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Citations sur La part des flammes (161)

Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables; à percevoir, au-delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leurs insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir.
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À cette heure matinale, les allées du Bois étaient encore paisibles, à peine troublée par le frottement des roues d’une bicyclette ou le pas des promeneurs solitaires. Laszlo de Nérac avait donné rendez-vous à ses témoins au carrefour des Cascades, non loin de la porte de Passy. Le jeune homme était venu à cheval, désireux de monter le yearling arabe qu’il avait acheté quelques mois plutôt et qu’il négligeait depuis des semaines. Quand il arriva en vue du lac supérieur, la voiture de ses amis l’attendait au carrefour. Il arrêta son cheval et lui flatta l’encolure avant de mettre pied à terre. C’était un animal superbe, dont la robe noire et brillante s’enflammait de nuances fauves dans le soleil matinal. L’ayant pratiquement vu naître, du moins choisi quand il tétait encore sa mère, il avait baptisé « Tüzes », « fougueux » en hongrois, tant sa nature impétueuse éclatait dès l’origine.
– Bien, Tüzes, dit-il au cheval qui le fixait de son œil noir profond, les naseaux agités de frémissements. Tiens, dit-il en lui tendant un morceau de sucre, tu l’as mérité.
Il confia le yearling au cocher de son ami Guillaume de Termes, et salua ses amis qui venaient à sa rencontre.
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"les joueurs invétérés hantaient encore les tables de poker ou misaient la dote de leur femme à la roulette "
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Ah ça, ils s' étaient bien trouvés. Il fallait être un candide a moitié hongrois pour imaginer qu'on pouvait laisser les femmes penser à leur guise sans qu'il en résultat les pires catastrophes.
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La peur des pauvres. C'était la maladie qui les tenait tous, les bourgeois, les aristocrates, les financiers. La hantise de ce grouillement informé qui enfantait des révolutions, des attentats, des épidémies de peste et de tuberculose, à la manière d'un monstre tentaculaire dont chaque tête fulminait de colère.
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- J'espère de tout mon cœur que votre amie est en vie, dit Marie avec un regard brillant de compassion.
- Amie est sans doute trop fort, mais les mots relation ou connaissance paraissent insuffisants quand on a traversé l'enfer ensemble. Je la connais à peine et pourtant c'est comme une petite sœur que le feu m'aurait arrachée...
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Il acquiesça en silence et sans surprise, mais avec une pointe de chagrin. Il pensa au duc d'Alençon, comment faisait-il pour aimer cette femme sans se consumer d'angoisse ? Il était à leur service depuis de très longues années et se souvenait d'un temps où la duchesse vaquait à ses bonnes œuvres et à ses mondanités sans s'exposer à des périls aussi graves que la tuberculose, dans grimper dans les étages insalubres des quartiers les plus pauvres ni frôler la racaille, celle qui baigne dans le crime et la révolution. Depuis quelques années, sa maîtresse semblait n'avoir aucune limite quand il s'agissait de charité.
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Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables ; à percevoir au-delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir.
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Quatre jours plus tôt, Le Figaro avait brocardé les «gardénias », comme on appelait ces jeunes gens du grand monde qui portaient une fleur immaculée à la boutonnière. Sans pitié et dans un style choisi dont Lazlo de Nérac avait savouré l’ironie :
« … Car c’est un rude métier que celui de gardénia ; le matin au Bois, l’après-midi aux courses, le soir au bal, il faut aller partout où l’on s’amuse, partout où sont les femmes, et papillonner autour d’elles, faire office de chevaliers servants, leur tenir l’étrier pour monter à cheval, leur donner le bras pour aller au buffet, les aider, en sortant du théâtre, à mettre leurs pelisses, et surtout – ah ! c’est là le vrai triomphe ! – être des valseurs impeccables, savoir faire, à deux ou trois temps, le tour d’un salon, le bras souple, la jambe cambrée, dans les règles de l’art. Il n’est pas un de ces jeunes gens qui ne se croirait déshonoré s’il lui arrivait, dans le tourbillon de la danse, de marcher sur le pied de sa valseuse ; cela vaudrait pourtant mieux, jeune homme, que de lui marcher sur la tête, comme il paraît que vous avez fait, les uns et les autres, à ce Bazar. »
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Ils s'éloignèrent ensemble, tandis que le valet et le palefrenier les suivaient des yeux en silence. La complicité qu'ils percevaient entre le cocher et comtesse de Raezal relevait de l'énigme, il y avait là comme une inconvenance dont on ne pouvait clairement délimiter les contours. Ce n'est pas qu'il y eut quoi que ce soit d'équivoque dans leur manière de s'adresser l'un à l'autre, ou de marcher côte à côte , du reste une comtesse avait le droit de parler à qui bon lui semblait. Non, ce qui gênait ici, c'était la traduction subtile-à travers leurs gestes et leurs regards- d'une connivence déplacée qui venait bousculer l'ordre établi.
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