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4,08

sur 74 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà une histoire qui semble de prime abord bien farfelue, GennaRose Nethercott va pourtant rapidement vous faire croire à La Maison aux pattes de poulet.

Derrière la magnifique couverture signée Anouck Faure se cache un non moins merveilleux texte qui jongle avec brio avec différents genres de l'Imaginaire, alliant modernité et respect du passé.

520 pages d'une aventure littéraire atypique, qui est autant un voyage dans l'imagination qu'une virée dans l'âme des Hommes.

« Les contes, on ne les oublie pas ; ils se contorsionnent et se pelotonnent autour du coeur jusqu'à y être tranquillement logés. Ils sont fluides, changeant, ils peuvent s'adapter à toutes les circonstances qu'ils traversent. Ils changent dans la bouche des conteurs et se font au contour des oreilles des auditeurs. Les faits peuvent différer (les lieux, la couleur du manteau d'Untel, les espèces qui fleurissent dans un petit jardin circulaire) mais leur noyau reste le même. Ainsi survivent-ils. S'assimilent-ils. Et avec eux le souvenir ».

Voici une citation tirée du livre qui dit beaucoup sur ce texte, sur le socle sur lequel il repose, sur la manière dont il est construit, sur ce qu'il véhicule. C'est en effet un conte qui raconte un conte. Comme souvent, une part de vérité y est bien présente, et sa force marque durablement l'esprit du lecteur.

GennaRose Nethercott a un don pour nous faire croire à l'impensable, pour que vite on se sente comme chez soi auprès de cette maison étrange. Dans un monde proche du nôtre, sauf qu'il a certaines particularités, comme ces objets qui prennent en partie vie, comme ces pouvoirs aux mains de certains.

Le récit navigue entre fantastique et fantasy, un réalisme magique qui trouve ses racines dans une période sombre de l'humanité, entre Ukraine et Russie, pour reprendre vie au fond des États-Unis.

La magie va se répandre au travers des personnages, principalement une soeur et un frère qui se sont perdus de vue et qui se retrouvent. le passé qui resurgit, une graine qui éclot tout au long de l'histoire.

Isaac vit en marge, dans le monde des laissés-pour-compte américains, ayant fui volontairement sa famille. Il a un don particulier, celui du mimétisme. Un vrai caméléon, capable en quelques secondes de « voler » les tics et attitudes d'une personne, pour se fondre dans son costume virtuel.

Bellatine vit son propre pouvoir comme une malédiction. L'empêchant de toucher les choses, lors de « crises », au risque de les rendre vivantes.

Un frère extraverti, champion de l'esquive (et de la fuite), une soeur responsable mais refermée sur elle-même. de caractères opposés qui vont devoir combiner, se retrouver.

Au milieu, un héritage de leur grand-mère ukrainienne. Aucune somme sonnante et trébuchante, mais une maison sur pieds et qui marche, qui court aussi. Qu'il va falloir apprivoiser, restaurer, sauver. Une demeure qui vit, et dont une étrange entité veut la mort.

GennaRose Nethercott fait preuve d'une imagination débordante, mais cherche toujours à rendre son histoire plausible, même quand elle plonge dans le fantastique pur et dur. C'est emballant, parce que son récit et ses personnages respirent de vie, vibrent d'émotions. C'est ludique au possible, mais également sombre.

Un récit prenant, à plusieurs couches. A éplucher au fil des pages, parce que derrière la fantaisie se cache un propos fort, dur, la persécution des juifs. Un sujet caché dans le folklore et enrobé dans la modernité, que l'autrice va peu à peu faire surgir.

Car le roman, de manière imagée, est une affaire d'héritage et de ce qu'on en fait, de devoir de mémoire. Avec un message final qui porte, qui frappe, à travers un chapitre bien précis d'une puissance rare.

Par la grâce d'une écriture virevoltante, l'écrivaine nous emporte dans cette intrigue pleine de péripétie. Malgré quelques petites longueurs à mon sens, c'est souvent irrésistible.

La plume y est pour beaucoup, à la fois accessible et joliment poétique. A avoir envie de noter et surligner nombre de phrases. L'ambiance gothique joue également, formidablement composée, pour parfaire ce spectacle dans sa forme comme dans le fond.

