Pour une raison qui m'échappe, on m'a offert ce livre. Je soupçonne le doublon, le cadeau-concours voire une patate chaude, mais après tout, on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise alors je l'ai lu.
Que dire? Certes,
Matthieu Noli sait écrire, c'est une bonne base. le style est classique, on imagine l'auteur amoureux de la langue française et de ses grands auteurs, l'onomastique vise à la fois l'intemporel et un certain régionalisme, l'intrigue est sage, intellectuelle.
Seulement voilà, je n'aime pas trop que l'on me fasse la leçon malgré moi.
Raphaël et les rebelles se présente comme un roman, en fait, c'est une critique assez peu voilée de la France 'moderne' sur l'air de "c'était mieux avant". Et tout comme je baille assez vite devant les considérations désenchantées de jeunes auteurs un peu rebelles mais pas trop, dont l'audace consiste à saupoudrer leur prose de substances illicites, de tableaux de chasse variés et de boîtes de nuit à la mode, le manichéisme réactionnaire m'agace. Chez Noli, les personnages soixante-huitards sont des paumés plus ou moins sympathiques, plus ou moins conscients de leur errance, et que l'auteur contemple avec une condescendance affirmée. de toute évidence il ne mange pas de ce pain là, et c'est son droit le plus absolu, mais la portée de son livre s'en trouve considérablement réduite: pour résumer (un peu grossièrement), si l'on est pas avec lui, on est stupide/ perdu/ faible/ influencé par les média propagandiste. Pas de réel débat possible, chacun reste chez soi.