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Citations sur Un empoisonnement universel (21)

Où va la chimie ? Incapable par nature de faire le moindre bilan de ses cent cinquante années de développement sans contrôle, l'industrie ne pense qu'à avancer. Les politiques, englués dans l'idéologie de la croissance, ne bougent pas. Les ingénieurs d'Etat, qui forment l'ossature des grands ministères techniques, tiennent l'industrie pour le seul avenir concevable. Les autres ingénieurs se laissent bercer par des promesses de créations d'emplois. Beaucoup de scientifiques, à l'image d'un Jean-Marie Lehn, se voient en géants capables de changer le cours de la destinée humaine. L'avenir de la chimie industrielle est entre ces mains-là. Les nobles vapeurs de l'assemblage moléculaire pour eux, les vilaines vapeurs méphitiques pour nous.
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Poursuivre n'aurait pas de sens. Malgré l'évidence des périls, les nanos sont pour la chimie une aubaine, susceptible de lui assurer un relais de croissance. Car elles sont la poursuite du même, mais en plus petit. Pour l'industrie, le nanomonde est rempli d'effets paradoxaux, inattendus, contraires parfois à ce que suggère l'intuition, mais tellement prometteurs. L'Union des industries chimiques (UIC) précise son point de vue sur les nanos dans divers documents, dont un daté d'octobre 2009. Les nanos sont une pure merveille, car elles améliorent le quotidien des hommes, permettent de lutter contre le dérèglement climatique et sont "porteuses d'innovations industrielles" qui propulseront l'industrie encore plus loin.
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Dans une interview accordé le 9 décembre 2010 à Libération, Martin Hirsch, directeur général de l'Afssa [Agence française de sécurité sanitaire des aliments] entre 1999 et 2005, rapporte : "Quand j'ai quitté l'Afssa en 2005, après avoir été traité par l'industrie agroalimentaire d'"ayatollah de la santé publique", l'équipe d'après a dit aux industriels : "Maintenant, nous redevenons partenaires." Quand je vois le rapport d'un groupe de travail sur les régimes amaigrissants, je me dis qu'il a moins de force quand il apparaît, dans la déclaration d'intérêt de son président, des rémunérations provenant de quatre grands laboratoires ... Et qu'il renvoie à plus tard l'examen des compléments alimentaires, qui constituent un juteux marché."
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L'une des maladies de la presse est connue : il faut équilibrer un point de vue par un autre. On n'a pas le droit d'écrire simplement que les CFC détruisent la couche d'ozone. Il faut impérativement écouter ceux qui prétendent qu'il s'agit d'une baliverne, car c'est à ce prix qu'on informe bien. Ce qui, selon la formule attribuée au cinéaste Jean-Luc Godart, revient à cela : "L'objectivité, c'est cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les Juifs."
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La question immédiatement suivante est celle-ci : un tel silence du CSTB [Centre scientifique et technique du bâtiment] sur le criminel flocage à l'amiante vaut-il décoration ? Au nom de quelle absurde logique bureaucratique a-t-on pu confier le dossier de l'air intérieur à une structure aussi peu efficace ?
Ainsi donc est traité ce si lourd dossier : le CSTB concède une poignée de salariés à des tâches herculéennes que bien sûr ils ne peuvent accomplir. Budget de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur : 2 millions par an - dans les bons moments car rien n'est jamais acquis. La construction de la seule tout Montparnasse, farcie d'amiante par ailleurs, a coûté 1,1 milliard d'euros. Pas loin de 600 fois plus. Il y a pire que de ne rien faire, c'est de faire croire qu'on agit.
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En juin 2004, le WWF réussit un joli coup de publicité. Au cours d'une conférence de l'organisation mondiale de la santé qui se tient à Budapest, 14 ministres de l'Environnement de l'Union Européenne acceptent de subir une prise de sang. Les résultats sont rendus publics en octobre : chacune de ces Excellences porte dans son sang une moyenne de 37 produits, dont certains interdits depuis des décennies. Serge Lepeltier, ministre français de l'Ecologie, lui-même testé : "Tous les Français sont concernés, et j'ai souhaité le faire parce que j'ai souhaité être utile. J'ai des résidus de DDT dans mon sang. Or le DDT est interdit en France depuis 20 ans. [...] Aujourd'hui, nous le savons, malheureusement, les cancers augmentent dans notre pays, il faut bien en trouver la cause. [...] Il suffit de regarder combien certains types de maladies augmentent."
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Il existe sur internet un film de moins de quatre minutes [www.midwayfilm.com] dans lequel on voit un ornithologue se promener sur une plage de l'atoll Midway, situé à 3000 kilomètres de tout territoire habité par les hommes. On y trouve peut-être 2 millions d'oiseaux, mais ceux qui meurent sur place, visiblement nombreux, contiennent une invraisemblable collection d'objets plastiques. Des bouchons, des filaments, des tubes et des canules. Toute l'île est jonchée de débris de ce monde lointain qui est le nôtre. Il n'y a plus d'ailleurs. Nulle part.
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"Une belle journée est peut être en train de commencer aux Etats-Unis, après de sombres décennies de politiques environnementales basées sur une science biaisée et sans fondement." Tout est à l'avenant : la plupart des intervenants sont en relation directe avec l'industrie du tabac ou celle de l'amiante.
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Les pesticides sont désormais partout. Dans l'eau de pluie des villes et même dans la rosée du matin. Chez les ours, les pumas, les dauphins et les baleines, les cormorans, les alligators. Dans le sang du cordon ombilical des nouveau-nés. Dans l'alimentation standardisée de presque tous les pays du globe. Au Gabon, en Bolivie, chez les Aborigènes d'Australie. Au fond du delta du Mississippi, derrière le barrage chinois des Trois-Gorges, dans les rivières et les ruisseaux qui descendent des collines et des montagnes de France et de Navarre. Dans le lait maternel et le vin des buveurs. Absolument partout.
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En 1856, à l’âge de 18 ans, Perkin essaie de synthétiser la quinine dans le but de soigner les soldats anglais vivant en Inde, décimés par le paludisme. Il commet d’abord erreur sur erreur, mais finit par obtenir une pâte noire dont l’un des composants va se révéler fabuleux. Car il colore ! Ce premier colorant de synthèse, qui sera appelé « mauve de Perkin », est rapidement un triomphe commercial et industriel. La reine Victoria d’Angleterre elle-même et l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, s’empressent de porter en public des robes teintes à la mauvéine, et Perkin finit ses jours fort riche.
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