Venez à la rencontre de la Maison aux pattes de poulet, une fois apprivoisée elle vous ouvrira grand ses portes. GennaRose Nethercott est un peu magicienne, ses mots vont vous emprisonner dans son univers pour vous toucher au coeur.
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Moi qui adore le folklore Russe, je ne pouvais qu'être attirée par cette fameuse maison aux pattes de poulet qui est celle de Baba Yaga.

Alors oui, on parle bien de la maison de Baba Yaga, mais le conte est revisité, transposé dans notre monde, celui des nouvelles technologies et l'histoire se déroulera aux États-Unis.

Il était une fois, un dépoussiérage de conte, une histoire toute nouvelle, réinventée, et ce, de manière intelligente et addictive, portée par des personnages que l'on se prend à apprécier, à connaître et une maison qui ne m'a pas laissée indifférente.

Le fantastique est omniprésent, notamment avec Isaac Yaga, un vagabond du rail, un véritable roi caméléon, capable de prendre l'apparence qu'il veut, la copiant de personnes qu'il croise. Sa soeur, Bellatine, dite Belette, a, quant à elle, un pouvoir dans ses mains, pouvoir qu'elle déteste et dont elle aimerait se défaire.

Comment dépoussiérer un conte, comment le transposer au pays de l'Oncle Sam, comment le rendre attractif, comment faire en sorte que ça fonctionne et que rien ne vienne gripper la machine (ou les pattes de poulet) ?

Eh bien, ce devait être tout simple, puisque l'autrice y est parvenue avec brio (avec qui ?). Non, le travail n'était pas simple, il fallait que la sauce prenne et surtout, trouver la recette de la sauce pour que le plat ne soit pas indigeste, mal équilibré ou tout simplement fadasse !

Je n'ai rien à redire sur sa manière de nous présenter son récit, car c'était brillant, amusant, intéressant, intriguant, avec des tensions, des moments plus calmes, des mystères, un Méchant bien trouvé et des retours dans le passé, avec un narrateur mystérieux, lors de certains chapitres, dont nous comprendrons vite qui iel est.

Ah, j'allais oublier des personnages bien troussés, avec des failles et des qualités, et une partie du contexte historique de la Russie en 1919. Guère brillant, le comportement des êtres humains et je n'oserais pas dire que ça n'arrivera plus jamais.

Le petit truc en plus, l'ancrage du conte dans nos sociétés, c'est au sujet du Méchant, qui, telles certaines personnes mal intentionnées, avides de pouvoir, de récupération, jouent sur les peurs des gens pour les pousser à commettre l'impensable, à faire naître une meute, dont le moteur est la haine, la recherche d'un bouc émissaire, bref, comme l'Homme a toujours fait et fait toujours.

Alors oui, c'est un roman de fantastique réussi, avec de la profondeur dans son scénario et ses personnages. L'autrice n'a pas écrit un récit rempli d'adrénaline, mais un récit qu'on lit sans s'en rendre compte, transporté ailleurs, dans une maison qui se meut toute seule et dans un univers fantasmagorique des plus intéressants.
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Malgré son titre un brin étrange, La Maison aux pattes de poulet fut pour moi une belle réussite. J'ai d'abord été happée par le style particulier de GennaRose Nethercott qui retranscrit avec brio ce mélange improbable de glauque et de merveilleux. Résultat : une ambiance un peu creepy qui colle à la perfection aux contes de fée pour adultes. Et qui dit conte de fée dit messages forts !

En effet, l'auteure insiste sur la nécessité de se souvenir pour ne pas répéter les erreurs du passé. Ses héros font d'ailleurs les frais de leur héritage familial dont ils ignorent la véritable signification et j'ai adoré les suivre dans leurs découvertes, leurs déconvenues et leurs combats, tant ils sont bien développés.

Seul petit bémol : ce creux dans l'histoire, au milieu du roman, qui disparaît heureusement très vite !
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Avec en signature une couverture d'Anouck Faure qui m'a chamboulée l'an dernier avec son roman la Cité Diaphane, La maison aux pattes de poulet ne pouvait que m'interpeler. En effet, elle comporte tout ce que j'aime : une ambiance de conte, un côté inquiétant et rassurant à la fois et surtout plein de détail qui appellent à être significatif. le pigeon, pardon le lecteur, est ferré !

Avec l'imagination digne de la poétesse qu'elle est, et qui a fondé le Traveling Poetry Emporium pour louer ses services avec une équipe de poètes, GennaRose Nethercott nous offre un récit à la croisée des genres, qui bien que comportant de nombreuses longueurs, offre aussi un message puissant dans un écrin original, qui parlera à tous les amateurs de contes.

