtaine, va remonter le temps pour nous raconter ses mésaventures qui vont lui faire perdre ses illusions et passer à l'âge adulte, sous forme d'errances dans le New-York des années 1980, quelque part entre le film de Scorsese After Hours ( en moins kafkaïen ) et L'Attrape-coeurs de Salinger ( en plus barré ).

Lui, c'est l'anti-héros par excellence, largué par sa petite-amie, viré de son petit job alimentaire, obligé de squatter qui voudra bien de lui sur son canapé. Attachant et plein de défauts, il force le respect tellement il foire tout et s'ingénie à prendre les mauvaises décisions. On sent venir les catastrophes, uniquement des ratages réussis haut la main, obligé qu'il est de mentir et escroquer pour croire s'en sortir, mais sans savoir où cette odyssée émotionnelle va le mener pour trouver malgré tout une place.

Ce roman de 1997 est traduit pour la première fois en France. Et on comprend pourquoi il est culte aux Etats-Unis. Arthur Nersesian maitrise parfaitement le tragi-comique, jusqu'à sa chute tristement ironique. Son roman est à la fois très sombre sur le désespoir urbain, et hilarant grâce à des dialogues extrêmement vivants.

Surtout il capture un portrait très réussi d'un New-York crade qui n'existe plus. Dans les années 1980, l'East village est à l'aube de sa gentrification, permettant au narrateur d'évoluer aussi bien dans des lofts classieux que dans des bars miteux, comme de rencontrer des yuppies triomphants, des artistes underground et de pauvres bougres alcooliques.

Commenter  J’apprécie          11810
Bon, autant le dire direct, Fuck Up d'Arthur Nersesian – traduit par Charles Bonnot – est juste tout ce que j'aime en littérature américaine : une longue déambulation à travers Brooklyn et Manhattan qui va amener le narrateur, mytho merveilleux, vers un avenir pas vraiment gagné au départ.

Faut dire que la vingtaine tout juste passée, il est un brin handicapé de la vie notre héros aux p'tits pieds, malin mais pas fin, délaissant sa compagne pour en lorgner une autre, rusant et mentant pour se faire embaucher au Zeus, ciné porno gay, avant de piquer dans la caisse, se rêvant écrivain sans avoir pondu une seule ligne.

Son salut viendra des autres, croisés et recroisés : Helmsley, l'ami hébergeur, cultivé et collectionneur de livres hors de prix ; Glenn l'amante MILF avocate et oppressante ; Angela la féroce, qui hurle et cogne pour se faire comprendre. Autant de rencontres qui le feront grandir.

Fuck Up est un roman jubilatoire pour qui aime le noir US, devenu culte outre-Atlantique et étonnement jamais traduit jusqu'à aujourd'hui chez nous. Ayant la carte n°1 du fan club d'Arturo Bandini, hors de question de tenter un quelconque parallèle avec le héros de Fante.

Mais pas grave car Fuck Up n'a aucunement besoin d'un tel rapprochement et se suffit à lui-même, avec son style cash et inspiré, ce sentiment de solitude et de désespérance qui traverse le livre, et cet envoûtement d'une ville qui donne toujours l'impression d'être redécouverte alors que l'on croyait parfaitement la connaître.

« Dehors, tout semblait refléter mes maux. le ciel était couvert. L'air était encore froid et stagnant. Les rues étaient sales et dures. Les gens toujours amers et moches. Toute la ville de New-York était malade et avait désespérément besoin de vacances. »

Vous l'aurez compris, on se précipite.
Commenter  J’apprécie          326
Le titre “Fuck up” donne le ton de ce livre où le narrateur, une sorte d'anti-héros new-yorkais, foire sa vie.
Durant 330 pages, il va nous entraîner dans son errance, traînant son look de loque, de chien battu dans l'East Village.

C'est un loser veule, intéressé par la recherche de combines pour se faire quelques dollars et se loger.
Il ne se fait pas de cadeaux, bref, ça sent fort l'autobiographie d'un écrivain !

Si vous voulez rôder dans le New-York du début des années 80, inutile de vous y rendre, lisez “Fuck up”.

Pour ma part, je me suis lassé de cette longue descente aux enfers d'un homme qui, quand il n'est pas dans la mouise, galère et quand il ne galère pas, “fuck up”.
Ce livre vient tard dans la littérature américaine (sorti en 1997 aux U.S.A.), car j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce “no future” dans les tribulations de Bukowski.
Commenter  J’apprécie          290
Enfin traduit en français apparemment, ce roman qui retrace la vie de galères de notre héros au coeur de New-York, dans les années 80, quand il est difficile d'habiter au coeur de la Pomme avec des revenus minimums. Pourtant, il en a des occasions de mieux faire mais toujours le pépin (bah si ! Pomme ! Pépin !) qui vient enrayer la machine, souvent de sa faute. L'immersion est réussie, de belles réflexions, drôle, et finalement une histoire qu'on suit parce qu'à chaque bonne nouvelle on se demande ce qui va (encore) lui arriver. Un bon cru (jus ? Ok j'arrête).
Commenter  J’apprécie          282
Notre héros se fait larguer par sa petite amie puis perd son boulot. le début d'une dégringolade sans fin à travers le New York des années 80.
Je suis sortie un peu déçue de ce roman. J'ai peu accroché à ce héros glandeur qui balade son spleen dans la Grosse Pomme, peinant à reprendre sa vie en main pour la mettre sur de bons rails. Cette accumulation de malheurs qui semble de jamais finir m'a d'abord laissée indifférente, avant de me mettre mal à l'aise. Portrait d'une déchéance sans fin l'intrigue se lit quand même avec une forme de fascination qui se complait dans cette énumération dont le but semble être de faire de son héros un homme meilleur (vraiment ?).
Je ne me suis pas vraiment attachée au héros de cette histoire que je ne trouve pas franchement sympathique, ni bon amoureux, ni bon ami, ni bon collègue. Les personnages secondaires ne rattrape pas çà, croisant notre chemin fugacement, l'un pathétique, l'autre détestable, un autre égoïste,....
Reste que le roman peut se voir comme le témoignage d'une époque, pamphlet contre le New York des eighties où le culte de l'argent laisse une kyrielle de dépressifs et autres individus égoïstes.
Commenter  J’apprécie          160


