Suite de mes lectures sur l'agriculture industrielle. le nouvel essai de
Fabrice Nicolino se présente sous la forme d'une lettre écrite à un paysan fictif, appelé Raymond. Il tombe à pic après ces manifs d'agriculteurs qui ont eu lieu un peu partout.
Nicolino rappelle brièvement les débuts de l'agriculture industrielle, les premiers tracteurs, les pesticides, le rôle pas innocent de l'INRA (je ne me remets pas du coup des vaches à hublot !!), le pouvoir grandissant de la FNSEA, et puis surtout, les technocrates se mettent à décider, à calculer et contrôler le monde paysan. Ce dernier fait figure de dinosaure face à l'agriculture américaine, qui sert de modèle. Progrès, rentabilité deviennent une obsession au détriment des bêtes et des gens. Remembrement, attaques répétés contre le bocage (adieu biodiversité...), premiers élevages intensifs. Et le désastre perdure jusqu'à aujourd'hui. Les grandes multinationales, le pouvoir politique et la FNSEA ont achevé leur mission : la campagne s'est vidée, les petits paysans sont devenus des esclaves, les végétaux sont utilisés à d'autres fins que de nourrir (les agrocarburants, entre autres) et partout dans le monde, les terres agricoles sont convoitées, achetées, transformées dans les pays les plus pauvres.
L'agriculture s'est déshumanisée, les bêtes sont devenus des outils-machines, et tout cela a pu se produire car une immense majorité d'agriculteurs a accepté ce système, et souhaite le maintenir tel quel. Seuls les paysans qui se sont convertis au bio s'en sortent. Humainement et financièrement. Et à mes yeux, seuls ceux-là méritent d'être aidés.
L'essai de Nicolino a le mérite de rappeler l'essentiel et d'inciter à la réflexion. Si tous les gens réduisaient leur consommation de viande et faisaient l'effort d'acheter local et bio, l'agriculture industrielle serait obligée de plier, et notre vie en serait transformée…
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