La maison aux pattes de poulet est en effet un texte fortement inspiré du folklore russe et plus particulièrement des Juifs de Russie, qui rappellera le travail de Katherine Arden pour populariser leurs mythes et légendes. Laissant de côtés les petits esprits et autres démons, elle s'attaque plutôt à la figure de Baba Yaga, célèbre sorcière à la maison telle que décrite dans le titre. Nous suivons ici les descendants de celle-ci avec leurs singuliers pouvoirs tandis qu'une sombre menace les poursuit alors qu'ils viennent d'hériter de la maison ancestrale. Avec un récit mélangeant dénonciation de l'antisémitisme et des violences faites aux Juifs, dénonciation de l'effacement et la réécriture de l'Histoire, ambiance de saltimbanques et de voleurs, quête de soi et touche LGBT, on peut dire que l'autrice touche à plein de genre et tisse un patchwork qui se révélera des plus étranges mais chaleureux.

Avec une narration assez chargée, l'autrice faisant gonfler et gonfler son intrigue au fil des chapitres, sans toujours que cela ait un intérêt pour l'ensemble, elle nous embarque tout de même dans une aventure riche et trépidante où je me suis plu à voyager entre les différents lieux et temporalités afin de rassembler les pans de ce patchwork et d'imaginer la couverture que cela allait donner. Elle use pour cela d'une astuce vieille comme le monde : deux frère et soeur séparés qui se retrouvent dans l'adversité et dont les différences vont devenir un atout pour s'en sortir. Avec sa fragilité et ses peurs, je me suis rapidement attachée à Bellatine d'ailleurs. Elle fut avec la Maison (LE grand personnage de l'histoire) et Baba Yaga, mon moteur pour avancer dans cette histoire, tant j'ai peiné malheureusement avec son frère Isaac que je n'ai jamais trouvé sympathique mais dont le talent d'imitation m'a fascinée. Récit à plusieurs voix, ce roman fut aussi une aventure à plusieurs niveaux et les personnages ont parfaitement représenté cela.

Il fut assez simple de suivre leurs multiples aventures, notamment dans cette Amérique contemporaine parfaitement capturée par l'autrice dans son essence grâce à une plume très « terroir américain » avec ses grands espaces, ces voies ferrées, son racisme et sa violence âpre, qui faisait très Steinbeck. Mais également dans cette Russie passée où les violences contre les Juifs montent et montent, rappelant bien trop notre propre actualité, tout proportion gardée bien sûr. Elle mélange avec aisance les codes du conte et les codes du roman de société. Que ses narrateurs soient les jeunes Yaga ou la maison, on a à chaque fois envie de découvrir la suite et surtout de comprendre les enjeux de ce conte moderne étrange où un saltimbanque peut prendre l'apparence des gens qu'il observe, où une ébéniste pour littéralement donner vie à des marionnettes ou des cadavres, tandis qu'ils voyagent à l'intérieur d'une maison à pattes de poulet et fuit un mystérieux serial killer surnommé Ombrelongue.

J'ai parfaitement saisi et aimé les messages transmis par l'autrice, qui certes manquent parfois un peu de finesse, mais sont nécessaires pour dénoncer l'engrenage dans lequel peuvent tomber des populations contre d'autres qui leur servent alors de bouc-émissaire. La bascule est très bien décrite même si couvert de conte à l'ancienne, on a parfaitement senti le drame de ce moment. En revanche, j'ai trouvé l'aventure fort longue pour ce qu'elle avait à raconter et ce n'est pas le développement des personnages qui nécessitait cela, ni le message à transmettre. On pourrait facilement couper et se débarrasser de plusieurs bouts de l'aventure sans que ça gêne énormément, notamment du côté d'Isaac, dont le périple passé est assez peu intéressant au vu de l'impact dans le présent. J'ai trouvé le cheminement intérieur de sa soeur bien plus intéressant et j'ai eu le sentiment qu'on lui accordait malheureusement moins de place. Dommage. Effectivement, celle-ci représente à nouveau, femme oblige j'ai envie de dire, la figure de la « sorcière » et elle a été rejetée pour cela par sa famille, ce qui est assez tragique. Cela aurait été intéressant de le développer plus qu'à demi-mots, car c'est un héritage essentiel ici.

