Spoiler !
Theodore Finch - j'ai été vivant. Je me suis vite consommé. Et puis je suis mort, mais pas vraiment. parce que quelqu'un comme moi ne peut pas mourir comme tout le monde. Je demeurerai telles les légendes du Blue Hole. Je serai toujours là, grâce aux offrandes et aux gens que j'ai laissés derrière moi.
Il avait la tristesse d'un jeune homme, la voluptueuse et insouciante mélancolie d'un garçon qui n'a pas encore les pieds sur terre et qui se meut dans le monde aride et solitaire des rêves.
Spoiler !
Peu importe que Finch et et moi nous n'ayons pas filmé nos balades, que nous n'ayons pas rapporté de souvenirs, que nous n'ayons pas eu le temps de mettre en forme notre carnet pour qu'il soit accessible à d'autres que nous.
Le truc le plus emportant, ce n'est pas ce qu'on prend, c'est ce qu'on laisse.
SPOILER
Tu me rends heureux,
Bien à l’abri de ton sourire radieux.
Tu me rends plus beau,
Quand mon nez me semble un peu trop gros.
Tu me rends spécial,
Et Dieu sait que j'ai cherché à être ce garçon idéal.
Tu me rends fou amoureux de toi,
La plus belle chose qui soit arrivée à mon cœur,
c’est de battre pour toi…
[…]
Tu me rends joli,
Et c'est si joli d'être joli pour celle que j'aime.
Parfois, ce qu'on ressent nous paraît plus vrai que la vérité.
Je la dévisage longuement. Je connais assez la vie pour savoir qu'on ne peut compter sur les choses pour demeurer telles qu'elles sont, ou rester à portée de main, même si on ne souhaite que ça. On ne peut pas empêcher les gens de mourir. On ne peut pas les empêcher de partir. On ne peut pas s'empêcher soi-même de partir non plus.
- Tu étais où, vendredi ? Pourquoi tu n'es pas venu en cours ?
- J'ai la migraine, parfois. C'est pas grave.
Il ne s'agit pas d'un pur mensonge, parce que j'ai vraiment mal à la tête. C'est comme si mon cerveau s'enflammait si vite qu'il ne pouvait pas tenir. Mots. Couleurs. Sons. Parfois, tout le reste se fond dans le décor et je suis submergé par le bruit. J'entends tout... Non, je ne me contente pas d'entendre, je le sens. Mais tout peut revenir d'un coup et, soudain, le son se change en lumière. La lumière est trop vive, c'est comme si elle me coupait en deux, et c'est la migraine assurée. Attention, pas un simple mal de tête : je le sens, je le vois comme si c'était un arc-en-ciel d'un million de couleur toutes aveuglantes. J'ai essayé de décrire ça à Kate une fois et sa réponse a été :
- Tu peux remercie papa de s'être servi de ta tête comme d'un punching-ball.
Non, je ne crois pas que ça vienne de là. Je préfère penser que ces couleurs, ces sons, ces mots, n'ont rien à voir avec lui, ne sont qu'à moi, sortis de cet unique, magnifique, complexe, fourmillant, planant, rugissant, plongeant, divin cerveau.
J'ai appris qu'il y avait du bon dans ce monde si on prend la peine de bien chercher. J'ai appris que tous les êtres humains ne sont pas forcément décevants, moi y compris, et j'ai appris qu'un tas de terre de trois cent quatre-vingt-sept mètres peut sembler plus haut qu'un clocher quand on s'y perche avec la bonne personne.
Mes pensées se bousculent :
Je te déteste.
Si seulement j'avais su.
Si seulement je t'avais suffi.
Je n'ai pas su.
J'aurais voulu pouvoir faire quelque chose.
J'aurais dû faire quelque chose.
C'est ma faute ?
Pourquoi je ne t'ai pas suffi ?
Reviens.
Je t'aime.
Je suis désolée.
J’ai appris qu’il y avait du bon dans ce monde, si on prend la peine de bien chercher. J’ai appris que tous les êtres humains ne sont pas forcément décevants, moi y compris.