critiques presse (2)
Liberation
21 novembre 2023
Livre d’un monde qui n’existe plus mais dont l’énergie persiste. "Fuck Up" a donné, donne et donnera encore longtemps au lecteur l’impression «de faire partie de quelque chose». Un souvenir électrique des mauvaises années.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
12 octobre 2023
Paru en 1991 aux États-Unis, épuisé un temps - ce qui a fait de lui un texte underground, et culte -, ce roman à la fois noir et jubilatoire dresse le portrait d'un homme de vingt-trois ans.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait beau mais froid dehors tandis que je déambulais d’un pas incertain vers le nord-ouest, encore embrumé par le talc de la veille. Janus m’avait donné du bon temps et s’il y avait quelque chose à sauver de ce naufrage, fût-ce à mes dépens, elle pouvait bien s’y essayer, sans rancune.

A force de zigzaguer sur Bleecker, je suis finalement arrivé à Abingdon Square. J’y ai retrouvé une ribambelle de jeunes mères, d’enfants, de vieux, de clodos, de cages à écureuils et de balançoires. J’aurais dû prendre plus de vêtements, je m’étais encore une fois enfui avec ce que j’avais sur le dos et rien d’autre. En fouillant mes poches, j’ai vu que j’avais claqué à peu près tout mon salaire dans la coke. Ainsi, faute de projets immédiats, je suis resté assis un moment, attendant que quelque chose vienne ou qu’autre chose se passe. J’ai regardé une femme chargée de sacs nourrir des pigeons et des ados qui portaient des jeans de marque.

J’ai acheté une barre chocolatée, décrété que c’était mon petit-déjeuner et je l’ai mâchonnée en traversant West Village en direction de la station du F. En passant devant le vieux restaurant ou j’avais rencontré Sarah un an plus tôt, j’ai pris conscience de la vitesse à laquelle j’avais dégringolé. Je suis arrivé à la Quatorzième Rue, j’ai payé un jeton pour le métro. Une fois dans le long tunnel urineux qui relie le quai de l’IRT et celui de l’IND, je me suis souvenu que la dernière que j’avais emprunté ces couloirs, c’était quand j’allais avec Helmsley à la soirée des étudiants de Columbia. Un bon moyen de savoir que vous avez passé trop de temps dans une même ville, c’est quand un endroit sur deux vous évoque un souvenir triste.
Commenter  J’apprécie          10
— Je suis venu à New York pour les cafards, la saleté, les agressions, les odeurs nauséabondes, la violence ... ah oui, les loyers astronomiques et la surpopulation, sans oublier les hivers sibériens et les étés caniculaires.
— Si ça ne te plaît pas, pourquoi tu restes ?
— Qui a dit que ça ne me plaisait pas? Où d'autre pourrais-je trouver tout ça ?
Commenter  J’apprécie          30
Pour la première fois, je me suis aperçu que si je ne mourais pas, je ne ferais sans doute pas grand chose de plus que survivre, et qu’un an plus tard, je serais heureux d’avoir un appart et peut-être un petit bas de laine sur un compte épargne et une petite télé ou autre et que ce serait déjà très bien. Dieu est le temps, ai-je alors pensé. Le temps était tout. Dieu était l’allure du temps. Je me souviens avoir pensé à cette unité temporelle magique, l’année, une rognure d’ongle du petit doigt de Dieu.
Commenter  J’apprécie          10
"C'est curieux, m'a fait remarquer Helmsley par un matin frisquet. Ta génération est la première depuis des années à ne pas avoir produit une sous-culture convaincante.
- Et les punks alors ?
- Peu convaincants. Regarde les hippies. ils avaient un discours, une littérature, des figures tutélaires, des groupes dissidents : une vision. Ils étaient politisés et ils étaient même anti-mode. Les punks sont une sorte de négation de la croissance, au mieux une passade. (pp. 49-50)
Commenter  J’apprécie          10
Tout en respirant l’odeur de ce pet, j’ai pensé à Helmsley amoureux. Avais-je passé ma vie à confondre l’amour et une succession d’érections? L’amour devait être pour lui une impérieuse nécessité alors qu’il était pour moi une luxueuse distraction. J’aurais voulu ressentir du désir pour une vieille peau avec un goitre, des chicots pourris et des varices. Si j’étais capable d’aimer ainsi, je bâtirais alors une pyramide d’émotions, un Arc de Triomphe d’affection.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : new yorkVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Autres livres de Arthur Nersesian (1) Voir plus

Lecteurs (303) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..