Aventure à la fois très américaine et très slave, cette revisite d'actualité du conte Baba Yaga nous emmène dans le sombre univers poétique, dénonciateur, de son autrice, qui met son art de la plume au service d'un propos fort. Si je n'ai pas été entièrement convaincue par sa narration et certains choix scénaristiques, son message lui sur les minorités, l'écriture et le rôle de l'histoire m'a énormément plu. J'ai donc très envie de découvrir son autre texte à paraître en vo cette année : Fifty Beasts to Break Your Heart and Other Stories.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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J'ai d'abord été attiré par le titre, autant loufoque que singulier, parfaitement mis en valeur par la magnifique couverture qui annonce bien, en effet, que l'une des héroïnes de l'histoire sera cette maison étrange flanquée de deux pattes de volatile de basse cour.
Ajoutée à cela la quatrième de couverture, mise en bouche exhalant les senteurs d'un plat gourmand et épicé à la fois, fait d'action et de fantastique, il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et me plonger tête première dans ce met atypique.
La promesse était grande, c'est sans doute pour cela que je sors en ayant aimé le roman avec, néanmoins, quelques parties que j'ai eu moins de plaisir à déguster. Mais je pense que cela vient essentiellement du format de la narration.
En fait, nous avons affaire ici à un conte, dans le vrai sens du terme, un conte avec son folklore, ses légendes fantastiques, ses traditions et ses personnages hors du commun, à commencer par cette maison vivante qui peut se carapater face au danger. Et si l'histoire s'inscrit plutôt dans un conte, le format roman n'est pas vraiment le plus adapté puisque l'auteure a dû, à mes yeux, remplumer la bête et graisser sa garniture pour atteindre le calibre attendu (faire des pages). En effet, si elle donne vie à un univers riche et plein d'originalité, le côté fantastique, certes très présent, est utilisé, surtout au milieu du roman, pour donner plus de matière à l'histoire des personnages, de leurs ancêtres ou des lieux traversés. Cela participe de l'imaginaire du récit mais c'est aussi au détriment de l'action parfois. Les anecdotes et péripéties plus secondaires s'enchainent laissant la quête principale dans son jus. Il y a pas mal de passages plutôt « contemplatifs » qui m'ont laissé penser que le poulet tournait un peu sur lui-même comme perdu ou du moins dans l'attente de savoir s'il va être rôti ou s'il va voir pousser ses ailes. Alors qu'après un début de narration plutôt animé et prometteur, j'attendais avec impatience que l'action s'amplifie.
Par contre, passé ce moment de préparation, j'ai beaucoup aimé la dernière partie du roman et son dénouement. le fantastique s'accorde alors avec l'action dans une lutte finale entre les héros et cette étrange entité, Ombrelongue, qui semble se nourrir des horreurs et des spectres du passé. L'auteure crée un lien d'une grande intensité entre la destinée des héros et la tragédie vécue par leurs ancêtres un siècle plus tôt. Comme pour rappeler que nous portons toujours en nous l'empreinte de nos aïeuls et que c'est aussi grâce à eux que nous pouvons nous (re)lier aux vivants.
Cette conclusion apporte une vraie « morale » à ce conte, une leçon teintée de sagesse et d'émotions, qui a fini de me convaincre de ma lecture: une h/Histoire aussi cruelle et tragique soit-elle ne meure jamais tant qu'il existe un être pour la transmettre, et ce que le narrateur soit un homme sage et érudit, une vieille marchande d'oeufs, une marionnette idiote dotée de l'étincelle de la vie ou une petite chaumière aux murs en bois courbés par l'âge, coiffée d'un toit s'affaissant sous le poids des mauvaises herbes, brinquebalant mais toujours debout dressée sur deux longues pattes jaunes.
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Après une bonne nuit de sommeil, ce livre m'a paru un peu plus clair malgré son univers vraiment unique.
Commencons tout d'abord par la partie écriture: la plume de GennaRose Nethercott vous porte de ses mots enchantés et arrive à vous captiver au fil des pages.
Ce qui semble à première vue n'être qu'une énième relecture du mythe de Baba Yaga, l'une des figures féminines les plus connues du folklore slave, se révèle très vite plus sombre et plus politisé que ça.
GennaRose fait de ce personnage l'origine de son récit mais ne s'arrête pas là pour autant.
Elle ancre par ailleurs ces différents personnages à travers plusieurs périodes souvent troubles de l'Histoire, mettant ainsi l'accent sur l'importance du travail de mémoire et de l'héritage culturel.
Isaac et Bellatine devront accepter ce lourd fardeau qui vient avec le nom Yaga et mettre de côté leur différents contre un mal qui en a après Pieds-de-Chardon, cette mystérieuse maison aux pattes de poulet qui est dans leur famille depuis des générations.

