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Critique de lafilledepassage


Voilà un poète qui me donne du fil à retordre, car il faut bien l'avouer je ne comprends pas grand-chose à sa poésie. Oh ce n'est certainement pas la faute du bonhomme, mais plutôt je pense une anomalie dans le programme génétique qui me constitue et qui m'empêche, je crois, d'accéder aux grands textes de la littérature. Quand je parle d'accès, je parle bien sûr de savourer et de jouir de la beauté, de la richesse, de la profondeur de toute la littérature dite classique. D'ailleurs, pour être honnête, je pense que ce syndrome me frapperait de la même manière si je devais maintenant lire la poésie des grands noms de la littérature française, tels Victor Hugo, Apollinaire, Mallarmé, Baudelaire, Eluard, Aragon et tous les autres bien sûr (la liste est tellement longue). Adoncques je me demande si je n'ai pas développé une sorte de répulsion pour ces grands textes, peut-être depuis l'école d'ailleurs, bien qu'on ne m'ait jamais vraiment harcelée avec la littérature. À l'époque, c'était service minimum et lecture au grand max d'un livre par an qu'ensuite on analysait sous toutes les coutures.

Me voici donc devant ce prix Nobel de la littérature en plein embarras. Les vers s'étalent, j'en comprends même certains -au prix d'un sérieux effort intellectuel, quand même - et puis le vers suivant tout s'écroule et je suis perdue, les bras ballants le regard vide … Certes c'est très joli, très bien écrit, mais je ne pige que dalle, rien du tout, nada.

Bon les vingt poèmes d'amour, écrits à l'âge 19 ans, sont emplis d'emphase, de vibrations métaphysiques (ou en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti), d'Absolu. La femme aimée, décrite comme silencieuse et distante, est une femme-Terre, une femme-nuit, une femme-port, une femme-ciel, … Peut-être ai-je l'âge pour être sensible à cette passion que j'ai perçue sous un jour destructeur ici (même si Neruda, par la suite, s'en défend et parlera de cette période de sa vie comme une période de joie de vivre) pour l'Autre, et ce serait dommage, mais bon voilà ? Et/ou je n'ai ni les clés ni les prédispositions pour me former les images suggérées et pour goûter la beauté de cette écriture trop intellectuelle, trop élaborée.

Les trois étoiles donc ne sont nullement une critique des poèmes de Neruda (comment oserais-je ? Ce serait faire preuve d'outrecuidance, comme disait une de mes profs), mais plutôt une image de mon ressenti mitigé et pas vraiment convaincu. Oui j'aime certains des vers, certaines strophes même parfois, voire des poèmes entiers (bingo, ah ouais !) surtout ceux plus sages et plus abordables des vers du capitaine, écrits à une période plus tardive, mais l'émotion n'est pas là, je reste à quai …
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