J'avoue que je ne m'attendais pas à cela quand j'ai commencé ma lecture. Bien que le résumé de
Il faut sauver Zoé parle de reconstruction, je pensais que Echo, sa petite soeur, serait amener à mener l'enquête sur les circonstances de la mort de son aînée. Mais rapidement l'auteur nous indique que le coupable a déjà été trouvé et que l'affaire est en soi, une "histoire ancienne". Un petit peu déçue, donc, car j'aurai apprécié un côté un peu plus thriller avec ce roman.
Il faut sauver Zoé est en fait une reconstruction. Comment gérer sa vie après avoir perdu un être cher ? Comment combler le vide laissé ? comment se pardonner d'être soi-même en vie ? Autant de questions que se posent Echo et ses parents ainsi que les amis de la disparue. Faire le deuil oui mais comment ? L'auteur se focalise sur Echo mais l'on voit aussi les différentes façons que son entourage a choisi pour faire face : pilules, colère, travail, indifférence, prendre la place de l'autre. On ne contrôle rien, on subit en fin de compte, et on essaye de garder la tête hors de l'eau pour aller de l'avant.
Le cheminement d'Echo est ce qui m'a le plus plu dans le roman. Etant la cadette, il y a ce poids qui repose indéniablement sur ses épaules. Cette envie de devenir celle qui est partie. Et la jeune femme se perd à ce jeu, comme pour se raccrocher aux souvenirs de cette soeur qui ne sera jamais plus là. En endossant le façon d'être de Zoé, Echo a le sentiment de la maintenir encore auprès d'elle. Mais est-ce la meilleure solution ? On voit notre héroïne se débattre, faisant face à des secrets qui vont la bouleverser mais aussi l'aider à comprendre son aînée. C'est une façon quelque fois brutale mais thérapeutique aussi. Parce qu'après tout, comprendre est ce qui nous aide à aller de l'avant très souvent.
Il faut sauver Zoé est d'ailleurs un titre assez étrange, au début tout du moins. Et puis, en comprenant que l'on est face à la douleur de ses proches, on se dit qu'il y a forcément cette question obnubilante et qui peut rendre fou : "Si..."
Si je l'avais écouté ? Si je l'avais accompagné ? Si je m'étais rendu compte de... ? Si, si, si... Est-ce que si quelqu'un dans son entourage avait agi différemment, Zoé serait encore en vie ? Aurait-elle pu être sauvée ? Là encore, l'auteur joue parfaitement sur cette question oppressante qui ne mène à rien mais à laquelle on ne peut s'empêcher de penser. Un jeu dangereux, mais aussi une prise de conscience peut-être.
Le traitement du deuil est quelque chose qui est très bien mené pour moi dans cette histoire. Malheureusement, Zoé m'a été antipathique très rapidement. Elle n'a que seize ans et elle a un bon fond, certes, mais son caractère peut-être trop futile, insouciant et colérique a fait que j'ai pas ressenti de connexion avec elle. Echo est plus intéressante, mais je n'ai pas non plus eu l'impression de la connaître vraiment. Marc, est celui qui m'a le plus touché au final. Les histoires de coeur prennent vraiment trop de place et j'ai aussi trouvé que l'auteur avait poussé le glauque un peu trop loin. La mort de Zoé est déjà un événement perturbant, alors pourquoi en rajouter plus ? Je sais pertinemment que ce genre de comportement existe, mais j'ai eu cette impression de surenchère.
Un avis donc un peu mitigé pour Il faut sauvé Zoé même si l'idée de base est très intéressante. L'auteur aurait, pour moi, dû plus pousser sur le deuil et la relation entre les soeurs plutôt que de s'égarer sur les à-côtés.