Un voyage poétique et onirique qui, en abordant des thèmes souvent sombres, invite le lecteur à entamer un travail de mémoire (nécessaire) et de réflexion sur la nature humaine afin de ne plus répéter les erreurs du passé.
La structure du récit peut vite vous perdre si vous n'êtes pas entièrement dans l'histoire et les personnage principaux auraient gagné à être plus approfondis mais le lyrisme de cette aventure familiale saura vous ravir si vous arrivez à vous immerger dans l'histoire.
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Ce livre est vraiment particulier, mystique, intrigant mais aussi difficile à lire, en tout cas pour ma part. C'est un conte pour adultes, une histoire fantastique qui dénonce des sujets bien dramatiques. La magie trouve une place bien à elle, ancrée dans la réalité, d'abord avec cette maison si singulière, ensuite avec les enfants Yaga.

L'autrice pèse chacun de ses mots, telle une poétesse, elle reprend le mythe de Baba Yaga et le modernise pour relater un fait historique bien difficile. le pogrom, la persécution des juifs, le mal incarné qui se propage lentement et insidieusement. La maison aux pattes de poulet est un roman qui dénonce le mal que des hommes peuvent faire à d'autres hommes, nourrit par une haine parfois inexplicable, toujours intolérable.

J'ai mis du temps à rentrer dans cette histoire, beaucoup de temps. Contrairement à la majorité des lecteurs, je n'ai pas eu le coup de coeur bien que le récit soit beau et bon. J'ai eu du mal à ressentir l'attachement dont j'ai besoin aux personnages. Je me suis rendue compte que cette lecture ne serait pas aussi bonne pour moi que je l'espérais lorsque je lisais quelques pages puis la reposait. N'arrivant pas à enchainer les chapitres.

Pourtant, je peux vous assurer que ce roman est bourré de qualités, tant par l'écriture que par l'intrigue, seulement voilà… Peut-être n'était-ce tout simplement pas le bon moment pour moi de le lire. Toujours est-il que je sais reconnaître un bon livre et que je comprends le fort enthousiasme ressenti par quasiment toutes les personnes l'ayant lu. Je suis la première frustrée de ne pas avoir su y déceler cette étincelle que tant d'autres ont pu voir.

Entre mythe, légende et réalité, cette histoire a le mérite d'être parfaitement maitrisée. J'ai juste raté le rendez-vous.


En bref :
Un livre à découvrir, pour sûr ! Je fais partie d'une toute petite minorité à ne pas avoir été sensible à l'ensemble, j'en suis la première surprise. Cependant, je ne m'interdis pas une relecture plus tard, quand je serai plus apte à recevoir ce récit fort et sûrement bien plus bouleversant que ce que j'ai pu ressentir. En attendant, je reste simplement sur une lecture mitigée mais pas désagréable.
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Les enfants Yaga reçoivent un drôle d'héritage, vieux de plusieurs années : une maison aux pattes de poulet.
Le frère et la soeur ne savent pas trop quoi faire de cette étrange maison qui a une vie propre et qui court si on le lui demande.
Ils vont alors décider de recréer un spectacle de marionnettes qu'ils avaient l'habitude de jouer quand ils étaient petits avec leurs parents et de partir en tournée dans tout le pays.

Ils sont loin de se douter que leur héritage va se cantonner à une seule maison sur pattes. Au fil des pages nous apprenons à découvrir leurs secrets, leurs fantômes.

C'est un livre vraiment très particulier, mais je dois dire qu'il est vraiment très imaginatif. Il mêle subtilement légende et Histoire pour nous raconter des événements terribles sur plusieurs générations. On plonge dans les souvenirs de cette maison, de ce qu'elle a traversé. On plonge aussi dans les méandres de la culpabilité de nos personnages, et c'est une belle histoire qui parle aussi de transmission.

J'ai bien aimé le lien entre le frère et la soeur : très proches et en même temps si éloignés de caractère, ils font deux héros aux antipodes l'un de l'autre qu'on prend plaisir à suivre.

Si vous cherchez un livre à l'ambiance unique avec de l'action alors je pense que ce livre peut vous correspondre.
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